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déc

15

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants

Par Mathis V. 2F

Un voyage entre l’Orient et l’Occident

« Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables. » Cette citation de Kipling est ici reprise à destination de Michelangelo par une danseuse andalouse lors de son voyage à Constantinople. Celui-ci, après avoir contesté le pape Jules, se rend en Turquie à la demande du grand Sultan Bajazet. Il a pour mission de construire un pont qui unira la Corne d’or, « un pont militaire, commercial, religieux, politique, un morceau d’urbanité. » Il est alors guidé par Mesihi, un grand poète secrètement amoureux de lui. Le sculpteur sera retardé dans ses travaux car il découvrira l’amour, d’une ville d’abord, puis l’amour charnel dans les bras d’une belle danseuse andalouse…

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants est un roman écrit par Matthias Enard. Il a reçu le prix Goncourt des lycéens, en 2010. L’auteur a effectué de nombreuses recherches sur la vie de Michel-Ange et son voyage à Constantinople, notamment à l’aide de ses études de l’arabe et du persan. Les existences des personnages et du voyage de l’artiste sont largement documentées. Matthias Enard nous immerge donc dans une aventure qui mêle histoire et fiction. Ce livre nous fait agréablement découvrir la ville de Constantinople au XVIe siècle, ainsi que son ambiance et sa diversité ethnique. L’écrivain nous présente aussi, à travers cette Å“uvre, la situation politique de cette ville à cheval entre l’Orient et l’Occident, encore proche de celle d’aujourd’hui. Le suspense est tenu, malgré le peu d’actions du roman, grâce aux différentes questions qui se posent telles que : « Trouvera-t-il de l’inspiration avant la colère du sultan ou du Pape ? » ou encore : « Michel-Ange va-t-il ressortir de cette ville hostile aux chrétiens ? ». Ce roman nous donne une description intéressante et prenante de Michelangelo. Il paraît génial, sérieux et rêveur, mais aussi colérique et étranger à l’amour. L’artiste est tellement travailleur et naïf qu’il survivra in-extremis d’une tentative d’assassinat.

La taille de ce livre et de ses chapitres m’a permis de le lire en un après-midi. Il m’a d’ailleurs plus donné l’impression d’un long poème ou d’un conte que d’un roman. J’ai beaucoup apprécié ce livre car on en ressort comme d’un voyage à Constantinople. J’ai aussi bien aimé la façon dont Matthias Enard lie l’art et la vie de l’artiste. Ainsi, son inspiration vient après avoir vécu l’amour avec une Constantinopolitaine.

Mathis

Le livre que j’ai lu s’intitule Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. Ecrit par Mathias Enard, l’auteur nous raconte une partie de l’histoire, sans doute fictive ou enjolivée, de Michael Angelo. Ce peintre, sculpteur ou même architecte, connu de tous aujourd’hui, n’en est qu’à ses débuts dans le livre. Il se rend à Constantinople à l’invitation du sultan pour lui construire ou plutôt dessiner un pont. L’auteur nous raconte son passage dans cette ville magnifique aux mille richesses qui changea sa vie à jamais.
Mathias Enard est un écrivain français né le 11 janvier 1972 à Niort. Il fait ses études à l’école du Louvre et apprend le persan et l’arabe. Il a d’abord traduit deux ouvrages de la langue persane et arabe avant d’écrire les siens. Cet écrivain a écrit un peu moins d’une dizaine de livres pour le moment qui se passent pour la plupart dans les pays arabes. La perfection du tir (2003), Zone (2008), Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants (2010), Rue des voleurs (2012) et Boussole (2015) sont les livres qui lui ont valu de recevoir des récompenses littéraires tels que le prix Goncourt ou le prix Candide.
Dans ce livre, Michael Ange qui ne reçoit toujours pas l’argent du pape Jules II pour ses travaux se sent insulté et décide de braver tout danger en acceptant l’invitation du Sultan. Dans cette invitation, le Sultan demande à Michael Ange de se rendre à Constantinople pour lui dessiner un grand pont qui relierait les deux berges du Bosphore. Le sultan s’adresse à lui alors que juste avant, il a refusé les plans du grand Leonard de Vinci. Michael Ange voit dans cette invitation une occasion de ridiculiser son rival, Leonard de Vinci. De plus, l’offre stipule qu’il serait payé même si ses dessins de ponts ne conviennent pas au sultan. Dans ce séjour à Constantinople, Michael Ange fera la rencontre de Mesihi, le poète, un protégé du sultan, qui lui fera découvrir la culture ottomane et tous les recoins de cette ville étonnante où cohabitent juifs, musulmans, chrétiens, grecs ou encore latins. Michael croisera le chemin d’une danseuse qui partagera son lit et lui narrera des histoires. Au fur et à mesure de cette très belle histoire, Messihi développera des sentiments pour cet Italien au grand talent mais, hélas, cela se terminera mal. Michael Angelo découvrira à la fin que cette ville bien que magnifique et pleine de richesses est comme les autres, envahie d’assassins et d’espions, où la conspiration fait rage.
Pour ma part, ce livre m’a vraiment plu et je le recommande. Je trouve ce livre très poétique. L’auteur parvient à raconter l’histoire avec beauté. Un des passages qui m’a particulièrement ému est celui-ci : « Souvent on souhaite la répétition des choses ; on désire revivre un moment échappé, revenir sur un geste manqué ou une parole non prononcée ; on s’efforce de retrouver les sons restés dans la gorge, la caresse que l’on n’a pas osé donner, le serrement de poitrine disparu à jamais. » C’était sans doute le sentiment que ressentait Michael Angelo en repensant à l’amour de Mesihi pour lui. Peut-être que si Michael Angelo avait reconnu ses sentiments pour Mesihi, l’histoire ne se serait pas finie ainsi. A la fin du livre se trouve un très beau passage aussi, celui où la danseuse Andalouse essaye de se convaincre de tuer son ami mais qui décide finalement de se jeter sur la dague pour ne pas lui faire de mal.

Timothée

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