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déc

15

Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine De Vigan

Par Lena B. 2F

Un au revoir

Rien ne s’oppose à la nuit est un roman écrit pas Delphine De Vigan en 2011. Ce roman a reçu plusieurs prix : le Prix Renaudot des lycéens 2011, le Prix roman France Télévision 2011 et le Grand prix des lectrices du magazine Elle, en 2012.
Elle a écrit huit romans dont Les jolis garçons (2005), Un soir de décembre (2005), No et moi (2007), Les heures souterraines (2009), Jours sans fin (2009), Rien ne s’oppose à la nuit (2011), Nouvelles contemporaines (2012), D’après une histoire vraie (2015).

Rien ne s’oppose à la nuit est une biographie romancée de sa mère : Lucile. Dans ce roman Delphine De Vigan retrace la vie de Lucile de sa naissance, en 1946, jusqu’à son suicide, en 2006.
Sa mère a une histoire particulière, elle vit dans une famille nombreuse où beaucoup de drames ont eu lieu. Tous ces drames ont commencé à la mort de l’un de ses frères, Antonin, en 1954. Lucile a cinq frères : Barthélemy, Antonin, Jean-Marc, Milo et Tom, et trois sœurs : Lisbeth, Justine et Violette. Elle est la troisième de cette grande famille.
Lucile est une petite fille mystérieuse, très peu bavarde, renfermée sur elle-même et d’une beauté fascinante. Son père, Georges, est très fier d’elle, et Lucile très admirative de lui. La relation de Lucile avec son père est étrangement décrite par Delphine De Vigan. On pourrait presque croire que Georges éprouve plus qu’un amour de père pour sa fille : « Mais Lucile, plus que tout autre, était reliée à lui [Georges]. […] Et Georges ne pouvait détacher son regard d’elle, fasciné ».
Lucile aime tendrement sa mère, Liane. Lorsqu’elle est jeune, Lucile est modèle photo. Liane l’emmène donc à ses séances ; c’est le seul moment où Lucile peut avoir sa mère rien que pour elle : « Lucile aimait les photos mais ce qu’elle aimait plus que tout, c’était le temps passé avec sa mère. […] ce temps volé qui n’était consacré qu’à elle et où aucun autre enfant ne pouvait revendiquer de tenir la main de Liane».
Lucile a beaucoup souffert durant sa vie, de la mort, de l’amour. Elle porte une détresse, une tristesse tout au long de sa vie que Delphine De Vigan décrit avec finesse et précision. Au-delà de l’histoire de sa mère, l’auteur raconte aussi son enfance tourmentée par une mère souffrant de troubles du comportement. Lucile est bipolaire.

J’ai adoré ce roman que j’ai trouvé très beau et poétique. Dans ce livre, Delphine De Vigan dit en quelque sorte un au revoir à sa mère, ce qu’elle n’a jamais pu faire. Et au fond d’elle-même, elle lui pardonne pour tout ce qu’elle lui a fait « endurer ». C’est une lettre d’amour à sa mère : « Aujourd’hui, je suis capable d’admirer son courage. »
Ce que j’ai beaucoup aimé était les chapitres ou l’auteur raconte comment elle a écrit le livre : les interviews des membres de sa famille, les recherches dans les vieux cartons et surtout sa mémoire. Delphine De Vigan raconte à quel point le livre était tout pour elle après la mort de Lucile. Elle savait qu’elle n’avait qu’une seule chose à faire : écrire. Je trouve que ces chapitres sur son inspiration et la difficulté de l’écriture du livre rendent le roman plus réel, plus légitime.
La couverture du roman est aussi très belle (vous devinerez à la fin du roman de qui il s’agit).
Pour les petits lecteurs c’est un livre facile à lire et très intéressant ! L’histoire de Lucile est fascinante ! Le livre m’a beaucoup fait penser à Un secret de Philippe Grimbert, qui raconte aussi l’histoire de ses parents.

Léna

Une biographie touchante pour une sombre vie

Rien ne s’oppose à la nuit est un roman autobiographique écrit par Delphine de Vigan, en 2011. Il est divisé en deux parties : la première retrace l’histoire de la mère de l’auteur et la seconde raconte l’histoire de l’enfance de Delphine de Vigan.

Delphine de Vigan est une écrivaine et réalisatrice née le premier mars 1966. Sa carrière littéraire a débuté en 2002, année de son premier roman, Un jour sans faim. Puis durant les années suivantes, elle a écrit d’autres romans et a reçu des prix comme celui du Rotary, pour No et moi.

Il est difficile de parler de sa mère quand cette dernière est décédée. Voilà grossièrement la problématique de ce roman. Au cours de la première partie, nous suivons l’histoire de Lucile, la mère de Delphine, entrecoupée par quelques chapitres durant lesquels l’auteur nous dévoile l’envers du décor et ses difficultés. Elle a cherché des informations auprès de sa famille, en particulier les frères et sœurs de Lucile. C’est évident qu’elle n’a pas pu « réécrire » la vie entière de Lucile exactement comme elle l’avait vécue. C’est pourquoi elle a décidé de romancer la biographie de sa mère.

Lucile Poirier voit le jour dans une famille de neuf enfants. Elle grandit dans le bruit, les chahuts, la compagnie, la fraternité, la peur, dans une famille qui perdra comme par une étrange malédiction trois de ses fils et aura un dernier garçon trisomique. Car la malchance anime chacune de ses pages. Après la mort accidentelle d’un tout jeune frère, la famille oscille entre précarité et abondance, entre les grossesses répétées de Liane, la mère, et les réussites professionnelles de George, le père. Liane est une mère totale, faite pour mettre au monde des bébés et s’occuper de sa maison. Conditionnée à faire tourner son foyer jusqu’à l’obsession et l’aveuglement. Georges, lui, est un homme avant d’être un père. Il aime les femmes et les demoiselles.

J’interprète ce livre comme une « réconciliation » entre Delphine de Vigan et la noirceur de sa famille que je pourrais comparer à un chaos. Ce roman est très « cash » et c’est ce qui en fait une œuvre particulièrement touchante.

Nicolas

“Ma mère était bleu, d’un bleu pâle mêlé de cendres, les mains étrangement plus foncées que le visage, lorsque je l’ai retrouvé chez elle, ce matin de janvier. Les mains comme tachées d’encre, au pli des phalanges.

Ma mère était morte depuis plusieurs jours ».

C’est ainsi que commence la première partie de Rien ne s’oppose à la nuit, écrit par Delphine de Vigan en 2011. Ce roman a été de nombreuses fois récompensé. Il a entre autres obtenu le prix Renaudot des lycéens et le prix roman France Télévisions. Ce livre a été vendu à plus de quatre cent mille exemplaires.

Ce roman autobiographique, composé de trois parties, retranscrit avec une écriture tranchante, la vie de Lucile Poiriet. A la suite du suicide de sa mère, Delphine de Vigan écrit un roman autobiographique pour coucher sur le papier ses sentiments et pour pouvoir tourner la page du douloureux parcours de sa mère. Cette romancière et réalisatrice française est l’auteur de huit autres romans dont Jour sans Faim ou encore No et moi. Tout au long de cet ouvrage, nous découvrons la vie de cette femme, de son enfance dans une famille de neuf enfants jusqu’à son décès, en 2008. Le lecteur évolue dans cette grande famille d’apparence si joyeuse et généreuse, s’immisce dans les secrets, les non-dits, la mort des personnages. Delphine de Vigan avec une écriture pleine de sincérité, nous dévoile la femme que représente à ses yeux sa mère.

Grâce aux témoignages de ses oncles et tantes et des personnes qui ont entouré Lucile au cours de sa vie, l’auteur décrit chaque événement qui a marqué celle-ci : son adolescence, ses amours, sa maladie. Ce livre est très sombre, la mort et entre autres le suicide sont omniprésents dans l’histoire de cette famille. La maladie de Lucile : la bipolarité, cette maladie qui oscille entre dépressions et moments d’euphories constitue également un élément essentiel pour aborder la vie de cette femme. La bipolarité a peu à peu détruit la vie de Lucile.

Il fallait oser s’attaquer à un sujet aussi personnel que le “roman de ma mère”. Un travail que Delphine de Vigan rend touchant. L’auteur alterne entre l’histoire de sa famille et les doutes sur le livre qu’elle est en train d’écrire. Entre allers et retours dans le temps, hypothèses et déductions, nous découvrons un personnage fascinant. Ce livre a été également très bien reçu par la presse comme nous le montre cette critique de Mohammed Aïssaoui pour le Figaro : “Delphine de Vigan a apporté à un sujet déjà investi par les plus grands écrivains : le livre de ma mère. Et pourtant elle l’a fait en apportant sa touche originale, en plus de son talent à maîtriser un récit. Ce roman intrigue, hypnotise, bouleverse. Il interroge aussi.”. Tout comme Mohammed Aïssaoui, j’ai été séduite par ce roman autobiographique et cette belle jeune femme en couverture que Delphine de Vigan a su faire revivre à travers son œuvre.

Camille

Delphine de Vigan, dans son roman Rien ne s’oppose à la nuit, écrit sa mère : « J’écris Lucile avec mes yeux d’enfant grandie trop vite, j’écris ce mystère qu’elle a toujours été pour moi. », dit-elle dans celui-ci.

Grace à ses souvenirs  et à ceux des proches de sa mère, Delphine de Vigan écrit la vie qu’a été celle de sa mère. L’histoire même étant coupée par ses difficultés et impressions d’écriture. J’ai trouvé ces interludes intéressants. Ils nous montrent les difficultés qu’a un écrivain à écrire, en particulier lorsqu’il s’agit de la description d’un membre de sa famille. Cependant bien qu’étant captivants, ces moments de pauses dans le récit m’ont semblé longs. Ils ont donné un  aspect plus réel, plus véridique aux dires de l’auteur en coupant cependant le rythme de l’histoire. On apprend dedans sa peur. Sa peur de décevoir ses proches autant que celle de s’attirer les foudres de sa famille en racontant des faits trop privés.

En effet, elle y dévoile tout. En tout cas, autant qu’elle le peut. Elle tente de décrire sa mère de manière scientifique. La bipolarité de cette dernière cause les crises mentales qui la conduiront à séjourner dans des hôpitaux psychiatriques. On découvre un autre aspect de la maladie à travers l’expérience de sa mère mais également à travers la sienne.

Bien qu’ayant vécu tout ça, Delphine de Vigan a réussi. Elle est scénariste et un célèbre écrivain, qui a gagné de nombreux prix littéraires. Pour ce livre, elle a remporté entre autre le Grand Prix des lectrices Elle, le prix du roman Fnac ainsi que le prix France-Télévision.

Delphine de Vigan parle dans son roman de journaux intimes écrits dans sa jeunesse. Il me semble que ce livre soit le dernier. En plus de raconter sa mère, elle nous fait part de la relation conflictuelle qu’elle avait avec celle-ci. A la recherche de causes, d’explications, Delphine semble mieux comprendre sa mère, la noirceur de celle-ci. Elle parvint même à lui pardonner d’avoir refusé un combat de plus de s’être donné la mort :

« Le noir de Lucile est comme celui du peintre Pierre Soulages. Le noir de Lucile est un Outre noir, dont la réverbération, les reflets intenses, la lumière mystérieuse, désignent un ailleurs. Lucile est morte comme elle souhaitait : vivante. Aujourd’hui, je suis capable d’admirer son courage. »

Je ne pourrais pas me permettre de dire que je n’ai pas aimé ce roman. Ce livre est une déclaration d’amour. Une mère distante, compliquée à travers les yeux d’une fille devenue femme qui, avec du recul, cherche à la comprendre. Malgré ça je trouve que ce livre n’a pas sa place à la vente. Il est intéressant mais dévoile trop de choses familiales privées. Ces choses devraient rester secrètes. Ce livre m’a donné l’impression de m’immiscer dans la vie de l’auteur. Tout au long du livre, je ne me sentais pas à ma place. J’avais l’impression d’être la spectatrice d’un drame familial qui ne me concernait pas.

Eliléa

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