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avr

23

L’étudiant étranger de Philippe Labro

Par Elise G. 2F

« Ça m’exalte parce que là-bas, loin, très loin, en France, mes frères ne le vivront jamais et les amis que j’ai laissés derrière moi, au lycée, au lendemain du BAC philo, eux aussi ont raté cette formidable aventure. Alors, je pense à eux très souvent, au début tout au moins, et ça me stimule, ça réveille en moi tout ce qui m’a toujours fait avancer malgré ma timidité maladive, ma pudeur farouche, des lambeaux de brume d’adolescent rêveur, silencieux, profondément concentré sur lui-même et sur ces gouffres. Ces autres se meurent de jalousie douloureuse. Ce qui fait l’Amérique des années 50, c’est ça, tu y es, tu y étais ». Voici un extrait du livre L’Etudiant étranger. Un livre qui parle de l’expérience qu’a vécu Philippe Labro.

Le livre se forme d’une façon assez intéressante. Après un court prologue où, alors âgé de 18 ans, il se porte volontaire pour gagner une bourse d’étude, il l’obtient. Cette bourse d’étude va lui permettre de vivre une expérience hors du commun : vivre un an comme étudiant étranger dans l’une des plus grandes universités de Virginie aux États Unis. Il embarque donc sur un paquebot vers les États-Unis. Puis suivent trois parties : L’Automne, L’Hiver et le Printemps durant lesquelles il nous raconte sa vie d’étudiant étranger.

Lors de son arrivée dans l’université, il se retrouve dans une chambre avec un autre étudiant. Il dit : « on partage tous notre chambre avec quelqu’un. On ne l’a pas choisi. Parfois, ça tombe bien, et l’autre peut devenir votre ami pour la vie. Parfois, c’est un désastre, mais au moins on est deux, et ça aide ». L’Université est basée sur un « Système de l’honneur : on ne triche pas, on passe les examens sans surveillance, on retrouve ses livres posés dans n’importe quel coin du campus ». Lors de l’Automne, il nous raconte son intégration. Il tombe rapidement amoureux d’April. April est une jeune institutrice noire. Cette relation doit rester secrète car à cette époque les États Unis souffrent beaucoup du racisme.

L’hiver est surtout marqué par les vacances d’hiver qu’il va passer chez son ami Bob à Dallas. Il y découvre les joies de la vie américaine, la musique country et les vastes et riches paysages. Il fait la connaissance d’une nouvelle jeune fille avec qui il entretient une relation amoureuse. Voici déjà le printemps, cette saison sonne la fin de cette année merveilleuse. Après le bal de fin d’année, il veut rester, découvrir plus continuer… Il gagnera miraculeusement une deuxième bourse pour passer une seconde année en Virginie.

Philippe Labro deviendra un vrai « College-boy » mais aux yeux de ses amis il restera un « étudiant étranger ».

J’ai lu ce livre sur les conseils de ma famille. Ils me l’ont conseillé car ils l’avaient lu lorsqu’ils étaient plus jeunes et sachant que je vais bientôt partir trois mois dans un lycée au Canada, ils ont pensé que ce livre pourrait me plaire.

D’ailleurs, c’est ce qui s’est passé. J’ai beaucoup aimé ce livre car il m’a fait rêver à ce que j’allais peut-être vivre au Canada et il m’a  aussi rappelé ce que j’ai vécu quand je suis allée trois semaines  dans une famille aux États-Unis. J’y ai découvert moi aussi une nouvelle culture et de nouvelles personnes, des personnes exceptionnelles que je n’oublierai jamais et qui me soutiennent encore aujourd’hui.

L’expérience qu’a pu vivre Philippe Labro est exceptionnelle. C’est une expérience qui l’a fait grandir et aborder sa vie autrement. C’est l’envie de voir autre chose, comme Philippe Labro, qui, moi aussi, me fait avancer dans ma vie.

Elise

Elise G.

avr

23

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Par Lena B. 2F

« My heart is full »

Réparer les vivants est un roman écrit par Maylis de Kerangal en 2014. Ce roman a gagné plusieurs prix, onze en tout : comme le Grand Prix RTL-Lire 2014, le prix des lecteur l’Express-BFMTV 2014 ou encore le Grand Prix de littérature Henri Gal de l’académie française 2014. Le roman a aussi été élu Meilleur roman 2014 du magazine Lire.

Maylis de Kerangal a écrit une vingtaine de livres tels que : Je marche sous le ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003), Dans les rapides (2007), Corniche Kennedy (2008), Naissance d’un pont (2010), Tangente vers l’est (2012), A ce stade de la nuit (2014), Réparer les vivants (2014), Mend the living (2016), Un chemin de table (2016) etc.….

Maylis de Kerangal a grandi au Havre, elle s’est beaucoup inspirée de ces paysages pour l’écriture de ses livres.

Réparer les vivants est un livre qui traite des greffes d’organes, de la complexité des services dans les hôpitaux, de la complexité du travail des médecins et des infirmières, mais aussi du bouleversement des familles, de la mort évidemment et de l’importance des paroles sur une personne en état de choc. Notamment le mot « courage » qui bouleverse la mère de Simon, à son entrée dans l’hôpital ou encore le mot « irréversible ».

Simon Limbres est un jeune homme de 18 ans. Il a une copine, un père, une mère, une petite sœur et est mordu de surf. Il ne pense qu’à surfer. C’est sa priorité. Alors quand ses deux meilleurs amis, Chris et Johan, lui proposent une session de surf très matinale, Simon ne peut refuser. Les trois jeunes ont l’habitude d’aller surfer très tôt le matin. La plage à laquelle ils vont est à une demi-heure de là où ils habitent. Chris conduit puisque c’est le camion de son père. Les jeunes arrivent sur la plage, ont le temps de se changer et attendent le bulletin météo pour pouvoir se mettre à l’eau sans danger. Après leur séance, ils sortent de l’eau épuisés et décident de rentrer afin de se reposer chez eux. Mais Simon ne rentrera jamais dans l’appartement de sa mère, il ne reverra jamais sa copine laissée quelques heures plus tôt, ne parlera plus jamais à sa petite sœur et ne surfera jamais plus avec les planches que lui a fabriquées son père.

Et c’est à ce moment-là que tout commence. L’hôpital, les docteurs, les opérations…

Le livre fait référence à beaucoup d’œuvres, de romans, de périodiques, de films, notamment dans la bibliothèque du médecin Pierre Révol. Ou encore lorsque Révol pense à un corps mort, ce qui lui vient en premier est Le cœur du Christ mort dans la tombe d’Holbein le Jeune.

Le titre du livre est très beau, poétique : Réparer les vivants. La greffe d’un cœur ou de n’importe quel autre organe sert à réparer les vivants. C’est très simple et pourtant, on y aurait peut-être pas pensé. Une greffe c’est « Enterrer les morts et réparer les vivants ». Ce roman montre en effet que certains organes ne peuvent distinguer les personnes mortes de celles vivantes : « Le muscle en exercice ne suffisant plus à séparer les vivants et les morts. »

Ce livre est très intéressant. J’ai beaucoup aimé le lire ; il m’a appris énormément de choses. Maylis de Kerangal réussit à incorporer du vocabulaire de médecine dans son roman sans nous perdre pour autant. Chaque terme est expliqué mais sans que cela ne fasse trop « définition », plutôt par des exemples. J’aime beaucoup que le temps soit découpé, il y a beaucoup de retours en arrière, l’histoire ne se passe qu’en 24h. Le roman est toujours mené à la troisième personne, mais nous avons toujours le point de vue des personnages qui je trouve est très intéressant. Chaque chapitre du livre est narré du point de vue de personnage. J’adore les romans où l’histoire est menée avec plusieurs points de vue. Cela la rend plus véridique, légitime.

J’ai aussi trouvé amusant les mots anglais que glisse l’auteur dans le texte comme « kings » ; « love », « life » ; « let’s go »…

Mais j’ai quand même eu un peu de mal avec son écriture qui est pour moi, un peu compliquée. En effet l’auteur utilise énormément d’énumérations, fait beaucoup de descriptions et toutes ses phrases sont très longues. Le « problème » dans ce style d’écriture c’est que l’on se perd vite dans ce que nous raconte l’auteur et il est parfois nécessaire de relire une phrase plusieurs fois afin d’en comprendre son sens. Certaines phrases font plus d’une page !

Le livre a été adapté au cinéma et est sorti en salle en novembre 2016 par Katelle Quillévéré. Je n’ai malheureusement pas pu le regarder, bien que j’aurais adoré ! Mais d’après les quelques critiques que j’ai pu lire, le film semble être une adaptation très fidèle du roman. J’espère pouvoir le voir prochainement !

Léna

« Réparer les vivants » écrit par Maylis de Kerangal, nous décrit vingt-quatre heures de stress, de questions et de péripéties concernant le jeune Simon Limbres. Alors qu’il revenait de la côte avec ses amis surfeurs pour une vague spectaculaire et inouïe, Simon finit à l’hôpital dans un coma dépassé. C’est un accident banal, courant et pouvant arriver à n’importe qui. Dans ce roman, Maylis de Kerangal va mettre en avant la bouleversante histoire de ce jeune homme à travers des parents dévastés par le chagrin mais surtout la décision et l’importance du don d’organes. Pour y parvenir elle s’approprie un style d’écriture poignant. Au fur et à mesure de notre lecture, on s’éloigne du jeune homme notamment grâce à un rythme riche en émotions. De plus, l’auteur utilise des mots sanglants qui nous obligent à nous arrêter, non seulement pour reprendre notre souffle mais aussi pour prendre véritablement conscience de ce qui est écrit. Ce récit met également en avant les importantes proportions d’un simple et banal accident.

Apprendre que son enfant est à l’hôpital et sur le chemin de la mort est particulièrement déchirant mais faire le choix de dons d’organes dans un temps limité pour « réparer les vivants » est un acte tout aussi complexe et bouleversant. Simon possède des organes qui peuvent sauver des vies. Les médecins en parlent aux parents en leur faisant comprendre qu’ils n’ont que quelques heures pour faire un choix : offrir des organes à des inconnus qui sont suspendus entre la vie et la mort ou laisser leur enfant entier. Pour des personnes non concernées, le choix serait d’offrir ces organes réparant des vies. Pour eux, non seulement leur fils est dans le coma, mais ils doivent maintenant choisir si celui-ci sera toujours constitué d’organes après sa mort. Imaginez-vous un corps vidé de ses organes. Et surtout, celui de votre enfant. Malgré toutes ces interrogations, le temps est limité. Certains patients ne sont qu’à quelques kilomètres de Simon suspendus entre la vie et la mort. Ils ont besoin de ces organes pour relancer leur existence et cela ne dépend que d’une décision. Infirmiers et médecins doivent faire leur possible pour récupérer les organes mais ça tout en respectant le chagrin des proches du futur décès. Tout se passe en vingt-quatre heures, rapides mais poignantes. Maylis de Kerangal nous fait comprendre toute la subtilité et la complexité de ce choix. Malgré quelques pauses, ce roman pointu et piquant est passionnant.

Ce livre est formidable parce qu’il retrace l’importante et dure décision du don d’organes. L’auteur met en évidence les sentiments qui sont décortiqués d’une manière précise et profonde. Dans ce roman, on est face à un sujet terriblement sensible et compliqué. On se met à la place des personnages en essayant au maximum de ressentir ce qu’ils éprouvent. Ce n’est pourtant pas si simple de discerner les souffrances de ce cas. Malgré ce sujet intime, difficile et grave, il est vital.

« Réparer les vivants » c’est parce que les organes d’un futur mort ont la possibilité de remettre en état de marche une vie suspendue. Le choix des parents et les organes de Simon ont permis de réparer des personnes stoppées entre la vie et la mort. Maylis de Kerangal s’est inspirée d’une phrase de Tchekhov dans Platonov « Enterrer les morts, réparer les vivants ». Cette phrase traduit parfaitement la morale du don d’organes puisqu’en enterrant les morts, on garde ce qu’il y a de bons chez eux pour permettre la vie aux personnes dont la vie est suspendue.

Léa

C’est une histoire de cœur que nous raconte Maylis de Kérangal.

Une histoire qui traite de trois jeunes hommes du Havre, de leur passion pour le surf. Ils sont jeunes, passionnés par la vague et tout ce qui s’en rapproche.

Maylis de Kerangal passe son enfance au Havre, elle étudie à Paris la philosophie, l’histoire et l’ethnologie.
Elle sort son premier livre en 2000 et elle obtient 14 ans plus tard de multiples prix pour son roman Réparer les vivants dont je vais vous parler dans cette critique.

Tout commence avec un accident : celui de trois jeunes hommes dans une camionnette. Ils viennent d’une session de surf matinale entre amis dans une eau glaciale. L’un des trois, le conducteur se laisse bercer par la chaleur du véhicule et tombe dans les bras de Morphée, encastrant la voiture dans un poteau.

Simon Limbres, l’un des trois jeunes hommes, n’avait pas sa ceinture de sécurité et il sera rapidement déclaré en état de mort cérébrale. Pourtant son cœur continue de battre. C’est ici que commence un périple se déroulant sur 24 heures dans l’unité de réanimation d’un hôpital. C’est là qu’apparaît le terrible paradoxe que devront affronter ses parents et le lecteur : il est mort, mais son cœur est vivant. Le roman s’articule autour de la transplantation du cœur de Simon.

Deux protagonistes apparaissent alors : Pierre Révol et Thomas Rémige, les médecins qui vont être chargés d’annoncer la douloureuse mort de Simon à ses parents, et surtout de leur poser la question insoutenable, relative au prélèvement de ses organes en vue d’une transplantation. Comment ses parents vont-ils admettre la mort d’un enfant qui respire encore, commencer leur travail de deuil pour envisager un don d’organe ?

On constate deux points de vue généraux : celui de la famille de Simon et des médecins et celui de la femme en attente d’organe à Paris. C’est cela qui nous fait nous rendre compte d’une triste vérité : c’est la mort d’un homme qui peut en sauver un autre.
Dans le roman, le cœur est très présent, que ce soit celui de Simon , celui des parents, celui de l’hôpital, celui de la receveuse, celui des soignants …. De plus, l’écriture bat en quelque sorte au rythme de ces pulsions.

Tout au long de l’ouvrage, mêlant tristesse et réalité, on se met à la place des personnages, qui sont tous dans une situation plus ou moins compliquée et on réfléchit beaucoup au transfert d’organe et à ses conséquences.

De plus, le roman nous rappelle que le malheur peut arriver très brutalement, quand on si attend le moins.

Pour finir, ce roman m’a fait prendre conscience de la grave question du don d’organe, et du terrible choix qui peut reposer sur les proches de la victime. Je l’ai particulièrement apprécié et je l’ai trouvé très bien écrit et agréable à lire. Réparer les vivants se lit vite, tout s’enchaîne même si certains moments nous donnent l’impression de faire une pause dans le temps.

J’apprécie le style d’écriture de Maylis de Kerangal. C’est un roman que je conseille de lire.

Maxence L.

Réparer les vivants (2014), livre de Maylis de Kerangal, nous raconte les vingt-quatre heures suivant le terrible accident de Simon Limbres, complètement fou de surf.

À travers cet ouvrage émouvant et instructif sur le domaine médical, Simon va découvrir toutes les situations dans lesquelles le mot « cœur » peut être utilisé, en plus de sa signification organique. Je m’arrête ici pour la description du livre sinon vous connaîtrez la fin…

Maylis de Kerangal est née le 6 juin 1967, à Toulon, elle a aujourd’hui 49 ans. Elle a reçu plusieurs distinctions à ce jour : le prix Médicis 2010, le prix du Roman des étudiants et le prix France Culture-Télérama 2014, qu’elle a reçu grâce à son roman Réparer les vivants.

À ce jour, le récit le plus récent qu’elle ait publié est Un chemin de table qui date de 2016 et le tout premier roman qu’elle ait publié est Je marche sous un ciel de traîne, qui date de 2000.

J’ai beaucoup aimé ce livre car il traite d’un sujet assez délicat qui est la transplantation cardiaque et aussi parce qu’il est écrit dans un laps de temps très particulier, parce que oui l’histoire se déroule en 24 heures et pas n’importe lesquelles, les 24 heures qui suivent l’accident de surf de Simon. En bref, un livre qui fait partie de mes favoris durant cette année 2017.

Amélie

« Enterrer les morts et réparer les vivants ». Cette phrase, si crue mais si réaliste, est tirée du roman intitulé Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, sorti en 2014.

Née à Toulon le 16 juin 1967, cette femme de lettres française passe son enfance en Haute-Normandie, au Havre. Elle s’inspire d’ailleurs de cet environnement pour ce livre. Maylis de Kerangal publie son premier roman en 2000, Je marche sous un ciel de traîne, qui rencontre un certain succès. Elle enchaîne l’écriture de ses autres livres mais c’est en 2014, avec l’incroyable Réparer les vivants, qu’elle connaît sa plus grande médiatisation. Ce dernier a en effet reçu dix prix littéraires au total. Une adaptation au cinéma est même sortie en 2016.

Réparer les vivants raconte donc la journée de Simon Limbres, un jeune homme de dix-neuf ans, passionné par le surf. C’est lors d’une nuit propice aux vagues que ce dernier, accompagné de ses amis Johan et Christophe, voit sa vie, et surtout celle de son entourage, basculer. En effet, un accident de la route et tout vole en éclats pour Simon. Il se retrouve dans le coma, puis s’en suit une mort cérébrale. Le contre la montre débute alors : c’est en effet vingt-quatre heures qui vont se dérouler sous nos yeux, vingt-quatre heures de doutes, vingt-quatre heures d’effroi, vingt-quatre heures de souffrance mais aussi vingt-quatre heures d’espoir.

Ce n’est pas sans appréhension ni curiosité que j’ai ouvert ce livre. Le sujet, difficile à aborder pour certains, est traité de la meilleure manière possible. Le don d’organes est véritablement perçu sous tous les points de vue des personnages apparaissant dans cette histoire. Chacun semble être essentiel au bon déroulement de la transplantation cardiaque, en passant par les chirurgiens, les familles, les amis, le chauffeur de taxis, les infirmières mais surtout le donneur et le receveur. De nombreux univers, tous très différents, sont donc construits au fur et à mesure de la journée. Cela peut alors apporter une touche de légèreté à ce roman qui n’est en aucun cas prédisposé à celle-ci. « Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps ». Le receveur, qui intervient en seconde partie du récit, apporte un nouveau souffle au lecteur qui semble noyé dans la mélancolie et les tensions depuis le début. L’espoir commence alors à devenir la mélodie principale du roman.

L’écriture est un point important de Réparer les vivants : elle est en effet enrichissante et permet l’apprentissage d’un nouveau vocabulaire. Cependant, les phrases sont, régulièrement, très longues. Il est alors difficile de se concentrer longtemps sur ce livre et cela peut nuire au plaisir de la lecture. Mais de ces lignes ressort une tournure poétique qui saura vous charmer.

Ce roman semble être, selon moi, un hymne à la vie. Bouleversant et enrichissant, un questionnement se crée en vous et amène à réfléchir au sujet du don d’organes, et c’est cela qui vous permettra de dévorer ce livre en quelques heures seulement !

Zoé B.

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déc

15

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Par Mathis V. 2F

Un voyage entre l’Orient et l’Occident

« Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables. » Cette citation de Kipling est ici reprise à destination de Michelangelo par une danseuse andalouse lors de son voyage à Constantinople. Celui-ci, après avoir contesté le pape Jules, se rend en Turquie à la demande du grand Sultan Bajazet. Il a pour mission de construire un pont qui unira la Corne d’or, « un pont militaire, commercial, religieux, politique, un morceau d’urbanité. » Il est alors guidé par Mesihi, un grand poète secrètement amoureux de lui. Le sculpteur sera retardé dans ses travaux car il découvrira l’amour, d’une ville d’abord, puis l’amour charnel dans les bras d’une belle danseuse andalouse…

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants est un roman écrit par Matthias Enard. Il a reçu le prix Goncourt des lycéens, en 2010. L’auteur a effectué de nombreuses recherches sur la vie de Michel-Ange et son voyage à Constantinople, notamment à l’aide de ses études de l’arabe et du persan. Les existences des personnages et du voyage de l’artiste sont largement documentées. Matthias Enard nous immerge donc dans une aventure qui mêle histoire et fiction. Ce livre nous fait agréablement découvrir la ville de Constantinople au XVIe siècle, ainsi que son ambiance et sa diversité ethnique. L’écrivain nous présente aussi, à travers cette œuvre, la situation politique de cette ville à cheval entre l’Orient et l’Occident, encore proche de celle d’aujourd’hui. Le suspense est tenu, malgré le peu d’actions du roman, grâce aux différentes questions qui se posent telles que : « Trouvera-t-il de l’inspiration avant la colère du sultan ou du Pape ? » ou encore : « Michel-Ange va-t-il ressortir de cette ville hostile aux chrétiens ? ». Ce roman nous donne une description intéressante et prenante de Michelangelo. Il paraît génial, sérieux et rêveur, mais aussi colérique et étranger à l’amour. L’artiste est tellement travailleur et naïf qu’il survivra in-extremis d’une tentative d’assassinat.

La taille de ce livre et de ses chapitres m’a permis de le lire en un après-midi. Il m’a d’ailleurs plus donné l’impression d’un long poème ou d’un conte que d’un roman. J’ai beaucoup apprécié ce livre car on en ressort comme d’un voyage à Constantinople. J’ai aussi bien aimé la façon dont Matthias Enard lie l’art et la vie de l’artiste. Ainsi, son inspiration vient après avoir vécu l’amour avec une Constantinopolitaine.

Mathis

Le livre que j’ai lu s’intitule Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. Ecrit par Mathias Enard, l’auteur nous raconte une partie de l’histoire, sans doute fictive ou enjolivée, de Michael Angelo. Ce peintre, sculpteur ou même architecte, connu de tous aujourd’hui, n’en est qu’à ses débuts dans le livre. Il se rend à Constantinople à l’invitation du sultan pour lui construire ou plutôt dessiner un pont. L’auteur nous raconte son passage dans cette ville magnifique aux mille richesses qui changea sa vie à jamais.
Mathias Enard est un écrivain français né le 11 janvier 1972 à Niort. Il fait ses études à l’école du Louvre et apprend le persan et l’arabe. Il a d’abord traduit deux ouvrages de la langue persane et arabe avant d’écrire les siens. Cet écrivain a écrit un peu moins d’une dizaine de livres pour le moment qui se passent pour la plupart dans les pays arabes. La perfection du tir (2003), Zone (2008), Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (2010), Rue des voleurs (2012) et Boussole (2015) sont les livres qui lui ont valu de recevoir des récompenses littéraires tels que le prix Goncourt ou le prix Candide.
Dans ce livre, Michael Ange qui ne reçoit toujours pas l’argent du pape Jules II pour ses travaux se sent insulté et décide de braver tout danger en acceptant l’invitation du Sultan. Dans cette invitation, le Sultan demande à Michael Ange de se rendre à Constantinople pour lui dessiner un grand pont qui relierait les deux berges du Bosphore. Le sultan s’adresse à lui alors que juste avant, il a refusé les plans du grand Leonard de Vinci. Michael Ange voit dans cette invitation une occasion de ridiculiser son rival, Leonard de Vinci. De plus, l’offre stipule qu’il serait payé même si ses dessins de ponts ne conviennent pas au sultan. Dans ce séjour à Constantinople, Michael Ange fera la rencontre de Mesihi, le poète, un protégé du sultan, qui lui fera découvrir la culture ottomane et tous les recoins de cette ville étonnante où cohabitent juifs, musulmans, chrétiens, grecs ou encore latins. Michael croisera le chemin d’une danseuse qui partagera son lit et lui narrera des histoires. Au fur et à mesure de cette très belle histoire, Messihi développera des sentiments pour cet Italien au grand talent mais, hélas, cela se terminera mal. Michael Angelo découvrira à la fin que cette ville bien que magnifique et pleine de richesses est comme les autres, envahie d’assassins et d’espions, où la conspiration fait rage.
Pour ma part, ce livre m’a vraiment plu et je le recommande. Je trouve ce livre très poétique. L’auteur parvient à raconter l’histoire avec beauté. Un des passages qui m’a particulièrement ému est celui-ci : « Souvent on souhaite la répétition des choses ; on désire revivre un moment échappé, revenir sur un geste manqué ou une parole non prononcée ; on s’efforce de retrouver les sons restés dans la gorge, la caresse que l’on n’a pas osé donner, le serrement de poitrine disparu à jamais. » C’était sans doute le sentiment que ressentait Michael Angelo en repensant à l’amour de Mesihi pour lui. Peut-être que si Michael Angelo avait reconnu ses sentiments pour Mesihi, l’histoire ne se serait pas finie ainsi. A la fin du livre se trouve un très beau passage aussi, celui où la danseuse Andalouse essaye de se convaincre de tuer son ami mais qui décide finalement de se jeter sur la dague pour ne pas lui faire de mal.

Timothée

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déc

14

Le quatrième mur de Sorj Chalandon

Par Maxence L. 2F

« Entre l’ombre de la guerre et la lumière de l’espoir », Sorj Chalandon nous propose un roman qui, après une lecture attentive, ne vous laissera pas indemne.
Auteur né en 1950 à Tunis, il rentre en tant que journaliste au quotidien « Libération » en 1973. Puis c’est après la fin de sa carrière en tant que journaliste de guerre qu’il quitte celui-ci en 2007. Il devient journaliste au « Canard enchainé » en 2009. Il a réalisé plusieurs reportages pour la télévision pendant toute sa carrière tout en enchainant les romans et les prix. C’est en 2013 qu’il obtient à Rennes le prix Goncourt des lycéens pour son roman Le quatrième Mur.
Tout commence au Nord du Liban en octobre 1983. Georges, un ami de Samuel Akounis, est dans un taxi et va pour la première fois frôler la mort. Dans cette histoire, tout part de l’utopie du réalisateur Samuel Akounis. Dans le pays en guerre, il rêve de faire jouer Antigone de Jean Anouilh par des acteurs qui sont ennemis, afin de réaliser une trêve de quelques heures, sans violence ni armes. Mais avant de partir, Samuel Akounis tombe malade et va mourir. Il demande donc à son ami Georges de réaliser son rêve.

Tout au long de l’ouvrage, mêlant violence et espoir, l’écrivain nous fait part de la violence de la guerre avec beaucoup de précision. Le lecteur connait donc bien ce que ressent le personnage, comme dans le passage suivant : « L’obus avait frappé, je me suis jeté dans la fosse au moment du fracas. Mon ventre entier est remonté dans ma gorge. J’ai hurlé ma peur, poing fermé ; oreilles sanglantes« . Le personnage découvre, en même temps que le lecteur, l’horreur des armes et de la guerre en général, avec des réalités, des détails très précis : « Quand les obus tombent, ouvre la bouche m’avait dit mon ami la première fois. Si tu ne décompresses pas, tes tympans explosent« .

Le quatrième mur est à mes yeux le meilleur roman sur la guerre que j’ai pu lire. On imagine bien la peur et les doutes du personnages notamment grâce à une violence particulièrement bien décrite. Le roman fait réfléchir à l’impact extrêmement néfaste de la guerre. Georges passe d’une vie dans un pays en paix à une vie dans un pays en guerre. On le constate lorsque Georges revient à Paris et revoit sa famille : il est déstabilisé et a un comportement très étrange et agressif envers sa femme et sa fille. La guerre l’a traumatisé physiquement et mentalement. Plus généralement, ce roman est une grande réussite dans la description des séquelles psychologiques et morales que peuvent entrainer toutes les guerres. Pour finir, le roman nous laisse avec la morale suivante incarnée par le vieillard rencontré par Georges à la fin du livre : le seul moyen de sortir vraiment de la guerre, c’est de mourir.

Maxence L.

Sorj Chalandon est un écrivain, reporter de guerre, membre de la presse judiciaire, journaliste et rédacteur en chef adjoint du quotidien Libération. Le quatrième mur est son avant-dernier roman. Il est sorti le 23 août 2013 et a obtenu le prix Goncourt des lycéens.

L’auteur commence son roman avec cette phrase :  » Je suis tombé. Je me suis relevé. Je suis entré dans le garage titubant dans les gravas « . Cette phrase nous fait rentrer directement dans le vif du sujet, la Guerre.

L’essentiel du roman se déroule à Beyrouth, au Liban. Le roman est une sorte de réflexion sur la Guerre. Il nous montre à quel point les combats, les armes, le sang vu au quotidien, la guerre peuvent changer l’attitude d’un homme pendant un très long moment, même une vie.

A travers ce roman, nous suivons la vie de Georges, ses périples. Son ami Samuel Akounis avait comme projet de mettre en scène Antigone d’Anouilh avec des acteurs, ennemis de guerre. Atteint d’un cancer, il confie cette mission à son ami, son frère, Georges. Celui-ci se rend directement à Beyrouth pour faire la connaissance des acteurs mais ce voyage vire au drame. La plupart des acteurs se font assassiner, Georges les voit morts face à lui. Cet évènement le traumatise. A son retour, ce n’est plus le même ni avec Louise, sa fille, ni avec Aurore, sa femme. La violence le ronge. Il retourne alors à Beyrouth, un retour de trop.

Ce roman est une œuvre bouleversante. Chapitre après chapitre, nous ressentons diverses émotions. Le milieu de la guerre est très cruel. Les hommes en guerre n’ont pas les mêmes préoccupations que ceux en paix. L’auteur cherche à nous provoquer pendant notre lecture, avec l’emploi de mots et de phrases très violents. En lisant ce livre, nous nous rendons compte que le sujet de la guerre est très difficile à aborder. Sorj Chalandon a fait un travail éprouvant en écrivant ce roman.

Ayoub

Le quatrième mur est un roman écrit par Sorj Chalandon. Georges est un étudiant à la Sorbonne, militant d’extrême gauche et défenseur de la cause des Palestiniens. Il fait de chaque combat politique une affaire personnelle jusqu’au jour où il rencontre Samuel Akounis, un grec juif réfugié, un grand homme. L’histoire se base sur une promesse faite à Sam. Une promesse qu’on pourrait qualifier d’inconsciente, d’irréfléchie mais qui est, au contraire, belle et pleine de sens. Dès la première page du livre, nous nous sentons immédiatement dans la peau du personnage : « Je suis tombé. Je me suis relevé » De plus, on ressent rapidement la violence de la guerre : « Je recracherais le plâtre qui me brûlait les yeux, les mains sur les oreilles. » Georges se retrouve dans la tragique guerre du Liban en quittant sa famille et en acceptant, à l’approche de la mort de son ami, la mission de monter la pièce Antigone, au centre de la guerre. C’est alors que Georges part dans une aventure effroyable. Il connaît la révolte et non la guerre, il rentre dans un conflit dans lequel l’humain et la raison ont disparu, tandis que le sang et l’horreur sont apparus.

Du premier au dernier mot, Sorj Chalandon nous accompagne dans une aventure inédite. Il utilise des mots poignants et précis pour nous faire ressentir la guerre et notamment les émotions qui en surgissent. L’histoire nous émeut particulièrement ; on ne s’arrête pas de lire, on veut toujours aller plus loin et saisir l’importance et l’enjeu de cette promesse.

Dans un premier temps, le contexte de la guerre est évoqué dans ce livre. Sorj Chalandon a inscrit pour premier chapitre une scène de combat qui se déroule plus tard dans l’histoire, ce qui permet de faire rentrer le lecteur directement dans le roman. Mais, c’est par la suite que nous découvrons l’intrigue et le défi de Georges, dans lequel l’auteur nous emmènera avec une extraordinaire façon d’écrire.

Georges arrive au cœur du conflit du Liban en voulant faire la justice et gagner la liberté. Malheureusement pour lui, la révolte qu’il connaissait ne vaut pas l’effrayant quotidien d’insécurité, de violence et de terreur de cet État. C’est une expérience que Georges ne pourra évidemment pas oublier. Chalandon met en avant le déséquilibre, le malaise et les troubles de l’être humain en de pareils événements : une considérable violence qui reste en nous suite à une telle expérience. L’auteur particularise un fait que je n’avais jamais eu encore l’occasion de rencontrer dans un livre : Georges ne peut plus vivre sans la guerre. Il se lie d’affection pour celle-ci. Nous le comprenons à travers des descriptions poétiques.

L’intrigue se base autour de la promesse : monter en scène l’Antigone de Anouilh. Cette tâche devient symbolique pour tout participant à cette pièce. Chacun, en choisissant les répliques, donne indirectement sa pensée et son rôle par rapport à la guerre. Après s’être entretués, violentés, ils finissent par se retrouver au même endroit pour s’approprier l’œuvre et la dévoiler, formant alors des scènes fortes en émotions. Sorj Chalandon nous montre donc, grâce à la pièce de théâtre de Jean Anouilh, que même à la guerre, l’art a sa place.

Non seulement ce roman dénonce la guerre mais il témoigne aussi également sur les humains qui veulent la paix ; des hommes rêvant de la sagesse et de la tranquillité. Ici, Georges s’engouffre en plein conflit dans le but de raisonner les combattants. On se retrouve dans un contexte terrifiant avec pour but une bravade, qui nous intrigue jusqu’au bout du livre. De plus, la vision que nous communique l’auteur est incroyable. Nombreux sont les livres que j’ai lu sur la guerre. Chacun témoignait, montrait, accentuait des détails de la guerre en elle-même mais jamais je n’ai ressenti l’idée d’une sublime tragédie. Le quatrième mur est un roman poignant, émouvant et stupéfiant. Son titre, lui-même, se lie entièrement avec l’histoire.

Le quatrième mur est en effet au théâtre le mur invisible qui sépare les acteurs des spectateurs. On comprend bien que George se forge son mur pour se protéger de la guerre. Un mur qu’il brisera par sa mort. La possibilité d’une idée si folle et pourtant si belle est inexistante même si on veut y croire jusqu’au bout. Ce titre désigne le mur invisible que franchit Georges pour mourir : « Il a traversé le quatrième mur, celui qui protège les vivants.»

Ce roman m’a beaucoup plu puisqu’il retrace la guerre à travers une histoire profonde. Je me suis éprise des scènes touchantes et de la vision qu’apporte ce livre sur la guerre.

Léa

Sorj Chalandon, dans ce roman, nous décrit l’histoire de Georges, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, par fidélité amicale, va risquer sa vie. Le livre commence dans un univers de guerre. Les personnages sont attaqués par un char. Un homme meurt, l’autre est gravement blessé. L’histoire fait alors un bond en arrière, nous explique comment l’homme blessé, Georges, en est arrivé là. Celui-ci tient à honorer la promesse qu’il a faite à son ami presque défunt, Samuel. « Son idée était belle et folle. » Le mourant demande à son meilleur ami de réaliser le projet qu’il devait accomplir avant qu’un cancer ne le terrasse : monter une pièce de théâtre, Antigone, au Liban. Le but étant de rassembler une personne de chaque camp de cette guerre pour faire une trêve théâtrale. Georges ressort changé de cette expérience. Il a vu la mort et l’a côtoyée. Avec lui, notre vision évolue.

Ce roman joue avec nos émotions. Nos sentiments, nos impressions évoluent en même temps que celles des protagonistes. On ressent le bonheur de Georges lorsque sa fille naît, et sa détresse lorsqu’il se trouve à Beyrouth. On compatit avec lui lorsque, désorienté, il ne trouve plus sa place nulle part. On se met à sa place, et se demande qu’elles auraient été nos réactions par rapport à tous les événements auxquels il a été confronté. On perçoit également le désarroi de la femme de Georges lorsqu’il revient changé de son voyage. Chalandon décrit la guerre telle quelle, pas comme un combat décrit d’un seul point de vue. On y voit les malheurs qui touchent les populations de tous les camps. L’horreur de la guerre y est montrée de manière crue, parfois peut-être trop :

« - Il s’appelait Maroun. C’était notre ange. Il a été égorgé.

Je regardais l’aiguille, la laine. Je me suis demandé si les autres viendraient.

- Il était dans les Forces Libanaises ?

Simone a levé son aiguille et secoué la tête.

- Il avait dix-huit mois, monsieur Georges ».

Ça a été dur pour moi de me détacher de l’histoire et de me dire que c’était seulement fictif. Les faits racontés sont véritablement poignants. Ce livre est, au-delà d’un roman, un témoignage. Effectivement, Sorj Chalandon avant d’être écrivain est journaliste. Il a notamment travaillé au journal Libération. Grâce à son travail dans ce quotidien, il remporte le Prix Albert-Londres en 1988. On ressent son côté journaliste dans ce livre. La manière dont il décrit la guerre est prenante, comme si tout ce qui était dépeint était réellement arrivé.

Tout ce que croyait savoir Georges s’est effondré au Liban. Ses opinions politiques semblent ridicules par rapport à la réelle souffrance que les peuples en guerre subissent. La paix française en vient même à le dégoûter. Il comprend et nous fait comprendre que les Français, que tous les habitants des pays qui ne sont pas en guerre ne se préoccupent que de problèmes dérisoires : « J’avais hurlé qu’ailleurs, dans des berceaux, des bébés avaient eu la gorge tranchée. Que des enfants avaient été hachés, dépecés, démembrés, écrasés à coups de pierre. Et ma fille pleurait pour une putain de glace ? C’était ça, son drame ? Une boule au chocolat tombée d’un cornet de biscuit ? ». Il ne supporte pas ça. Il ne se sent plus à sa place dans un pays où les problèmes majeurs ne sont ridiculement pas importants. Alors je comprends que c’est la vérité. Cette histoire est censée se dérouler en 1983/84 mais les faits sont encore d’actualité. La guerre n’est plus la même mais les souffrances restent inchangées. Nous, loin du conflit, nous nous obstinons à voir seulement les détails inutiles qui nous entourent. Je pense donc que ce livre nous pousse à nous poser des questions sur nous-mêmes. A relativiser et à comprendre que nous sommes chanceux.

Eliléa

déc

14

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert

Par Zoe B. 2F

« Un bon livre, Marcus, est un livre qu’on regrette d’avoir terminé ». Cette citation est extraite du roman La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, écrit par Joël Dicker. Ce jeune écrivain, né à Genève le 16 juin 1985, avait pour ambition d’écrire un récit « américain, long et haletant« . Et cela est réussi ! Après deux ans de travail acharné, le manuscrit est enfin achevé en mai 2012. Il reçoit alors le Prix du roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens, en 2012.

Ce livre raconte l’histoire de Marcus Goldman, un jeune écrivain ayant connu un succès incontestable grâce à la publication de son premier roman en 2006. Cependant, quelques mois après sa gloire, le jeune homme est atteint du syndrome de la page blanche : il est incapable d’écrire un nouveau livre. Il décide alors de se rendre chez son vieil ami mais aussi son ancien enseignant de l’université, Harry Quebert, pour retrouver son inspiration. Mais du jour au lendemain, ce dernier est pris dans un terrible scandale : il est accusé de l’assassinat de Nola Kellergan, une adolescente de quinze ans, disparue trente-trois ans auparavant, le 30 août 1975. Marcus Goldman, persuadé de l’innocence de son ami Harry, va tenter de retrouver la vérité sur cette affaire. Puis, poussé par son éditeur, il commence la rédaction de son deuxième livre qui expose au public ce scandale. C’est ainsi que débute l’ambitieuse et surprenante enquête de Marcus Goldman.

Ce roman est une histoire sur un amour impossible aux yeux de tous, une histoire sur une enquête policière, une histoire sur l’écriture d’un roman et ses conséquences, une histoire sur une grande amitié ou encore une histoire sur l’Amérique.

Zoé

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est un roman policier écrit par Joël Dicker, paru en septembre 2012 aux Éditions de Fallois-L’Age d’Homme et qui a reçu le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt du lycéens. L’auteur est né à Genève en 1985 et est un écrivain suisse romand. En 2005, il écrit Le Tigre, puis Les Derniers Jours de nos pères en 2010.

L’intrigue se déroule principalement à Aurora, une ville fictive qui se situe aux Etats-Unis. Le héros, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, tente de terminer son deuxième roman. Ce dernier a un contrat avec la firme éditoriale Schmit & Hanson et doit terminer son livre quelques mois après. Il décide de revoir son vieil ami, Harry Quebert, pour qu’il lui donne du réconfort et de l’inspiration.
Le temps passe et Marcus n’arrive toujours pas à terminer son livre. Cependant, une découverte fondamentale dans la maison d’Harry va bousculer l’histoire : le héros découvre des photos montrant Harry avec une jeune fille. On découvre par la suite que Harry a vécu une courte liaison (été 1975) et que cette fille aurait été enlevée par une personne inconnue. Quelques jours après la découverte de Marcus, cette affaire, enfouie depuis longtemps, ressurgit. Les médias annoncent que le corps de la jeune femme été retrouvé dans le jardin de Harry. Celui -ci est immédiatement soupçonné et mis en prison. Au cours d’une conversation au téléphone, Harry affirmera que ce n’est pas lui qui a causé le meurtre de cette fille. Le héros mènera l’enquête tout au long du livre pour découvrir le véritable meurtrier avec l’aide des personnes qu’il côtoiera comme le policier Jahlowood.

L’auteur nous offre une version très critique de l’Amérique dans ce roman. En effet, l’auteur la connait bien pour y avoir séjourné longuement.
L’enquête relatée dans le roman est extrêmement bien menée, avec des rebondissements jusqu’à la fin du livre, ce qui renforce le plaisir de la lecture. L’originalité du livre résulte également dans le fait que l’auteur nous fait part de trente-un conseils répartis en début de chaque chapitre sur comment devenir un écrivain.
Le style policier est bien maitrisé, mais certaines longueurs et répétitions viennent perturber le fil du récit.
De plus, l’extrait des Origines du mal, le roman dit « écrit » par Harry Quebert est quelque peu fade en profondeur. Cependant, les amateurs du genre policier apprécieront ce roman « sans chercher la petite bête ».

Dans l’épilogue du roman, Harry dit au héros : « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé« . C’est exactement ce que je pense de ce livre.

Simon

« Le premier chapitre, Marcus est essentiel. Si les lecteurs ne l’aiment pas, ils ne liront pas le reste de votre livre. Par quoi comptez-vous commencer le vôtre ?
- Je ne sais pas, Harry. Vous pensez qu’un jour j’y arriverai ?
-A quoi ?
-À écrire un livre.
-J’en suis certain »
.
C’est ainsi que commence le premier chapitre de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, écrit par Joël Dicker, en 2012. Cette contre-enquête fictive a été plusieurs fois récompensée. Elle a obtenu, entre autres, le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens. Ce livre a été vendu à plus de trois millions d’exemplaires.

Tout commence en 2008, à New York. Marcus Goldman, un jeune écrivain qui a rencontré un succès fulgurant suite à son premier livre, tente en vain de respecter les délais que lui donne sa maison d’édition pour écrire son second roman. Le jeune homme atteint du syndrome de la page blanche décide d’aller trouver l’inspiration chez son plus vieil ami, le grand écrivain Harry Quebert. Quelque temps plus tard, un coup de téléphone lui apprend que son mentor a été arrêté pour meurtre, après qu’on a retrouvé le corps de Nola Kellergan, quinze ans, disparue en 1975 à Aurora dans le New Hampshire. Convaincu de la véracité de l’innocence de son ami, Marcus décide de lui venir en aide pour comprendre ce qu’il s’est passé trente-trois ans plus tôt dans cette petite ville remplie de secrets et d’histoires.

Tout au long de cet ouvrage, l’auteur Joël Dicker, né en 1985 en Suisse, leurre le lecteur avec habileté pour l’envoyer sur de fausses pistes. Le style d’écriture permet au lecteur de partager et retranscrire les émotions des différents personnages. A chaque chapitre, nous avons de nouvelles interrogations : qui est Nola Kellergan ? Harry Quebert a-t-il tué la jeune fille ? Quels secrets garde cette petite ville depuis trente-trois ans ? Marcus parviendra-t-il à livrer son livre à temps à sa maison d’édition ? Entre allers et retours dans le temps, hypothèses et déductions, ce livre nous entraîne dans la subtilité de l’intrigue. Le personnage découvre en même temps que le lecteur les secrets de la petite ville d’Aurora, ce lieu chargé d’histoires et de personnes diverses et inattendues. Toutes viennent de milieux sociaux différents : serveuse, écrivain, pasteur, ingénieur… Des personnages tous différents ayant pour point commun Nola Kellergan, cette jeune fille disparue trente ans plus tôt. Le roman est construit chronologiquement partant du chapitre trente-et-un pour arriver au premier. Cette construction particulière nous fait partir de la fin de l’histoire pour enfin arriver à la vérité sur les événements du 30 août 1987. L’intrigue se déroule en 2008, quelques mois seulement avant les élections présidentielles américaines. Le narrateur qui connaît parfaitement son pays lie étroitement cet événement important dans l’histoire des Etats-Unis à l’histoire de son best-seller. “Votre vie sera ponctuée de grands événements. Mentionnez-les dans vos livres, Marcus. Car s’ils devaient s’avérer très mauvais, ils auront au moins le mérite de consigner quelques pages d’Histoire. ”

En commençant ce roman, vous serez immédiatement transporté dans l’histoire et dans l’univers du jeune écrivain, fils d’une mère libraire qui a toujours baigné dans cet univers. Le lecteur s’attache facilement aux différents personnages et se passionne pour cette enquête. Ce roman imposant m’a séduite. L’objectif d’Harry Quebert qui disait : “Un bon livre, Marcus, est un livre qu’on regrette d’avoir terminé” a pour ma part été totalement respecté. Cette enquête palpitante mêlée à cette histoire d’amour passionnelle et interdite est particulièrement réussie. Ce livre fut également accueilli par la presse de façon positive comme peut le montrer cette critique de Marc Fumaroli dans le Figaro : “C’est rare, mais quand cela arrive, rien ne peut couper court à l’excitation. Jeune ou moins jeune, lecteur difficile ou facile, femme ou homme, on lira sans discontinuer jusqu’au bout le roman français de Joël Dicker, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. On n’en sortira qu’épuisé et ravi par le jet continu d’adrénaline littéraire que le narrateur n’a cessé d’injecter dans vos veines.” Tout comme Marc Fumaroli, j’ai été transportée par ce livre qui se lit sans difficultés et qui nous fait voyager à travers le temps.

Camille

30 août 1975 : Nola Kellergan est mystérieusement portée disparue à Aurora, dans le New Hampshire. Une vieille dame, qui a vu un homme poursuivre la jeune fille dans la forêt entourant la ville, est retrouvée morte quelques minutes après avoir prévenu la police. L’enquête est close quelques mois plus tard pour manque d’indices et de pistes.
Goose Cove, 2008 : Le squelette de Nola Kellergan est retrouvé enterré dans le jardin de Harry Quebert avec dans son sac le manuscrit original des Origines du mal, le best-seller de Harry Quebert. Celui-ci est tout de suite inculpé. Marcus Goldman, son ami et écrivain moderne célèbre en manque d’inspiration, persuadé que Harry est innocent, décide de se rendre à Aurora afin de découvrir la vérité sur le meurtre de Nola Kellergan.

Ce récit, mêlant l’histoire de Marcus Goldman et de son livre avec l’enquête policière, est un roman qui laisse le lecteur subjugué, sans cesse lancé sur de fausses pistes. En effet, nous suivons l’enquête depuis la vue du lecteur et nous ne voyons que son point de vue et donc son idée sur l’enquête. Ainsi, dès que Goldman pense que quelqu’un est coupable, le lecteur est tout de suite soumis à la même piste, à la même idée. J’ai beaucoup aimé ce livre car il était très prenant et plein de rebondissements, d’actions, avec des touches d’humour. J’ai aussi apprécié le fait que l’on soit partagé entre l’enquête et, à chaque début de chapitre, des conseils d’écrivains de Harry Quebert. Le livre comporte aussi plusieurs retours en arrière qui, malgré ces décalages dans le passé, nous laissent toujours plongés dans la tête du personnage principal.

Joël Dicker est un auteur suisse né en 1985 à Genève. Fils d’une libraire genevoise et d’un professeur de français, il suit sa scolarité à Genève. À l’âge de dix ans, il devient le plus jeune rédacteur en chef de Suisse en fondant “La Gazette des animaux”, qu’il dirigera pendant sept ans et grâce à laquelle il recevra le prix Cuneo pour la protection de la nature. Il devient ensuite écrivain et rédige une nouvelle, Le tigre, en 2005 et plusieurs romans, dont Le dernier jour de nos pères et Le livre des Baltimore. Cependant, son plus grand succès reste La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui lui vaudra, en 2012 lors de sa sortie, le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens, en 2013, le prix Tulipe et en 2016, le prix Segalen.

Charlély

La vérité sur l’affaire Harry Quebert est un roman policier de Joël Dicker, un écrivain suisse, né à Genève le 16 juin 1985. Lorsqu’il est jeune, Joël Dicker s’avère déjà être un écrivain prometteur, il sera désigné comme « le plus jeune rédacteur en chef de Suisse » par la Tribune de Genève grâce à la revue qu’il dirige « La gazette des animaux » à seulement 10 ans! Et pour laquelle il obtiendra le Prix Cuneo pour la protection de la nature.
Les récompenses et distinctions lui sont plutôt communes car pour son premier roman, Le dernier jour de nos pères, il reçoit le Prix des écrivains genevois. Il est remarqué aussi pour sa première nouvelle Le Tigre, dans le cadre du Prix international des Jeunes auteurs.
Mais c’est surtout pour ce second roman, paru en septembre 2012, La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qu’il se fera remarquer par le grand public car il recevra pour ce roman deux récompenses, et non les moindres, puisqu’il obtient le Grand prix de l’Académie Française 2012 ainsi que le Prix Goncourt des Lycéens 2012.

Le roman met en scène plusieurs histoires combinées les unes aux autres. C’est d’abord l’histoire de Marcus Goldman, le narrateur, jeune écrivain new-yorkais qui connaît un immense succès grâce à son premier livre mais qui ensuite est en panne d’inspiration ce qui, pour un écrivain, est une angoisse horrible. Suite aux appels pressants de son éditeur et de son agent, il appelle en dernier recours, son grand ami et professeur renommé d’université, Harry Quebert.
Harry Quebert a écrit un roman qui a connu un immense succès en 1975, l’histoire d’un amour impossible, Les origines du Mal. Marcus renoue donc avec son professeur qui lui a tout appris. Harry vit à Aurora, un petit village du New Hampshire, et c’est là qu’éclate un horrible scandale. On découvre, dans le jardin d’Harry, le corps d’une jeune fille, quinze ans à l’époque, celui de Nola Kellergan, disparue il y a 33 ans. Voici alors le nouveau sujet du livre de Marcus Goldman, l’enquête et la vérité sur cette horrible histoire de disparition.
L’écrivain s’installe donc à Aurora dans la maison d’Harry (car celui-ci est envoyé en prison, toutes les preuves l’accusent, surtout sa liaison avec cette jeune fille) et se replonge malgré lui dans cette histoire de disparition et de meurtre. Il mènera donc son enquête en interrogeant les habitants sur cette histoire vieille de trente-trois ans.

Le livre est très bien écrit car on tient jusqu’à la fin pour connaître enfin la vérité ! De plus, Marcus va souvent voir Harry en prison pour récolter des informations, ce qui parfois est déconcertant. Mais ne vous inquiétez pas, vous aurez la réponse à la fin du roman. Joël Dicker a su tenir son lecteur en attente jusqu’à la fin de façon impressionnante en créant des liens entre le présent et le passé.
Ce livre est aussi remarquable grâce à la leçon qu’il apporte sur l’écriture et les écrivains, la gloire que ceux-ci peuvent ressentir mais aussi très vite, la déchéance.
Pour finir, j’ai beaucoup aimé ce livre, je l’ai lu très vite. A partir d’environ la centième page, on ne peut plus s’arrêter ! Je vous le conseille !

Charlotte B.Enregistrer

avr

23

Un brillant avenir de Catherine Cusset

Par admin

Ce roman qui retrace l’histoire d’Helen, ou encore d’Elena nous montre comment une femme peut avoir le courage d’affronter ses parents par amour mais régresse peu à peu dans une certaine forme d’incompréhension. Cette femme se met à avoir peur des changements, et refuse que son fils fasse les mêmes choix qu’elle et ne s’éloigne d’elle comme elle l’a fait de ses parents.

De façon générale je trouve qu’on ne montre pas assez ce que ressent Jacob, voire même Alexandru. C’est un livre intéressant et original. Je trouve l’écriture de ce livre astucieuse avec cette alternance des chapitres, on saute d’une époque à l’autre entre la vie d’une jeune fille insouciante et celle d’une femme souffrante, ce qui introduit un suspens entre les personnes. Les disputes entre Helen et sa belle-fille font avancer le roman. La description de la vie en Roumanie dans les années 1960 est touchante et la vie aux États-Unis nous fait rêver d’un monde meilleur et d’une vie plus aisée. C’est une histoire d’éducation, de vie et de culture.

Agathe

avr

2

Magnus de Sylvie Germain

Par Simon M. 2F

Ce livre, écrit par Sylvie Germain, m’a particulièrement bouleversé. En effet, il y a peu de livres qui peuvent vous procurer une telle émotion. L’écriture admirable de l’auteur et l’histoire racontée de manière aussi atypique donnent une impression de remise en question.

L’auteure est née en 1954 à Châteauroux (commune française). C’est une femme de lettres qui a également pratiqué des études de philosophie. Le roman Magnus reçoit un accueil positif du public. Il se voit attribuer le Prix Goncourt des lycéens mais aussi le Prix Liste Goncourt : le choix polonais.

Le récit est ponctué de « Fragments », de « Notules », de « Palimpsestes » et autres. Voici une structure romanesque originale ! Le personnage central, Franco-belge, va changer de noms de nombreuses fois tout au long du récit. Héros à la mémoire lacunaire, il va chercher à découvrir de nombreuses vérités.  Les personnages sont d’un réalisme saisissant, et la trame est remplie d’originalité.

C’est un livre à découvrir. Les mots choisis par l’auteure sont poétiques. Le personnage de Magnus nous interroge : est-ce un ourson, ou un homme ? Il est nécessaire d’avoir terminé le livre pour comprendre le sens du livre, si symbolique soit-il.

 » Il était une fois… Ainsi commencent toutes les histoires qui n’ont jamais eu lieu. Les mythes, les fables, les légendes. »

Le livre de Sylvie Germain est aussi un livre historique, dans les années de la Seconde Guerre mondiale. Le « père » du héros se montre ancré dans le mécanisme de tuerie qui a eu lieu.

Pour finir, je dirais que c’est une lecture passionnante qui montre le véritable talent de la romancière. On s’aventure dans ce magnifique livre qui nous laisse un sentiment indescriptible.

Simon

Tout d’abord, La petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel est un livre que j’ai particulièrement aimé, c’est pour cela que j’ai choisi de lire Magnus de Sylvie Germain, étant donné que ces deux livres ont des thématiques qui semblent se rejoindre.

Sylvie Germain est un écrivain de nationalité française née à Châteauroux en 1954. Tout au long de sa jeunesse, elle suit des études de philosophie. Au cours des années 70, elle commence à écrire des contes et des nouvelles mais ce n’est qu’en 1984 qu’elle publie Le Livre des nuits, un long roman qui reçoit six prix littéraires. Son premier roman est un grand succès, elle part donc en 1986 vivre à Prague pour enseigner la philosophie française. En 2000, elle publie plusieurs livres de genres variés : un récit de voyage, un essai spirituel et un album de photographies. Ce n’est qu’en 2005 que Magnus paraît, il reçoit un accueil enthousiaste du public. Par ailleurs, depuis janvier 2007, elle soutient la Bibliothèques Sans Frontières.

Prix Goncourt des lycéens en 2005, Magnus est une histoire bouleversante, de recherche et d’abandon de soi, celle de Franz-Georg, finalement appelé Magnus, qui reconstitue par morceaux son enfance. A la fois roman historique, romantique, tragique ou encore policier, ce livre raconte le récit d’une vie, celle d’un enfant en pleine réflexion sur sa propre identité.
Ce roman nous plonge dans les aventures de Franz-Georg , petit garçon né en Allemagne peu de temps avant la disparition du nazisme.
Sylvie Germain associe deux histoires émouvantes , la première est celle d’un homme sans souvenirs : Franz-Georg n’a plus aucun souvenirs de son enfance plus particulièrement de ses cinq première années, il doit donc s’accrocher au seul témoin direct de son existence passée : son ours en peluche. « Il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu’au jour de sa naissance. Des ombres néanmoins la parcourent parfois, venues il ne sait d’où ».
Magnus, c’est un ourson au pelage marron. Cet ours qui ne peut pas parler est l’unique témoin de son enfance, de son existence. Cependant, la mère du jeune Allemand, Théa Dunkeltal, ne semble pas vraiment aimer l’ourson , mais pourquoi ? Nous devinons que la mère du jeune homme est rongée par le lourd secret qu’elle détient. Elle est comme perdue face à un monde hostile, et ne sait quoi faire . Elle craint sans doute la réaction de « son fils » !
D’ailleurs, au cours de cette histoire, le jeune homme va changer à plusieurs reprises son nom, sans véritablement savoir pourquoi.
De plus, trop jeune pour deviner que son père fait partie des médecins nazis des camps de torture, il ne va pas comprendre pourquoi ce dernier part au Mexique. Lorsque Théa apprend que Clemens, son mari, est mort, elle sera comme perdue de tout repère et décidera alors de confier l’enfant à son frère : Lothar. Une nouvelle vie va alors commencer pour le jeune Franz, avec de nouveau un changement d’identité. Il prend donc le nom de famille de son oncle dont il ignorait l’existence jusqu’à présent et devient alors Adam Schmalker. C’est dans la ville de Londres, que Franz ou plutôt Adam va tenter de se reconstruire paisiblement. Grâce à son oncle, il apprend qui était réellement Clemens Dunkeltal et sa famille, puis découvre que ses parents l’ont adopté.
Il revoit au cours d’un étrange rêve, qui le ramène vers son passé, une scène horrible qui lui révélera une partie de son histoire et de son identité. Magnus sera aussi le nouveau nom choisi par l’enfant pour lui-même après avoir grandi et après avoir découvert les secrets de son origine. Mais est -ce sa véritable identité ? En sommes-nous certains ?

Il ignore sa véritable histoire et l’ignorera toujours, mais au-delà de son terrible passé qui le touchera terriblement, il fera de belles rencontres puisqu’il sera aimé par deux femmes qui marqueront sa vie, mais qui mourront l’une et l’autre…

Enfin, cet ouvrage aborde un sujet captivant qui permet au lecteur de ne jamais se lasser de la fine écriture de Sylvie Germain. De plus, le texte est émouvant et agréable à lire, c’est pour cela que j’ai aimé lire ce livre. L’histoire est touchante ce qui permet de s’évader tout en ayant les pieds sur terre. D’ailleurs, elle peut nous faire réfléchir sur certaines choses de la vie. Pour terminer, cette histoire est réaliste ce qui pourrait provoquer une certaine émotion chez certains lecteurs. Il est dommage de ne jamais connaître véritablement cet homme qui est pourtant le cœur de cette intrigue.

Laurine

« Ce qui n’a pas été dit en temps voulu est perçu, en d’autre temps, comme de la pure fiction ».

Et c’est ainsi que débute le roman Magnus.

Roman écrit par Sylvie Germain et publié en 2005.

Sylvie Germain, née à Chateauroux le 8 janvier 1954 (63 ans), est une femme de lettres Française.

L’histoire se déroule durant la Seconde Guerre mondiale. Ce roman raconte l’histoire d’un jeune enfant, Franz-Georg, que l’on ne connait qu’à partir de ses cinq ans. Il a attrapé le typhus et a échappé à une mort certaine. Il en ressort avec une amnésie incurable et sa mère (Théa Dukeltal) le rééduque elle-même. Elle prend la patience de lui réapprendre l’allemand et de lui conter l’histoire de son illustre famille. Au cours de la lecture, on apprend que son père (Clemens) est un admirateur d’Hitler et un partisan nazi très engagé, puisqu’au cours de la guerre, il était directeur dans un camp de la mort en Pologne. La profession de Clemens durant la seconde guerre mondiale restera secrète jusqu’à sa mort au Mexique où il s’était exilé.

Ce roman se déroule donc, pendant et après la seconde guerre mondiale, en Allemagne puis en Angleterre. Franz-Georg se verra contraint de fuir son pays natal avec son oncle et sa mère. Au cours de son enfance, il change d’identité et découvre peu à peu les véritables visages de sa famille.

J’ai peu apprécié ce roman bien que le contexte historique me passionne. La façon qu’a Sylvie Germain d’écrire ne m’attire pas. Ce genre d’intrigue tournée autour d’un personnage en particulier ne m’enchante pas au plus haut point. De plus, au cours de sa vie, Franz Georg rencontre plusieurs personnages tous différents les uns des autres avec chacun leurs propres particularités qui les rendent attachants. Pourtant, ils meurent tous chacun leur tour. Au final, il ne reste plus qu’au pauvre Franz Georg son ours en peluche nommé Magnus.

Cependant je ne décèle pas que des points négatifs dans cette lecture. Comme je l’ai dit précédemment, je suis un féru d’Histoire, en particulier quand ce domaine touche la seconde guerre mondiale. Il y a aussi un point en particulier que j’aimerais souligner. C’est l’ajout de certains passages de vie de l’auteur, qu’elle appelle « fragments » ou des renseignements historiques qu’elle appelle « notule ». Cette touche littéraire me permettait de faire une « pause » durant la lecture et oublier pendant quelques pages l’atrocité de certains passages.

Pour conclure, je trouve ce roman trop morbide, il n’y a presque aucun optimisme. Malgré cela, j’ai quand même pris un peu de plaisir à lire ces lignes.

Nicolas

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déc

15

Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine De Vigan

Par Lena B. 2F

Un au revoir

Rien ne s’oppose à la nuit est un roman écrit pas Delphine De Vigan en 2011. Ce roman a reçu plusieurs prix : le Prix Renaudot des lycéens 2011, le Prix roman France Télévision 2011 et le Grand prix des lectrices du magazine Elle, en 2012.
Elle a écrit huit romans dont Les jolis garçons (2005), Un soir de décembre (2005), No et moi (2007), Les heures souterraines (2009), Jours sans fin (2009), Rien ne s’oppose à la nuit (2011), Nouvelles contemporaines (2012), D’après une histoire vraie (2015).

Rien ne s’oppose à la nuit est une biographie romancée de sa mère : Lucile. Dans ce roman Delphine De Vigan retrace la vie de Lucile de sa naissance, en 1946, jusqu’à son suicide, en 2006.
Sa mère a une histoire particulière, elle vit dans une famille nombreuse où beaucoup de drames ont eu lieu. Tous ces drames ont commencé à la mort de l’un de ses frères, Antonin, en 1954. Lucile a cinq frères : Barthélemy, Antonin, Jean-Marc, Milo et Tom, et trois sœurs : Lisbeth, Justine et Violette. Elle est la troisième de cette grande famille.
Lucile est une petite fille mystérieuse, très peu bavarde, renfermée sur elle-même et d’une beauté fascinante. Son père, Georges, est très fier d’elle, et Lucile très admirative de lui. La relation de Lucile avec son père est étrangement décrite par Delphine De Vigan. On pourrait presque croire que Georges éprouve plus qu’un amour de père pour sa fille : « Mais Lucile, plus que tout autre, était reliée à lui [Georges]. […] Et Georges ne pouvait détacher son regard d’elle, fasciné ».
Lucile aime tendrement sa mère, Liane. Lorsqu’elle est jeune, Lucile est modèle photo. Liane l’emmène donc à ses séances ; c’est le seul moment où Lucile peut avoir sa mère rien que pour elle : « Lucile aimait les photos mais ce qu’elle aimait plus que tout, c’était le temps passé avec sa mère. […] ce temps volé qui n’était consacré qu’à elle et où aucun autre enfant ne pouvait revendiquer de tenir la main de Liane».
Lucile a beaucoup souffert durant sa vie, de la mort, de l’amour. Elle porte une détresse, une tristesse tout au long de sa vie que Delphine De Vigan décrit avec finesse et précision. Au-delà de l’histoire de sa mère, l’auteur raconte aussi son enfance tourmentée par une mère souffrant de troubles du comportement. Lucile est bipolaire.

J’ai adoré ce roman que j’ai trouvé très beau et poétique. Dans ce livre, Delphine De Vigan dit en quelque sorte un au revoir à sa mère, ce qu’elle n’a jamais pu faire. Et au fond d’elle-même, elle lui pardonne pour tout ce qu’elle lui a fait « endurer ». C’est une lettre d’amour à sa mère : « Aujourd’hui, je suis capable d’admirer son courage. »
Ce que j’ai beaucoup aimé était les chapitres ou l’auteur raconte comment elle a écrit le livre : les interviews des membres de sa famille, les recherches dans les vieux cartons et surtout sa mémoire. Delphine De Vigan raconte à quel point le livre était tout pour elle après la mort de Lucile. Elle savait qu’elle n’avait qu’une seule chose à faire : écrire. Je trouve que ces chapitres sur son inspiration et la difficulté de l’écriture du livre rendent le roman plus réel, plus légitime.
La couverture du roman est aussi très belle (vous devinerez à la fin du roman de qui il s’agit).
Pour les petits lecteurs c’est un livre facile à lire et très intéressant ! L’histoire de Lucile est fascinante ! Le livre m’a beaucoup fait penser à Un secret de Philippe Grimbert, qui raconte aussi l’histoire de ses parents.

Léna

Une biographie touchante pour une sombre vie

Rien ne s’oppose à la nuit est un roman autobiographique écrit par Delphine de Vigan, en 2011. Il est divisé en deux parties : la première retrace l’histoire de la mère de l’auteur et la seconde raconte l’histoire de l’enfance de Delphine de Vigan.

Delphine de Vigan est une écrivaine et réalisatrice née le premier mars 1966. Sa carrière littéraire a débuté en 2002, année de son premier roman, Un jour sans faim. Puis durant les années suivantes, elle a écrit d’autres romans et a reçu des prix comme celui du Rotary, pour No et moi.

Il est difficile de parler de sa mère quand cette dernière est décédée. Voilà grossièrement la problématique de ce roman. Au cours de la première partie, nous suivons l’histoire de Lucile, la mère de Delphine, entrecoupée par quelques chapitres durant lesquels l’auteur nous dévoile l’envers du décor et ses difficultés. Elle a cherché des informations auprès de sa famille, en particulier les frères et sœurs de Lucile. C’est évident qu’elle n’a pas pu « réécrire » la vie entière de Lucile exactement comme elle l’avait vécue. C’est pourquoi elle a décidé de romancer la biographie de sa mère.

Lucile Poirier voit le jour dans une famille de neuf enfants. Elle grandit dans le bruit, les chahuts, la compagnie, la fraternité, la peur, dans une famille qui perdra comme par une étrange malédiction trois de ses fils et aura un dernier garçon trisomique. Car la malchance anime chacune de ses pages. Après la mort accidentelle d’un tout jeune frère, la famille oscille entre précarité et abondance, entre les grossesses répétées de Liane, la mère, et les réussites professionnelles de George, le père. Liane est une mère totale, faite pour mettre au monde des bébés et s’occuper de sa maison. Conditionnée à faire tourner son foyer jusqu’à l’obsession et l’aveuglement. Georges, lui, est un homme avant d’être un père. Il aime les femmes et les demoiselles.

J’interprète ce livre comme une « réconciliation » entre Delphine de Vigan et la noirceur de sa famille que je pourrais comparer à un chaos. Ce roman est très « cash » et c’est ce qui en fait une œuvre particulièrement touchante.

Nicolas

“Ma mère était bleu, d’un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l’ai retrouvé chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tachées d’encre, au pli des phalanges.

Ma mère était morte depuis plusieurs jours ».

C’est ainsi que commence la première partie de Rien ne s’oppose à la nuit, écrit par Delphine de Vigan en 2011. Ce roman a été de nombreuses fois récompensé. Il a entre autres obtenu le prix Renaudot des lycéens et le prix roman France Télévisions. Ce livre a été vendu à plus de quatre cent mille exemplaires.

Ce roman autobiographique, composé de trois parties, retranscrit avec une écriture tranchante, la vie de Lucile Poiriet. A la suite du suicide de sa mère, Delphine de Vigan écrit un roman autobiographique pour coucher sur le papier ses sentiments et pour pouvoir tourner la page du douloureux parcours de sa mère. Cette romancière et réalisatrice française est l’auteur de huit autres romans dont Jour sans Faim ou encore No et moi. Tout au long de cet ouvrage, nous découvrons la vie de cette femme, de son enfance dans une famille de neuf enfants jusqu’à son décès, en 2008. Le lecteur évolue dans cette grande famille d’apparence si joyeuse et généreuse, s’immisce dans les secrets, les non-dits, la mort des personnages. Delphine de Vigan avec une écriture pleine de sincérité, nous dévoile la femme que représente à ses yeux sa mère.

Grâce aux témoignages de ses oncles et tantes et des personnes qui ont entouré Lucile au cours de sa vie, l’auteur décrit chaque événement qui a marqué celle-ci : son adolescence, ses amours, sa maladie. Ce livre est très sombre, la mort et entre autres le suicide sont omniprésents dans l’histoire de cette famille. La maladie de Lucile : la bipolarité, cette maladie qui oscille entre dépressions et moments d’euphories constitue également un élément essentiel pour aborder la vie de cette femme. La bipolarité a peu à peu détruit la vie de Lucile.

Il fallait oser s’attaquer à un sujet aussi personnel que le “roman de ma mère”. Un travail que Delphine de Vigan rend touchant. L’auteur alterne entre l’histoire de sa famille et les doutes sur le livre qu’elle est en train d’écrire. Entre allers et retours dans le temps, hypothèses et déductions, nous découvrons un personnage fascinant. Ce livre a été également très bien reçu par la presse comme nous le montre cette critique de Mohammed Aïssaoui pour le Figaro : “Delphine de Vigan a apporté à un sujet déjà investi par les plus grands écrivains : le livre de ma mère. Et pourtant elle l’a fait en apportant sa touche originale, en plus de son talent à maîtriser un récit. Ce roman intrigue, hypnotise, bouleverse. Il interroge aussi.”. Tout comme Mohammed Aïssaoui, j’ai été séduite par ce roman autobiographique et cette belle jeune femme en couverture que Delphine de Vigan a su faire revivre à travers son œuvre.

Camille

Delphine de Vigan, dans son roman Rien ne s’oppose à la nuit, écrit sa mère : « J’écris Lucile avec mes yeux d’enfant grandie trop vite, j’écris ce mystère qu’elle a toujours été pour moi. », dit-elle dans celui-ci.

Grace à ses souvenirs  et à ceux des proches de sa mère, Delphine de Vigan écrit la vie qu’a été celle de sa mère. L’histoire même étant coupée par ses difficultés et impressions d’écriture. J’ai trouvé ces interludes intéressants. Ils nous montrent les difficultés qu’a un écrivain à écrire, en particulier lorsqu’il s’agit de la description d’un membre de sa famille. Cependant bien qu’étant captivants, ces moments de pauses dans le récit m’ont semblé longs. Ils ont donné un  aspect plus réel, plus véridique aux dires de l’auteur en coupant cependant le rythme de l’histoire. On apprend dedans sa peur. Sa peur de décevoir ses proches autant que celle de s’attirer les foudres de sa famille en racontant des faits trop privés.

En effet, elle y dévoile tout. En tout cas, autant qu’elle le peut. Elle tente de décrire sa mère de manière scientifique. La bipolarité de cette dernière cause les crises mentales qui la conduiront à séjourner dans des hôpitaux psychiatriques. On découvre un autre aspect de la maladie à travers l’expérience de sa mère mais également à travers la sienne.

Bien qu’ayant vécu tout ça, Delphine de Vigan a réussi. Elle est scénariste et un célèbre écrivain, qui a gagné de nombreux prix littéraires. Pour ce livre, elle a remporté entre autre le Grand Prix des lectrices Elle, le prix du roman Fnac ainsi que le prix France-Télévision.

Delphine de Vigan parle dans son roman de journaux intimes écrits dans sa jeunesse. Il me semble que ce livre soit le dernier. En plus de raconter sa mère, elle nous fait part de la relation conflictuelle qu’elle avait avec celle-ci. A la recherche de causes, d’explications, Delphine semble mieux comprendre sa mère, la noirceur de celle-ci. Elle parvint même à lui pardonner d’avoir refusé un combat de plus de s’être donné la mort :

« Le noir de Lucile est comme celui du peintre Pierre Soulages. Le noir de Lucile est un Outre noir, dont la réverbération, les reflets intenses, la lumière mystérieuse, désignent un ailleurs. Lucile est morte comme elle souhaitait : vivante. Aujourd’hui, je suis capable d’admirer son courage. »

Je ne pourrais pas me permettre de dire que je n’ai pas aimé ce roman. Ce livre est une déclaration d’amour. Une mère distante, compliquée à travers les yeux d’une fille devenue femme qui, avec du recul, cherche à la comprendre. Malgré ça je trouve que ce livre n’a pas sa place à la vente. Il est intéressant mais dévoile trop de choses familiales privées. Ces choses devraient rester secrètes. Ce livre m’a donné l’impression de m’immiscer dans la vie de l’auteur. Tout au long du livre, je ne me sentais pas à ma place. J’avais l’impression d’être la spectatrice d’un drame familial qui ne me concernait pas.

Eliléa

déc

15

Le Rapport De Brodeck

Par Lounis M. 2F

L’histoire sombre de Brodeck

Quelque part, dans la montagne, après une guerre mondiale qui n’est pas dévoilée dans le récit mais que l’on peut facilement situer, se trouve un petit village, pas très loin d’une frontière. Comme dans tous les villages, on trouve le maire, le curé, les marchands … et un certain Brodeck, le lettré, celui qui écrit. Et écrire un rapport est justement la demande de son village : Brodeck doit raconter ce qu’il s’est passé au sujet de l’étranger, l’Anderer comme on l’appelait dans le village, avec son âne et ses manières différentes, son regard sans complaisance sur le village. Cet Anderer qui est mort à présent. Comme on ne lui laisse pas vraiment le choix, Brodeck se met à l’ouvrage, alternant l’arrivée et la vie de l’étranger dans le village avec son vécu dans le camp de travail où il survécut pendant un an. Il va évoquer sa femme également, qui depuis son retour, passe son temps à chantonner devant la fenêtre, incapable de s’exercer à d’autres activités. Et puis il va parler de sa fille, ou à sa fille aussi.
J’ai toute suite apprécié la lecture de ce livre, notamment grâce à son intrigue qui nous pousse instantanément à vouloir en apprendre plus sur Brodeck et ce village sans histoire (ou presque). Avec son écriture très pessimiste et noire, Philippe Claudel approfondit de plus en plus les sujets de la guerre, de la mort, de la haine et de la peur, notamment avec La Petite Fille De Monsieur Linh publié en 2005, qui raconte les aventures de M. Linh et Sang Diû, père et fille devant quitter leur village natal ravagé par la guerre du Vietnam. Nous retrouvons également dans Le Rapport De Brodeck, cette évolution du personnage, après avoir été dénoncé par les villageois, avec comme seul argument qu’il était différent. Cette dénonciation, qui lui a couté quelque temps dans un camp de concentration. Pour conclure, j’ai trouvé que l’auteur a parfaitement su rédiger et exprimer cette histoire, ainsi que les pensées et sentiments des personnages. Il nous a montré un univers dont on essayait d’oublier l’existence ou du moins que l’on ne pensait pas possible. La noirceur du récit, l’histoire des personnages et la situation dans laquelle ils sont forment un tout à la fois harmonieux et effrayant.

Lounis

« La vérité, ça peut couper les mains et laisser des entailles à ne plus pouvoir vivre avec, et la plupart d’entre nous, ce qu’on veut, c’est vivre. Le moins douloureusement possible. C’est humain. » Cette citation est l’une des nombreuses réflexions qu’a eu Brodeck, rare lettré de son village, lors de l’écriture de son tracassant rapport.

Suite à la fin de la guerre, Brodeck rentre comme unique survivant de son camp de concentration. Mais la haine des hommes s’étend jusque dans son village… L’Anderer, un étranger qui inquiétait les habitants, a été assassiné avec l’aide de tout le peuple. Brodeck en allant chercher du beurre, se retrouve forcé par tous les hommes du village, de rédiger un rapport justifiant leur crime organisé. Il découvrira lors de l’écriture de son récit, d’inquiétants mystères et il comprendra que la vérité n’est pas toujours indispensable, car dans ce village perdu dans les montagnes, les gens semblent prêts à tout pour garder le silence sur ce meurtre…

Le rapport de Brodeck est un livre de Philippe Claudel paru en 2007, et qui reçut le prix Goncourt des lycéens la même année. L’auteur est un expert dans l’art des romans de guerre. Même si ce livre ne parle pas directement de batailles, il détaille très précisément la morale des hommes de l’après-guerre. De plus, il y ajoute une description sur l’atrocité des camps de concentration, qui suit, par fragments, le cours du roman. C’est donc grâce à Brodeck, ce personnage démuni de son humanité et entouré de figures féminines, que l’auteur décrit avec noirceur et pessimisme, la vilenie des hommes. Ainsi Le rapport de Brodeck se déroule comme un puzzle qui lie enquêtes, réflexions philosophiques, amour et fiction. Tout cela sous la forme d’une parabole sur la guerre et les camps de concentration.

Pour ma part, j’ai vraiment adoré ce livre, le personnage de Brodeck et ses réflexions m’ont beaucoup intéressé. Je me suis bien aussi plus à imaginer ces paysages sauvages et montagneux décrits dans ce récit. Au final, Le rapport de Brodeck est un excellent roman avec une écriture fluide qui ne laisse pas son lecteur inchangé…

Mathis

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déc

15

La petite fille de Monsieur Lihn

Par Laurine F. 2F

Un homme perdu

Philippe Claudel est un écrivain et un réalisateur français, qui a signé de nombreux livres à succès, comme Le Rapport Brodeck ou Les Ames grises et un film, qui a été récompensé, Il y a longtemps que je t’aime. Il enseigne par ailleurs à l’université de Nancy, en tant que maître de conférences. De plus, il est reconnu comme l’un des meilleurs auteurs contemporains. Il a d’ailleurs reçu de nombreux prix pour ces livres poignants.

« C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau ». Voici comment débute le roman de Philippe Claudel. Ouvrage sur l’exil, l’amour et l’amitié, La petite fille de Monsieur Linh raconte l’histoire d’un petit vieillard, vétéran de guerre, qui doit fuir son pays natal, le Vietnam, chassé par la guerre. Ses proches, son fils, sa belle-fille, sa vraie petite-fille et la plupart de ses compatriotes sont morts là-bas. Il quitte son pays avec sa petite fille nommée Sang Diû, ce qui signifie dans la langue du pays natal « Matin doux ». Monsieur Linh, livré à lui-même, doit malheureusement éduquer sa petite fille. Lorsqu’il arrive dans « son nouveau pays » qu’il qualifie comme « étrange et étranger » (page15) il est seul, sans personne sur qui il peut compter. Il doit donc refaire sa vie. Un jour, il rencontre M. Bark, veuf et vétéran de guerre. Celui-ci a déjà combattu au Vietnam. Au cours de l’histoire, il est la seule vraie personne avec laquelle Monsieur Linh entretiendra une relation, au-delà des mots bien sûr, car les deux hommes ne se comprennent pas. Ils ne parlent pas la même langue. C’est donc une relation de gestes, de tons, une relation dans la tristesse, dans le bonheur et dans l’espoir. Il y a aussi quelques personnages secondaires, comme « la femme du quai » et Sara, l’interprète de Monsieur Linh qui seront des aides précieuses pour lui. A la fin du livre, le lecteur bercé par l’illusion de cette histoire, découvre enfin la véritable identité de l’accompagnateur de Monsieur Linh.
Ce livre très poignant est très bien écrit et raconté avec une grande pudeur. Nous sommes dans la tête de monsieur Linh. Tout est raconté de son point de vue donc certains lecteurs peuvent se reconnaître à travers le personnage principal. On découvre un pays occidental, complètement différent de son pays d’origine. On peut donc comprendre que Monsieur Linh est perdu, sans repère. Il est comme projeté dans un autre monde. Personne ne l’aide à s’adapter, personne n’essaie de le comprendre, il est dans une immense solitude. « Fumant comme une locomotive » (page85), Monsieur Bark est le seul qui le considère comme un être humain. Malheureusement, nous sommes impuissants, incapables d’agir pour aider cet homme en pleine souffrance. Ce livre est aussi une magnifique histoire d’amitié, entre deux hommes simples qui ont vécu, souffert de la vie, et complètement opposés. L’un est occidental et imposant. L’autre est asiatique, mince et abstinent. Mais, malgré leurs différences, ils vont tout de même tisser des liens d’une force inouïe… D’autre part, ce livre fait référence à l’actualité, en particulier l’immigration. Il montre ainsi ce que les migrants ressentent, -le rejet de la société -, et subissent, lorsqu’ils arrivent dans un nouveau pays comme la France. On peut donc voir la vie d’un autre regard grâce à ce très beau livre que je vous conseille.

Laurine

«C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise», voilà comment Monsieur Linh apparaît dans le roman. La petite fille de Monsieur Linh est un court roman, publié en 2005. L’auteur de ce roman se nomme Philippe Claudel ( né le 2 décembre à Dombasle-sur-Meurthe) ; il a aussi écrit Les âmes grises qui a remporté le prix Renaudot des lycéens. Il est connu pour sa carrière littéraire mais aussi en tant que cinéaste.

Ce court roman raconte la vie de Monsieur Linh qui après la mort de son fils et de sa belle fille, doit élever sa petite fille très jeune. Il doit, à la suite de la destruction de son village, quitter son pays. Sa femme est elle aussi décédée. Il n’a plus que sa petite fille qui compte et il l’emmène avec lui dans son exil qu’il subit à contrecœur. Monsieur Linh va arriver dans un pays où il n’a aucun repère et où il ne parle pas la langue. Il va alors se servir des gestes et de quelques mots pour pouvoir communiquer avec le monde. Il arrive à se faire un ami, Monsieur Bark, le seul à qui il parle quotidiennement. Le vieil homme est placé en maison de retraite mais il tombe très vite en dépression car il se sent seul et enfermé et décide alors de rejoindre son ami. Mais ces retrouvailles ne vont pas se passer aussi bien qu’ils le pensaient. Monsieur Linh va enfin trouver son ami et sera tellement heureux qu’il en oubliera de regarder la route avant de traverser et va se faire percuter par une voiture. Les secours arrivent pendant que Monsieur Bark assiste aux derniers instants de son ami et va prendre le relais dans la garde de la poupée, «La petite fille de Monsieur Linh».

Le lecteur s’attache très vite au personnage principal, qui a beaucoup de courage. On s’attache aussi à Monsieur Bark qui a lui aussi perdu sa femme. C’est «grâce» à ce point commun que ces deux personnages ont réussi à se comprendre et à lier cette amitié. Ce court roman montre que malgré les difficultés de la vie, l’amitié peut être agréable dans les difficultés.

Laurina

Philippe Claudel est un écrivain et réalisateur français. La petite Fille de Monsieur Linh est un court roman qu’il a écrit et qui fut publié en 2005.

Tout au long de ce roman, nous suivons la vie de Monsieur Linh et de sa petite fille Sang Diû. Les parents de la petite fille sont morts pendant la guerre. Monsieur Linh quitte son pays en bateau en compagnie de la petite et d’une valise. Monsieur Linh est accueilli par un femme qui le loge, il ne sent plus les odeurs de son pays. Puis, monsieur Linh rencontre Bark, un homme avec qui il va créer au fil du temps un lien très fort. Sang Diû est très protégée par son grand-père, il la serre souvent contre son cœur et son corps pour que personne ne la prenne.

Je n’ai pas trouvé ce livre intéressant, il n’y a pas assez d’actions. Je n’ai pas accroché avec l’histoire. On reste trop longtemps sur un même sujet. L’écriture de Philippe Claudel est trop simpliste. En revanche, il arrive quand même à nous attacher au personnage principal, qui, malgré la solitude, est très courageux. Le roman est bien sûr émouvant mais je trouve qu’à trop vouloir émouvoir, cela en devient lassant. L’histoire n’est pas captivante, elle n’a pas de réel intérêt, rien n’est mis en scène pour nous prendre en haleine tout au long du livre. Ce livre ne m’a donc pas convaincu.

Ayoub

Philippe Claudel est né le 2 février 1962 en Meurthe-et-Moselle, c’est un écrivain et réalisateur français. Il est maître de conférences à l’Université de Nancy au sein de laquelle il enseigne à l’Institut Européen du Cinéma et de l’Audiovisuel, en particulier l’écriture scénaristique. Il a réalisé des films dont « Il y a longtemps que je t’aime » et « Tous les soleils ». Il a également intégré l’Académie Goncourt, le 11 janvier 2012.

« C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau » :  c’est ainsi que comme le roman « La petite fille de monsieur Linh » de Philippe Claudel. Ce livre est publié en septembre 2007.

Ce roman raconte la vie de monsieur Linh qui quitte son pays natal en bateau avec sa petite fille : Sang diû, ce qui signifie en Japonais « Matin doux ». Celle-ci est la fille de son fils. Une fois arrivé, il est accueilli puis emmené dans un dortoir dans lequel il va rester plusieurs jours. Il va rencontrer un homme nommé Bark. Celui-ci fume souvent, ce qui rappelle à monsieur Linh l’odeur des pipes appartenant aux hommes de son village. Puis, plus tard, dans l’histoire, les deux hommes auront l’habitude de se rencontrer dans un bar. On apprend que lorsque Bark avait 20 ans, il avait été envoyé pour faire la guerre dans le pays natal de monsieur Linh. Le troisième jour de printemps, monsieur Linh décide de partir puis il revient voir son ami Bark et lorsque monsieur Linh l’aperçoit, il traverse la route, mais une voiture le percute de plein fouet…

Ce roman est simple à lire et rapide. Une fois dedans, nous sommes emportés par l’histoire de l’homme. Et à la fin du livre, il y a une chute à laquelle je ne m’attendais pas. Un conseil : il faut bien lire chaque passage consacré à la petite fille. C’est un roman sur la fuite de monsieur Linh qui quitte son pays, chassé par la guerre avec sa petite fille car ses parents sont morts là-bas. Ce roman montre que l’homme a besoin de se rattacher à l’amour, comme monsieur Linh et sa petite fille. Je pense que ce roman peut être lu par de nombreuses personnes et à tout niveau de lecture.

Enora

Philippe Claudel, né en 1962, est un écrivain et un réalisateur français. C’est un auteur contemporain dont les œuvres principales sont Les âmes grises (2003), La petite fille de Monsieur Linh (2005) et Le rapport de Brodeck (2007). Auteur à succès, il remporte le Prix Renaudot en 2003 et le Prix Goncourt des lycéens en 2007 ; ainsi que l’adaptation au cinéma de l’un de ses livres.

« C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. » Ainsi débute le court roman de Philippe Claudel. Ce vieil homme, c’est Monsieur Linh, un immigré venu d’Asie, dont l’arrivée dans son pays d’accueil nous est racontée. En regardant au loin, il est submergé de regret et de tristesse car il repense à son pays natal -probablement le Vietnam, à son fils et à sa belle-fille morts et à son village qu’il a dû quitter à cause de la guerre.
M. Linh débarque dans ce pays qui lui est totalement étranger avec sa petite fille Sang Diû, la seule personne qui lui reste. Il s’en occupe admirablement bien, la faisant passer avant tout et la protégeant coûte que coûte. Accompagné de sa petite fille de quelques semaines, le vieillard est placé dans un dortoir pour réfugiés où se trouvent déjà deux familles. Resté à l’écart, il prend soin de Sang Diû et part souvent en balade. C’est alors qu’il rencontre Monsieur Bark, un homme qui ne parle pas sa langue mais qui pourtant deviendra son ami. Ce gros monsieur lui parle sans cesse, lui racontant avec énormément d’émotions ses années d’officier dans le pays de M. Linh durant la guerre. La relation qu’ils entretiennent tout au long du récit est profonde et sans pouvoir le décrire avec des mots, les deux hommes se comprennent et s’aiment.

J’ai aimé ce livre car, malgré sa simplicité, l’auteur arrive à transmettre une grande émotion avec, par exemple, le récit de M. Bark à propos de son service dans l’armée ou encore lors de l’accident de M. Linh et que nous avons les pensées de M. Bark. J’ai trouvé cela très touchant. De plus, le personnage principal est très courageux, car il n’hésite pas à faire passer sa petite fille avant tout et à s’enfuir d’une maison de retraite pour retrouver son ami qui l’attend. C’est un homme bon, juste et loyal auquel on s’attache très rapidement. L’auteur nous démontre alors l’importance de l’amitié.
D’autre part, Philippe Claudel réussit à décrire très justement l’isolement ressenti par son personnage : le pays n’a pas les mêmes odeurs, la même langue, etc. Il arrive aussi à exprimer sa mélancolie et sa douleur par rapport à l’exil, au déracinement, à la perte, au deuil et à la barrière de la langue. L’auteur nous fait aussi relativiser à propos du traitement infligé aux migrants.
Pour finir, j’ai beaucoup aimé le fait que Philippe Claudel place, au fur et à mesure du récit, des indices quant à la chute de l’histoire, qui pour ma part, m’a beaucoup étonnée !

Eléonore P.

Philippe Claudel est un écrivain et réalisateur français, né le 2 février 1962 à Dombasle-sur-Meurthe. Il passe son enfance dans la petite ville où il est né. Ce furent des années de tristesse et de lecture intense. Après l’obtention de son baccalauréat, il s’inscrit à l’université de Nancy. Seulement, il passe son temps à écrire des poèmes, des scénarios et à jouer des courts métrages. Plus tard, il sera agrégé de lettres modernes et consacrera une thèse à André Hardellet sous le titre « Géographies d’André Hardellet ». Il travaillera à l’Université de Lorraine puis il deviendra professeur en prison et auprès d’adolescents handicapés physiques. Ses principaux romans sont traduits dans le monde entier. Il a écrit plusieurs livres tels que Le Rapport de Brodeck (2007) qui a d’ailleurs reçu de nombreux prix, ou encore La petite fille de M. Linh (2005) qui fait l’objet de cette critique.

M. Linh est un vieillard fuyant son pays natal, le Vietnam, ravagé par la guerre. Il embarque sur un bateau avec un nouveau-né, sa petite fille, Sang Diû. Les parents de celle-ci sont morts au cours d’un bombardement. Il décide donc de lui offrir une meilleure vie ailleurs. Il débarque dans une grande ville où il ne sent plus les odeurs de son pays, ce qui le rend triste. Il est alors amené dans un dortoir de réfugiés où il partage la chambre avec une autre famille de chez lui. Malgré le respect que leur accordent les membres de cette famille, ils n’apprécient guère sa présence. Durant une dizaine de jours, M. Linh ne sort pas du dortoir de peur qu’on ne lui vole sa petite fille. Les femmes qui régissent les lieux arrivent à le convaincre de sortir faire une marche. C’est au cours de cette longue marche qu’il fait la rencontre de Monsieur Bark, un gros monsieur dont la femme est décédée deux mois auparavant. M. Bark entreprend une conversation avec M. Linh qui n’en comprend pas un mot mais qui apprécie le son de sa voix. M. Linh s’est trouvé un ami qu’il verra régulièrement. M. Linh est amené dans une maison de retraite mais il est triste car il n’a pas vu son ami depuis deux jours. Il veut rejoindre M. Bark mais on l’en empêche, il se demande où il est : un hôpital ou une prison ? Il veut quitter ce lieu. Quand il réussit enfin à s’enfuir, il se perd dans la ville et erre dans les rues à la recherche de son ami tandis que sa petite fille reste silencieuse …. La petite resta silencieuse…

« La petite fille de M. Linh » est très bien écrit et avec une grande pudeur. Sa chute est très surprenante ce qui nous donne envie de le relire. En deuxième lecture, on se rend compte que ce texte est parsemé d’indices très bien cachés. Il y a tellement de sentiments et d’émotions qui se dégagent de ce texte qu’on en vient à passer à côté de nombreux détails. Tous ces indices rendent ce texte très intéressant.
De plus, l’écriture au présent de narration et le fait que l’histoire soit racontée au travers des yeux du narrateur rend l’histoire plus vivante et nous pouvons nous identifier au personnage. On se plonge rapidement dans cette histoire poignante et on s’attache aux personnages. M. Linh qualifie ce pays d’« étrange et étranger ». Il est tout nouveau pour lui, nous pouvons donc comprendre que M. Linh soit perdu et sans repère. S’ajoute à cela la solitude car personne ne tente de l’aider ou même de le comprendre. Ce livre est aussi une belle histoire d’amitié car malgré leurs différences, l’un est occidental et imposant, tandis que l’autre et asiatique et mince, ils vont réussir à tisser des liens.
Enfin, grâce à ce merveilleux livre qui nous montre les difficultés d’intégration que peuvent subir les immigrés, nous pouvons voir la vie d’un autre point de vue. C’est un livre dont j’ai apprécié la lecture et que je vous recommande vivement.

Marine

La petite fille de monsieur Linh de Philippe Claudel est un livre d’environ deux cents pages. Cette histoire m’a extrêmement plu par son aspect touchant malgré la tristesse du récit qui est très triste et très prenant. Ce livre m’a beaucoup plu car il retrace l’histoire d’un vieil homme fuyant son pays accompagné de sa petite fille : Sang Diu. Il rencontre lorsqu’il habitait dans un foyer un homme qui ne parle pas sa langue qui ne le comprend pas mais malgré toutes ces différences il se lie fort d’amitié avec ce « Gros homme ». Il appréciait ces petits rendez-vous avec son nouvel ami sur le banc d’un parc. Un jour, il est contraint de quitter le foyer pour un autre dans lequel il élaborera un plan d’évasion pour retrouver son ami.
J’ai beaucoup apprécié ce livre car l’histoire du grand-père et sa petite-fille est très attachante. Pour moi, cette histoire est un bel exemple de vie : il faut en tirer une morale. Pour moi, cette morale serait que lorsque l’on veut quelque chose, on peut l’avoir si on persévère et que l’on se bat.
Philippe Claudel est un écrivain avec une carrière très riche avec ses œuvres come par exemple Les âmes grises ou encore Le rapport de Brodeck. Il fut de nombreuses fois récompensé et il reçut le prix Goncourt des Lycéens et aussi le Prix Renaudot.

Marius D.

Monsieur Linh est un vieil homme qui a perdu toute sa famille. Son pays est dévasté par la guerre. Il ne reste qu’une survivante de sa famille, c’est la fille de son fils, donc sa petite fille Sang Diû. M.Linh sait que désormais, son pays n’est pas un endroit pour sa petite-fille et lui. Pour protéger sa petite-fille et faire en sorte qu’elle grandisse normalement, il est résolu à partir de son village. Il n’emporte qu’une petite valise, une photographie et une poignée de terre. Ils arrivent dans un pays qu’il lui est inconnu. Ils se retrouvent dans un dortoir avec d’autres réfugiés qu’il trouve peu aimables. Peu lui importe, il ne s’occupe que de sa petite-fille qui est toujours gentille et elle ne pleure jamais. Malgré le froid, M. Linh décide enfin d’aller se promener dans la ville avec Sang Diû car il refuse de la laisser seule. Et c’est ainsi qu’il va faire la connaissance de M. Bark. C’est un homme plutôt solitaire. Tous deux ne parlent pas la même langue. Mais malgré cela, ils arrivent à se comprendre malgré la barrière de la langue. Tout cela grâce aux signes et aux tonalités des phrases. Petit à petit, une amitié se forme entre les deux hommes.
Les personnages sont très touchants, attachants et bouleversants. A commencer par M. Linh, qui ne vit uniquement que pour sa petite-fille. C’est représentatif par le passage où il n’a pas envie de manger mais il va quand-même se forcer. Et il fait cela car il se dit qu’il doit prendre des forces pour l’enfant. J’ai été sensible à ce côté protecteur de cet homme vis-à-vis de sa petite-fille.

Le narrateur est omniscient, ce qui nous permet de tout savoir sur les personnages. Cela m’a un peu déçu car j’aurais préféré être dans la peau de M. Linh. De plus, dans son roman, Philippe Claudel a très peu décrit les lieux, ce qui nous empêche de vraiment être dans l’instant du livre.
L’histoire m’a elle aussi vraiment plu. Avec l’amitié de M. Linh et M. Bark qui ne parlent pas la même langue. Malgré cela, on a l’impression qu’ils vivent une amitié très profonde. Grâce à certains gestes, ils trouvent des moyens de manifester leur attachement. Par exemple, M. Linh offre des cigarettes à M. Bark. En retour, celui-ci offre à boire à M. Linh. J’ai vraiment accroché à cette complicité qui lie les deux hommes. Elle provient sûrement de leur passé, ce qu’ils ont commun. En effet, tous les deux ont eu beaucoup de souffrance dans leur vie. Maintenant, ils partagent de très bons moments comme par exemple quand ils s’échangent les photographies.
La lecture de ce roman est facilitée par la langue courante et non une langue trop littéraire. L’écriture est simple et fait passer des émotions simplement. Donc c’est un roman facile à lire qui ne fait pas partie de mes meilleures lectures mais ça reste un livre de qualité. Je trouve que cette histoire aurait pu être mieux exploitée mais c’est dur de faire mieux avec un roman d’une cent-soixantaine de pages. Je le recommande aux lycéens mais je pense que les amateurs de grande lecture vont un peu s’ennuyer.

Orhan

Parti de son pays natal ravagé par la guerre, M. Linh refait sa vie dans un nouveau pays où il rencontre M. Bark. M. Linh a quitté son pays avec sa petite-fille : Sang Diû. Celle-ci est la fille de son fils qui est mort dans une rizière avec sa femme, durant la guerre. M. Linh l’a recueillie et a décidé de fuir la guerre. Arrivé sur le quai de son nouveau pays, une dame l’emmène dans un refuge où il rencontre des familles qui l’appellent « Oncle ». M. Linh reste des jours dans le dortoir sans bouger. Les familles se moquent de lui. La femme du quai, accompagnée d’une interprète, lui conseille de sortir pour son bien-être et celui de l’enfant. C’est durant cette première sortie que M. Linh rencontre M. Bark. Durant plusieurs jours, M. Linh revient à la même heure. Bark revient un jour, il fume toujours autant. L’odeur de la cigarette rappelle à M. Linh l’odeur des pipes des hommes de son village. On apprend que Bark n’a jamais eu d’enfant.

Un matin, deux femmes arrivent et emmènent M. Linh dans une maison de retraite. Les jours passent. Personne ne parle à personne. M. Linh voudrait sortir, revoir son ami et voir Sang Diû grandir. Il décide, par un jour de printemps, de partir.

Ce livre m’a plutôt plu malgré le début qui ne m’accrochait pas. Ce qui m’a le plus plu, c’est la chute de l’histoire. Cela rend le personnage de M. Linh extrêmement humain.

Paul

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déc

14

Le club des incorrigibles optimistes

Par Amelie P. 2F

Retour dans les années 1960

Le Club des Incorrigibles Optimistes (2009), livre de Jean-Michel Guenassia, nous conte l’adolescence de Michel Marini, qui passe ses après-midis à jouer au baby-foot avec son ami Nicolas. Michel a plusieurs passions dont le baby-foot, le rock’n'roll et la lecture. Il dévore tous les auteurs un par un en passant par Hugo, Zola et d’autres incontournables de la littérature française…

A travers Le club des incorrigibles optimistes, Michel va découvrir la vie en elle-même et la vie politique, qui n’est pas de tout repos. Les habitués de ce club sont principalement des émigrés politiques des pays de l’Est, ainsi que Jean-Paul Sartre et Joseph Kessel qui, parfois, aident le club financièrement. Les habitués de ce club partagent des parties d’échecs qui, par moment, virent en débat sur un sujet quelconque.

Jean-Michel Guenassia est né en 1950 à Alger, en Algérie française. Il connaît donc très bien l’époque évoquée dans son livre, car celui-ci se déroule au début des années 1960 et son personnage principal a une dizaine d’années, douze en l’occurrence.

Ce livre n’est pas la seule œuvre de Jean-Michel Guenassia. Il a aussi écrit, entre autres : Pour cent millions en 1986, Trompe-la-mort en 2015 et La Valse des arbres et du ciel, en 2016. Il a aussi réalisé une pièce de théâtre : La Rebelle en 1988 et plusieurs scénarios dont celui de Claire obscure en 1985 et celui de Récidive en 1992.

J’ai beaucoup aimé lire ce livre. Il est très instructif sur la situation de la France et de l’Algérie française dans les années 1960 et nous montre la France d’avant les nouvelles technologies.

Amélie