(beta)

Crée par Web-Kreation - Traduction (niss.fr)

Téléchargement ICI

avr

23

Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Par Lena B. 2F

« My heart is full »

Réparer les vivants est un roman écrit par Maylis de Kerangal en 2014. Ce roman a gagné plusieurs prix, onze en tout : comme le Grand Prix RTL-Lire 2014, le prix des lecteur l’Express-BFMTV 2014 ou encore le Grand Prix de littérature Henri Gal de l’académie française 2014. Le roman a aussi été élu Meilleur roman 2014 du magazine Lire.

Maylis de Kerangal a écrit une vingtaine de livres tels que : Je marche sous le ciel de traîne (2000), La vie voyageuse (2003), Dans les rapides (2007), Corniche Kennedy (2008), Naissance d’un pont (2010), Tangente vers l’est (2012), A ce stade de la nuit (2014), Réparer les vivants (2014), Mend the living (2016), Un chemin de table (2016) etc.….

Maylis de Kerangal a grandi au Havre, elle s’est beaucoup inspirée de ces paysages pour l’écriture de ses livres.

Réparer les vivants est un livre qui traite des greffes d’organes, de la complexité des services dans les hôpitaux, de la complexité du travail des médecins et des infirmières, mais aussi du bouleversement des familles, de la mort évidemment et de l’importance des paroles sur une personne en état de choc. Notamment le mot « courage » qui bouleverse la mère de Simon, à son entrée dans l’hôpital ou encore le mot « irréversible ».

Simon Limbres est un jeune homme de 18 ans. Il a une copine, un père, une mère, une petite sœur et est mordu de surf. Il ne pense qu’à surfer. C’est sa priorité. Alors quand ses deux meilleurs amis, Chris et Johan, lui proposent une session de surf très matinale, Simon ne peut refuser. Les trois jeunes ont l’habitude d’aller surfer très tôt le matin. La plage à laquelle ils vont est à une demi-heure de là où ils habitent. Chris conduit puisque c’est le camion de son père. Les jeunes arrivent sur la plage, ont le temps de se changer et attendent le bulletin météo pour pouvoir se mettre à l’eau sans danger. Après leur séance, ils sortent de l’eau épuisés et décident de rentrer afin de se reposer chez eux. Mais Simon ne rentrera jamais dans l’appartement de sa mère, il ne reverra jamais sa copine laissée quelques heures plus tôt, ne parlera plus jamais à sa petite sœur et ne surfera jamais plus avec les planches que lui a fabriquées son père.

Et c’est à ce moment-là que tout commence. L’hôpital, les docteurs, les opérations…

Le livre fait référence à beaucoup d’œuvres, de romans, de périodiques, de films, notamment dans la bibliothèque du médecin Pierre Révol. Ou encore lorsque Révol pense à un corps mort, ce qui lui vient en premier est Le cœur du Christ mort dans la tombe d’Holbein le Jeune.

Le titre du livre est très beau, poétique : Réparer les vivants. La greffe d’un cœur ou de n’importe quel autre organe sert à réparer les vivants. C’est très simple et pourtant, on y aurait peut-être pas pensé. Une greffe c’est « Enterrer les morts et réparer les vivants ». Ce roman montre en effet que certains organes ne peuvent distinguer les personnes mortes de celles vivantes : « Le muscle en exercice ne suffisant plus à séparer les vivants et les morts. »

Ce livre est très intéressant. J’ai beaucoup aimé le lire ; il m’a appris énormément de choses. Maylis de Kerangal réussit à incorporer du vocabulaire de médecine dans son roman sans nous perdre pour autant. Chaque terme est expliqué mais sans que cela ne fasse trop « définition », plutôt par des exemples. J’aime beaucoup que le temps soit découpé, il y a beaucoup de retours en arrière, l’histoire ne se passe qu’en 24h. Le roman est toujours mené à la troisième personne, mais nous avons toujours le point de vue des personnages qui je trouve est très intéressant. Chaque chapitre du livre est narré du point de vue de personnage. J’adore les romans où l’histoire est menée avec plusieurs points de vue. Cela la rend plus véridique, légitime.

J’ai aussi trouvé amusant les mots anglais que glisse l’auteur dans le texte comme « kings » ; « love », « life » ; « let’s go »…

Mais j’ai quand même eu un peu de mal avec son écriture qui est pour moi, un peu compliquée. En effet l’auteur utilise énormément d’énumérations, fait beaucoup de descriptions et toutes ses phrases sont très longues. Le « problème » dans ce style d’écriture c’est que l’on se perd vite dans ce que nous raconte l’auteur et il est parfois nécessaire de relire une phrase plusieurs fois afin d’en comprendre son sens. Certaines phrases font plus d’une page !

Le livre a été adapté au cinéma et est sorti en salle en novembre 2016 par Katelle Quillévéré. Je n’ai malheureusement pas pu le regarder, bien que j’aurais adoré ! Mais d’après les quelques critiques que j’ai pu lire, le film semble être une adaptation très fidèle du roman. J’espère pouvoir le voir prochainement !

Léna

« Réparer les vivants » écrit par Maylis de Kerangal, nous décrit vingt-quatre heures de stress, de questions et de péripéties concernant le jeune Simon Limbres. Alors qu’il revenait de la côte avec ses amis surfeurs pour une vague spectaculaire et inouïe, Simon finit à l’hôpital dans un coma dépassé. C’est un accident banal, courant et pouvant arriver à n’importe qui. Dans ce roman, Maylis de Kerangal va mettre en avant la bouleversante histoire de ce jeune homme à travers des parents dévastés par le chagrin mais surtout la décision et l’importance du don d’organes. Pour y parvenir elle s’approprie un style d’écriture poignant. Au fur et à mesure de notre lecture, on s’éloigne du jeune homme notamment grâce à un rythme riche en émotions. De plus, l’auteur utilise des mots sanglants qui nous obligent à nous arrêter, non seulement pour reprendre notre souffle mais aussi pour prendre véritablement conscience de ce qui est écrit. Ce récit met également en avant les importantes proportions d’un simple et banal accident.

Apprendre que son enfant est à l’hôpital et sur le chemin de la mort est particulièrement déchirant mais faire le choix de dons d’organes dans un temps limité pour « réparer les vivants » est un acte tout aussi complexe et bouleversant. Simon possède des organes qui peuvent sauver des vies. Les médecins en parlent aux parents en leur faisant comprendre qu’ils n’ont que quelques heures pour faire un choix : offrir des organes à des inconnus qui sont suspendus entre la vie et la mort ou laisser leur enfant entier. Pour des personnes non concernées, le choix serait d’offrir ces organes réparant des vies. Pour eux, non seulement leur fils est dans le coma, mais ils doivent maintenant choisir si celui-ci sera toujours constitué d’organes après sa mort. Imaginez-vous un corps vidé de ses organes. Et surtout, celui de votre enfant. Malgré toutes ces interrogations, le temps est limité. Certains patients ne sont qu’à quelques kilomètres de Simon suspendus entre la vie et la mort. Ils ont besoin de ces organes pour relancer leur existence et cela ne dépend que d’une décision. Infirmiers et médecins doivent faire leur possible pour récupérer les organes mais ça tout en respectant le chagrin des proches du futur décès. Tout se passe en vingt-quatre heures, rapides mais poignantes. Maylis de Kerangal nous fait comprendre toute la subtilité et la complexité de ce choix. Malgré quelques pauses, ce roman pointu et piquant est passionnant.

Ce livre est formidable parce qu’il retrace l’importante et dure décision du don d’organes. L’auteur met en évidence les sentiments qui sont décortiqués d’une manière précise et profonde. Dans ce roman, on est face à un sujet terriblement sensible et compliqué. On se met à la place des personnages en essayant au maximum de ressentir ce qu’ils éprouvent. Ce n’est pourtant pas si simple de discerner les souffrances de ce cas. Malgré ce sujet intime, difficile et grave, il est vital.

« Réparer les vivants » c’est parce que les organes d’un futur mort ont la possibilité de remettre en état de marche une vie suspendue. Le choix des parents et les organes de Simon ont permis de réparer des personnes stoppées entre la vie et la mort. Maylis de Kerangal s’est inspirée d’une phrase de Tchekhov dans Platonov « Enterrer les morts, réparer les vivants ». Cette phrase traduit parfaitement la morale du don d’organes puisqu’en enterrant les morts, on garde ce qu’il y a de bons chez eux pour permettre la vie aux personnes dont la vie est suspendue.

Léa

C’est une histoire de cœur que nous raconte Maylis de Kérangal.

Une histoire qui traite de trois jeunes hommes du Havre, de leur passion pour le surf. Ils sont jeunes, passionnés par la vague et tout ce qui s’en rapproche.

Maylis de Kerangal passe son enfance au Havre, elle étudie à Paris la philosophie, l’histoire et l’ethnologie.
Elle sort son premier livre en 2000 et elle obtient 14 ans plus tard de multiples prix pour son roman Réparer les vivants dont je vais vous parler dans cette critique.

Tout commence avec un accident : celui de trois jeunes hommes dans une camionnette. Ils viennent d’une session de surf matinale entre amis dans une eau glaciale. L’un des trois, le conducteur se laisse bercer par la chaleur du véhicule et tombe dans les bras de Morphée, encastrant la voiture dans un poteau.

Simon Limbres, l’un des trois jeunes hommes, n’avait pas sa ceinture de sécurité et il sera rapidement déclaré en état de mort cérébrale. Pourtant son cœur continue de battre. C’est ici que commence un périple se déroulant sur 24 heures dans l’unité de réanimation d’un hôpital. C’est là qu’apparaît le terrible paradoxe que devront affronter ses parents et le lecteur : il est mort, mais son cœur est vivant. Le roman s’articule autour de la transplantation du cœur de Simon.

Deux protagonistes apparaissent alors : Pierre Révol et Thomas Rémige, les médecins qui vont être chargés d’annoncer la douloureuse mort de Simon à ses parents, et surtout de leur poser la question insoutenable, relative au prélèvement de ses organes en vue d’une transplantation. Comment ses parents vont-ils admettre la mort d’un enfant qui respire encore, commencer leur travail de deuil pour envisager un don d’organe ?

On constate deux points de vue généraux : celui de la famille de Simon et des médecins et celui de la femme en attente d’organe à Paris. C’est cela qui nous fait nous rendre compte d’une triste vérité : c’est la mort d’un homme qui peut en sauver un autre.
Dans le roman, le cœur est très présent, que ce soit celui de Simon , celui des parents, celui de l’hôpital, celui de la receveuse, celui des soignants …. De plus, l’écriture bat en quelque sorte au rythme de ces pulsions.

Tout au long de l’ouvrage, mêlant tristesse et réalité, on se met à la place des personnages, qui sont tous dans une situation plus ou moins compliquée et on réfléchit beaucoup au transfert d’organe et à ses conséquences.

De plus, le roman nous rappelle que le malheur peut arriver très brutalement, quand on si attend le moins.

Pour finir, ce roman m’a fait prendre conscience de la grave question du don d’organe, et du terrible choix qui peut reposer sur les proches de la victime. Je l’ai particulièrement apprécié et je l’ai trouvé très bien écrit et agréable à lire. Réparer les vivants se lit vite, tout s’enchaîne même si certains moments nous donnent l’impression de faire une pause dans le temps.

J’apprécie le style d’écriture de Maylis de Kerangal. C’est un roman que je conseille de lire.

Maxence L.

Réparer les vivants (2014), livre de Maylis de Kerangal, nous raconte les vingt-quatre heures suivant le terrible accident de Simon Limbres, complètement fou de surf.

À travers cet ouvrage émouvant et instructif sur le domaine médical, Simon va découvrir toutes les situations dans lesquelles le mot « cœur » peut être utilisé, en plus de sa signification organique. Je m’arrête ici pour la description du livre sinon vous connaîtrez la fin…

Maylis de Kerangal est née le 6 juin 1967, à Toulon, elle a aujourd’hui 49 ans. Elle a reçu plusieurs distinctions à ce jour : le prix Médicis 2010, le prix du Roman des étudiants et le prix France Culture-Télérama 2014, qu’elle a reçu grâce à son roman Réparer les vivants.

À ce jour, le récit le plus récent qu’elle ait publié est Un chemin de table qui date de 2016 et le tout premier roman qu’elle ait publié est Je marche sous un ciel de traîne, qui date de 2000.

J’ai beaucoup aimé ce livre car il traite d’un sujet assez délicat qui est la transplantation cardiaque et aussi parce qu’il est écrit dans un laps de temps très particulier, parce que oui l’histoire se déroule en 24 heures et pas n’importe lesquelles, les 24 heures qui suivent l’accident de surf de Simon. En bref, un livre qui fait partie de mes favoris durant cette année 2017.

Amélie

« Enterrer les morts et réparer les vivants ». Cette phrase, si crue mais si réaliste, est tirée du roman intitulé Réparer les vivants de Maylis de Kerangal, sorti en 2014.

Née à Toulon le 16 juin 1967, cette femme de lettres française passe son enfance en Haute-Normandie, au Havre. Elle s’inspire d’ailleurs de cet environnement pour ce livre. Maylis de Kerangal publie son premier roman en 2000, Je marche sous un ciel de traîne, qui rencontre un certain succès. Elle enchaîne l’écriture de ses autres livres mais c’est en 2014, avec l’incroyable Réparer les vivants, qu’elle connaît sa plus grande médiatisation. Ce dernier a en effet reçu dix prix littéraires au total. Une adaptation au cinéma est même sortie en 2016.

Réparer les vivants raconte donc la journée de Simon Limbres, un jeune homme de dix-neuf ans, passionné par le surf. C’est lors d’une nuit propice aux vagues que ce dernier, accompagné de ses amis Johan et Christophe, voit sa vie, et surtout celle de son entourage, basculer. En effet, un accident de la route et tout vole en éclats pour Simon. Il se retrouve dans le coma, puis s’en suit une mort cérébrale. Le contre la montre débute alors : c’est en effet vingt-quatre heures qui vont se dérouler sous nos yeux, vingt-quatre heures de doutes, vingt-quatre heures d’effroi, vingt-quatre heures de souffrance mais aussi vingt-quatre heures d’espoir.

Ce n’est pas sans appréhension ni curiosité que j’ai ouvert ce livre. Le sujet, difficile à aborder pour certains, est traité de la meilleure manière possible. Le don d’organes est véritablement perçu sous tous les points de vue des personnages apparaissant dans cette histoire. Chacun semble être essentiel au bon déroulement de la transplantation cardiaque, en passant par les chirurgiens, les familles, les amis, le chauffeur de taxis, les infirmières mais surtout le donneur et le receveur. De nombreux univers, tous très différents, sont donc construits au fur et à mesure de la journée. Cela peut alors apporter une touche de légèreté à ce roman qui n’est en aucun cas prédisposé à celle-ci. « Le cœur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps ». Le receveur, qui intervient en seconde partie du récit, apporte un nouveau souffle au lecteur qui semble noyé dans la mélancolie et les tensions depuis le début. L’espoir commence alors à devenir la mélodie principale du roman.

L’écriture est un point important de Réparer les vivants : elle est en effet enrichissante et permet l’apprentissage d’un nouveau vocabulaire. Cependant, les phrases sont, régulièrement, très longues. Il est alors difficile de se concentrer longtemps sur ce livre et cela peut nuire au plaisir de la lecture. Mais de ces lignes ressort une tournure poétique qui saura vous charmer.

Ce roman semble être, selon moi, un hymne à la vie. Bouleversant et enrichissant, un questionnement se crée en vous et amène à réfléchir au sujet du don d’organes, et c’est cela qui vous permettra de dévorer ce livre en quelques heures seulement !

Zoé B.

Enregistrer

Les Commentaires sont clos.