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déc

14

Un secret

Par timothee G. 2F

Le livre, que j’ai eu plaisir à lire et à relire, s’intitule Un secret. Ecrit par Philippe Grimbert, ce livre raconte l’histoire d’une famille juive qui détient un lourd passé. Dans cette histoire, le petit garçon maladif et solitaire est en fait Philippe Grimbert qui cherche à nous raconter son enfance plutôt difficile avec tous ses secrets.

Philippe Grimbert, né à Paris en 1948, est un écrivain et psychanalyste français. Il est passionné de musique, de danse et d’informatique. Il publie en tout six romans, en rapport avec ses passions ou avec son histoire tels que : Psychanalyse de la chanson (1996) ; Pas de fumée sans Freud (1999) ; et surtout Un secret (2004), qui fut vendu à 1 500 000 exemplaires et adapté au cinéma.

Ce livre met en scène un jeune garçon solitaire extrêmement complexé par son physique chétif et qui, pour compenser la déception qu’il lit dans les yeux de son père, s’invente un grand frère qu’il imagine fort et merveilleux. C’est dans un monde d’après-guerre qu’il découvre la vie, dans l’ombre de son grand frère invisible qui l’envahit peu à peu. A l’inverse de ses parents, il n’est pas sportif et passe ses journées à lire et à collectionner les bonnes notes à l’école. Un lourd secret est porté par ses parents. De famille juive, ils tentent à tout prix d’éloigner leur fils de ce noir passé. Un jour alors qu’il a quinze ans après une bagarre dans son école, le jeune garçon se confie à Louise, une vielle amie de la famille. Elle va décider de rompre le silence et enfin de lui raconter l’histoire qui s’est réellement passée avant sa naissance. Ce secret enfin dévoilé lui permettra de reconstituer toute l’histoire de sa famille et de vivre sa vie sans l’ombre de ses fantômes. Il lui permettra même d’aider son père et de le libérer de la culpabilité qu’il portait depuis trop longtemps sur ses épaules.

Pour ma part, j’ai bien aimé ce livre facile à lire qui arrive à raconter l’histoire compliquée d’une famille juive avec des mots simples. Ce roman plutôt troublant à certains moments décrit bien les émotions des personnages telles que la déception de Maxime pour son fils, la tristesse des morts dont on ne parle plus, l’amour mais aussi la culpabilité de Tania et de Maxime et surtout le désespoir d’Hannah, qui fut l’élément déclencheur de l’histoire. Sans ces éléments, l’histoire n’aurait pas été tragique, mais rien d’autre qu’une histoire d’amour impossible.

Timothée

Un secret destructeur

Dans le Paris de l’après-guerre, la famille Grimbert passe des jours tranquilles entre leur boutique de la rue du Bourg-l’Abbé et les terrains de sport où les parents, sportifs confirmés, entretiennent leur physique d’athlète. Leur fils, pâle, maigre et de nature fragile, se tient quant à lui éloigné de l’activité favorite de ses parents, préférant collectionner les bonnes notes à l’école, dans l’espoir de plaire à son père et de le rendre enfin fier de lui.
François ne sait rien du passé de Maxime et de Tania, mais il aime imaginer leur première rencontre, leur vie de couple heureuse et leurs années de guerre, dans une France paisible, loin de la capitale croulante sous les restrictions. Très différent de ses parents en pleine forme et donc pour se consoler de sa solitude, il s’invente un frère aîné, grand, beau, fort et sûr de lui, un frère avec lequel il se chamaille, se bagarre, un frère qui serait la fierté de ses parents, le fils qu’ils auraient tant voulu. Au fil du temps, ce frère devient oppressant, tyrannique, et hante les nuits du narrateur. Il pèse sur lui « de tout son poids ».
Mais François a quinze ans lorsqu’il se bat avec un camarade qui se moque des victimes de la Shoah, comme s’il avait pressenti le secret qui pèse sur sa famille. C’est pourquoi Louise, une vieille amie et voisine de la famille, lui révèle ce lourd secret que ses parents lui cachent depuis toujours, un secret qui lui permettra de reconstituer le puzzle de l’histoire de ses parents. C’est un secret qu’il pressentait mais dont il n’imaginait pas l’ampleur. Il avait en effet inventé un frère, sans savoir que ce garçon avait réellement vécu auparavant.

Le thème principal du livre de Philippe Grimbert est le secret de famille. Un secret de famille destructeur qui a changé la vie des concernés. A la suite de cette révélation, Philippe Grimbert est devenu psychanalyste, spécialiste des secrets de famille. Ce livre raconte également, avec émotion et une grande pudeur, les conséquences de l’Histoire : les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale, les persécutions envers les Juifs et les traces que cela a laissé sur de nombreuses personnes.
J’ai beaucoup apprécié ce livre, je l’ai lu très rapidement tant j’étais plongée dans son ambiance émouvante, bercée par les aveux de Louise. J’ai aussi beaucoup aimé le fait que l’auteur raconte l’histoire personnelle de sa famille, tout en la liant à l’Histoire de la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, l’auteur ne dépeint pas précisément l’horreur de cette guerre car il n’emploie jamais les mots juif, camp, nazi. Cela permet de garder une certaine distance avec la guerre, pour se concentrer sur l’idylle de ses parents. Je recommande fortement ce livre.

Eléonore

Une simple histoire de famille qui nous plonge dans l’Histoire.

« Fils unique, j’ai longtemps eu un frère ». C’est ainsi que Philippe Grimbert décide de commencer son autobiographie. Il est psychanalyste, ce qui va beaucoup influencer sa manière d’écrire. Né en 1948 à Paris, il suit des études de Psychologie. En plus de travailler dans son propre cabinet à Paris, il travaille aussi dans deux instituts médico-éducatifs à Asnières et à Colombes auprès d’adolescents autistes ou psychotiques. Il publie plusieurs essais, dont Psychanalyse de la chanson (1996) et Pas de fumée sans Freud (1999). La Petite Robe de Paul, publié en 2001, est son premier roman. En tout, il est l’auteur de six romans dont bien sûr Un Secret qui fait l’objet de cette critique. Ce roman a un gros succès et est récompensé par de nombreux prix. En 2007, il est adapté au cinéma par Claude Miller.

Dans le Paris de l’après-guerre, la famille Grimbert vit heureuse. François est un enfant maigre et souffreteux, fils de parents sportifs qui entretiennent leurs corps d’athlètes. Sa mère, Tania, est nageuse et son père, Maxime, est lutteur. François a une santé fragile, il préfère donc récolter les bonnes notes à l’école. Dans un premier temps, François nous raconte l’histoire de ses parents telle qu’il se l’imagine, mais il y a des blancs. Dans un deuxième temps, après l’aveu de Louise, une voisine, il va reconstruire toute l’histoire de sa famille. A partir de là, l’interrogation et le doute s’installeront fortement dans son esprit. François avait inventé un frère imaginaire auprès duquel il trouverait réconfort et sécurité. Seulement, ce frère va peser sur lui de son poids et peu à peu finira par l’étouffer. Ce frère imaginaire n’est autre qu’une personnification du lourd secret de cette famille.

J’ai apprécié la lecture de ce roman car il est rempli d’émotions que Philippe Grimbert nous livre tout au long de l’histoire. Même s’il n’a pas vécu lui-même la Seconde Guerre mondiale, il nous montre comment sa vie est inexorablement marquée par cette période douloureuse. Il nous raconte l’atrocité de la guerre et de ses conséquences, sans utiliser ni le mot « juif », ni le mot « camp ». Ce roman est comme un témoignage de la vie durant cette dure et éprouvante guerre écrit avec subtilité. Il revient sur ses années d’enfance troublées par un lourd secret de famille. Je me suis tout de suite plongée dans cette histoire tragique construite autour d’un lourd secret. Pour se construire et devenir adulte à son tour, il va reconstituer toute l’histoire lourde et complexe de sa famille. Cette famille juive brisée par l’Holocauste a enfoui les secrets du passé qui vont ressurgir brutalement. François, le double de l’auteur, s’est retrouvé dans une bagarre car il n’acceptait pas qu’on se moque d’un film sur la Shoah. C’est suite à cette bagarre que Louise révèle à François le lourd secret que ses parents ont toujours tenté de lui cacher. Ce secret fait l’objet du grand thème de ce roman. Un secret de famille destructeur qui anéantit la vie de plusieurs personnes. Ce qui m’a beaucoup plu dans ce livre, c’est la simplicité et la pudeur avec lesquelles Philippe Grimbert nous raconte l’histoire de sa vie. C’est d’ailleurs ce qui est générateur d’une grande émotion. De plus, on est partagé par la beauté de l’amour de Maxime et Tania et les conséquences dramatiques sur les autres. D’une simple histoire de famille, le lecteur se trouve plongé au cœur de la grande Histoire.

Le roman de Philippe Grimbert évoque les conséquences dramatiques du secret tout en plongeant le lecteur dans la grande Histoire. Il démontre que les secrets de famille pèsent lourdement sur les enfants tant qu’ils ne sont pas dévoilés. Les secrets empêchent les enfants de s’épanouir pleinement et de se construire. Par contre, la révélation du secret est vécue par l’enfant comme une délivrance. C’est cette morale qui me plaît tout particulièrement. C’est un excellent roman que j’ai eu plaisir à lire.

Marine

Un secret est un roman autobiographique écrit par Philippe Grimbert, auteur né en 1948, à Paris. Philippe est l’unique enfant de la famille Grimbert. Sa famille lui offre beaucoup d’amour mais pourtant il ressent toujours un vide, il a toujours eu cette impression d’avoir un frère caché. Et c’est dans son roman Un secret que nous le découvrons percer un secret de famille assez troublant. Dans le roman, François, double de Philippe, est fils unique. Il a également une amie très fidèle : Louise. Celle-ci, va lui révéler un secret qu’il avait soupçonné intuitivement à l’aide de petits indices qui l’avaient suivi durant sa vie. Cette révélation n’est au final pas surprenante pour lui car il avait toujours ressenti la vérité mais elle sera beaucoup plus douloureuse que ce qu’il avait imaginé.

C’est le second roman de l’auteur, il a été primé par le « Femina Goncourt » en 2004, par les lectrices du magazine « Elle » en 2005 et du prix « Wizo », en 2005 également. En 2007, il a été adapté au cinéma avec des acteurs renommé comme Patrick Bruel, Cécile de France ou encore Julie Depardieu.

Tout au long du livre, nous découvrons l’enfant qu’est Philippe Grimbert devenir un adolescent rongé par la souffrance et essayant de trouver du réconfort dans son imagination. Nous découvrons également son père, Maxime, qui tout au contraire de son fils déborde de joie de vivre et dispose d’un physique séduisant. Il est attiré physiquement par sa belle-sœur, Tania, qu’il rencontre lors de son mariage avec Hannah. Son mariage court alors vers un échec inévitable et tragique. Le narrateur naîtra alors de l’union entre Maxime et Tania. Hannah, dans le livre, s’efface pour laisser la place à Tania qui représente la femme parfaite au côté de Maxime. Et pour finir, nous découvrons Louise. Elle est l’amie et la confidente de la famille mais plus particulièrement du narrateur. Un peu affectée par la tabac et l’alcool, elle reste tout de même un personnage attachant sur lequel nous nous reposons durant notre lecture.
J’ai beaucoup aimé ce livre ; il m’a attiré par le mystère entretenu autour de ce secret de famille. C’est un roman rapide à lire dans lequel on se plonge automatiquement. Le mystère sur ce secret nous oblige à continuer le livre pour venir à bout de notre curiosité. Cette histoire, en exprimant le mal-être et le pressentiment du narrateur, est touchante et très intéressante.
Voulez-vous connaître ce secret ? Vous savez désormais quoi faire.

Charlotte

Le narrateur de ce livre est Philippe Grimbert. Dans celui-ci, il nous raconte son enfance durant la Deuxième Guerre Mondiale (1939-1945) et n’hésite pas à nous plonger dans les horreurs commises par les nazis sur les juifs. L’auteur n’hésite pas à utiliser le suspens pour inciter le lecteur à imaginer lui-même une suite dans le déroulement de cette histoire de famille. Sur leur origine ou encore sur ce fameux secret.

François, personnage principal qui incarne Philippe Grimbert dans le livre, est fils unique. Il grandit avec la certitude qu’il a un grand frère. Un grand frère plus fort, plus courageux qui le protégerait mais aussi qui n’hésiterait pas à se moquer de son physique. Plusieurs secrets pèsent sur les membres de cette famille, surtout entre les parents et François. C’est en rentrant du lycée qu’un jour, François va découvrir la vérité. Louise, amie et voisine de la famille, va tout lui révéler. Les parents de François, Maxime et Taniah étaient beau-frère et belle-sœur mais Maxime a eu le coup de foudre pour celle-ci lors de son mariage avec sa première femme, Hannah. Maxime et Tania ont ensuite essayé de s’oublier l’un l’autre mais la guerre en a décidé autrement. Tous deux, unis, se réfugièrent dans la zone libre pour fuir les persécutions juives menées par les nazis. Malheureusement, ils n’ont pas été rejoints par Hannah, Simon et Robert. Hannah se doutait que son mari, Maxime, n’éprouvait plus vraiment de sentiments pour elle. C’est pourquoi, remplie de jalousie et de tristesse, elle se sacrifia Simon et elle, en présentant ses vrais papiers juifs.

Un Secret est surtout basé sur ce fameux secret de famille qui a eu plusieurs conséquences sur l’histoire et sur la vie des personnages du livre et qui a causé la mort de certains d’entre eux. Ce livre nous plonge aussi bien dans son histoire pleine de suspens et de rebondissements mais aussi dans son contexte historique. En effet, l’histoire se passe durant la Deuxième Guerre Mondiale et nous fait part, dans quelques passages, des injustices faites aux juifs. Cette histoire est riche en émotions et c’est ce qui nous rapproche le plus des personnages.

Dans son livre, il accuse aussi le fait que de cacher des choses aux enfants n’est jamais une bonne idée. C’est donc pourquoi Philippe Grimbert insiste sur le fait que dès lors que le secret ait révélé à François, il ressent comme un poids, un fardeau en moins, ce qui lui permet de grandir et de s’épanouir.

Yacine

Philippe Grimbert est écrivain et psychologue. Il est né à Paris en 1948. Un secret est un roman autobiographique. Il a remporté le prix Goncourt des lycéens en 2004 et celui des lectrices d’Elle en 2005. Il s’agit d’un livre court, relativement simple à comprendre et qui est à la portée de tous.  Dans ce livre se mêlent amour, trahison, peine et culpabilité. Tout comme son titre l’indique, ce livre aborde un lourd secret familial. Au début du récit, tout est elliptique. Il nous est donc difficile d’imaginer la tournure improbable que ce récit prendra. En effet le roman commence en incipit avec la phrase : « Fils unique, j’ai longtemps eu un frère« . Dès son plus jeune âge, le narrateur étant le parfait opposé de ses parents et pressent le lourd secret qui pèse sur sa famille. Il s’invente un frère plus beau, plus fort, faisant la fierté de ses parents. Il ne sait alors pas le secret qui est caché derrière ce frère imaginaire avec lequel il se battait toute les nuits. C’est ainsi que Philippe Grimbert commence le récit. Puis, il relate sa propre vision de la rencontre de ses parents, qu’il décrit avec une pudeur extrême. Cependant, la vérité qu’il découvrira aussi terrifiante qu’elle soit, remettra sa vision des choses en question et aura un fort impact sur son existence. Cette biographie nous ramène au temps de l’Holocauste et nous rappelle les horreurs de cette époque. Ce livre est également un hommage au frère qu’il a perdu ainsi qu’à ses parents. En effet, au début du roman, une première page annonce :  » A Tania et à Maxime, à Simon« . Dédicace que l’on comprend seulement à la fin du texte. Pour Philippe Grimbert, ce livre est « la tombe » que son frère n’a jamais pu avoir. On peut supposer que le nom d’Hannah ne figure pas au début du récit, par respect pour Tania, la mère de Philippe Grimbert. Ce livre m’a étonnement touchée, il m’a coupé le souffle jusqu’à la dernière ligne. Chaque phrase lue de ce roman donne envie de lire la suivante.  Ceci est un GRAND livre, que personnellement je qualifierais d’incontournable.  J’ai été agréablement surprise par ce roman qui a continué de m’occuper l’esprit même après l’avoir terminé. Je le recommande très fortement.

Myriam

La touchante histoire de Philippe Grimbert

« Fils unique, j’ai longtemps eu un frère«  ; c’est avec ses mots, en incipit, que Philippe Grimbert début son roman autobiographique, publié en 2004. Dans ce roman, le narrateur raconte ses années d’enfance troublées par le poids d’un secret familial. Très tôt, le jeune garçon a perdu confiance en lui. Alors, il s’invente un frère, plus grand, plus fort derrière lequel se cacher. Il va vivre dans l’ombre de son soi-disant « grand » frère qu’il va imaginer. Il va d’ailleurs beaucoup en parler et si on ne savait pas qu’il était imaginaire, on pourrait le croire réel. Le petit garçon François a toujours senti en lui ce secret. Il a vécu avec le « fantôme » de son frère. Philippe Grimbert va également raconter la rencontre entre ses deux parents, Tania et Maxime durant la guerre.

Ce livre est plein d’émotions ressenties par l’auteur durant son enfance comme son manque de confiance en lui-même, d’où l’invention de ce « frère ». Il nous montre des parties intimes de sa propre enfance, de ses parents et leur lourd secret. Mais une fois ce secret révélé, il pourra enfin voir le jour et ne plus vivre dans l’ombre d’un autre. Il ne vivra plus dans son ombre, il pourra devenir un homme, vivre sa propre vie.

Pour ma part, j’ai apprécié lire ce roman. On se laisse emporter par l’histoire de ce jeune garçon. Il m’a été difficile d’arrêter de le lire et je me suis attachée aux personnages. C’est une histoire touchante.

Enora

Un Secret de famille

« Fils unique, j’ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes relations de vacances à mes amis de passage. J’avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère ainé, glorieux, invisible« .

C’est par ces premières phrases que la roman Un Secret, écrit par Philippe Grimbert, commence. Ce roman est un récit autobiographique, paru le 5 Mai 2004. Un secret a remporté le prix Goncourt des lycéens en 2004 et des lectrices de « Elle », en 2005. Quant à l’auteur, Philippe Grimbert, il est né en 1948. Il est écrivain et psychologue.

L’histoire du roman Un Secret se déroule en partie dans un petit village campagnard qui se nomme Saint-Gaultier, situé dans la zone dite « libre » de la France. Elle a lieu à deux époques différentes, pendant l’Occupation et pendant l’après-guerre dans la période de la reconstruction du pays.

Ce roman raconte donc l’enfance de Philippe Grimbert, ce jeune au corps frêle, en manque d’attention. Il s’imagine donc une vie, entouré d’un frère imaginaire, plus grand, plus fort, un modèle pour lui. Mais, il découvre au cours de l’histoire, grâce à une amie très proche de ses parents, Louise, la vraie histoire de son père et de sa mère. Cette amie avec qui il passe son temps libre, à qui il confie tout, lui raconte l’existence de son frère mort dont il ignorait l’existence ainsi que la vraie origine de la relation de ses parents. Jusqu’à ses 15 ans, il vivait dans le mensonge.

Pour ma part, j’ai beaucoup aimé le livre. Il est court, facile à lire, intéressant et émouvant. Bonne lecture.

Samuel

Une tragédie familiale

« Fils unique, j’ai longtemps eu un frère. Il fallait me croire sur parole quand je servais cette fable à mes relations de vacances, à mes amis de passage. J’avais un frère. Plus beau, plus fort. Un frère aîné, glorieux, invisible ». C’est de cette façon que commence Un Secret, roman autobiographique de Philippe Grimbert, psychologue et écrivain.

Philippe Grimbert est né en France en 1948 à Paris. Le livre est, quant à lui, sorti en 2004 et a eu un certain succès. Il s’est même vu adapté au cinéma en 2006 par Claude Miller. L’histoire est celle d’un enfant, fils unique, complexé par son corps et qui s’invente un grand frère meilleur que lui en tout point. Cependant, ce frère, sorti de son imaginaire, va finir par peser sur lui jusqu’à ce qu’il ne puisse plus le supporter. Sa quête d’identité va le pousser à s’imaginer la rencontre entre ses parents en s’appuyant sur les maigres indices qu’il parvient à glaner, comme une peluche qu’il a trouvée dans le grenier et dont ses parents ne veulent pas parler. Vous l’aurez deviné : le sujet de ce livre est ce mystérieux secret que cachent les parents à leur fils. Ce mystérieux secret aurait-il un rapport avec ce frère imaginaire ?

Je n’ai personnellement pas apprécié le livre, principalement à cause du narrateur qui m’inspire un profond malaise. Je ne saurais expliquer d’où me vient un tel sentiment face au narrateur. C’est peut-être lié à la façon qu’il a de raconter, ce qui est au final une véritable tragédie. Ce qui arrive à cet enfant victime de la folie des hommes est horrible, et cacher son existence, c’est faire comme s’il n’avait jamais vécu. Cela revient à le tuer, l’assassiner une deuxième fois. En outre, je trouve cette histoire compliquée. Je me suis perdu avec tous les noms évoqués. C’est cependant original d’avoir un personnage principal autant en retrait et aussi pitoyable dans un roman que je qualifierais somme toute de réaliste. Ajouté à tout cela une vision pessimiste et presque déprimante portée par le narrateur qui vient nous raconter une énième histoire d’amour qui, en fait, est un drame, qui, à cause des non-dits, parvient même à contaminer la génération suivante. Il y a aussi des descriptions impudiques du corps faites par le narrateur, ce qui rajoute encore au sentiment de malaise. Au final, le narrateur est parvenu à se rendre insupportable à mes yeux, du début à la fin du livre. Par ailleurs, je pense que le « frère imaginaire » que le narrateur s’est « inventé » est un sujet que je trouve peu exploité dans le livre. Celui-ci comprend seulement quelques références à celui qui, au final, est au centre de l’histoire. J’aurais aimé que ce personnage prenne plus de place dans le livre. On trouve également maintes références à la lumière et à l’obscurité qui sont présentes tout au long du livre. Les moments où la lumière est présente sont assez joyeux, glorieux. Au travers elle, le personnage resplendit intérieurement tandis que les moments d’obscurité sont angoissants. La mort est omniprésente car un personnage est en danger. Le jeu sur la lumière et l’obscurité est bien le seul point positif que j’ai trouvé au livre par ailleurs.

En résumé, je ne conseille pas ce livre pour une lecture que l’on fait pour le plaisir. Il s’agit plus d’un livre que l’on étudie en classe mais que l’on ne parvient pas à aimer vraiment contrairement à Bel-Ami que j’ai fini par adorer en dépit de certains moments ennuyeux mais pas autant que dans Un Secret, en particulier avec la quatrième partie qui s’éternise. Je ne peux même pas dire que je suis déçu par ce livre car je n’en attendais à rien de spécial. Cependant le livre n’est pas mauvais en tant que tel mais je l’ai personnellement lu en comptant les pages.

Grégoire

Un enfant meurtri

« Fils unique j’ai longtemps eu un frère », voici comment cet ouvrage commence. A Paris, une famille coule des jours sereins entre sa boutique de la rue du Bourg-l’Abbé et le stade et la piscine, où les parents sportifs de haut niveau, entretiennent leur physique d’athlète : « statues qui me troublaient dans les galeries du Louvre ». Leur fils est, lui, de santé fragile. Il se tient éloigné de l’actualité sportive, préférant collectionner les bonnes notes à l’école, dans l’espoir de combler la déception de son père. Du passé de Maxime et Tania, ses parents, il ne sait rien, mais il aime imaginer leur première rencontre, leurs années de guerre où ils ont fui les ordres de l’armée Allemande : « à partir des rares images qu’ils me laissaient entrevoir j’ai imaginé la rencontre de mes parents ». Cette histoire apparaît comme une illustration, un témoignage d’une personne de religion juive, menacée.

Le livre est écrit avec réalisme, ce qui nous permet de comprendre, d’imaginer et de connaître plus en détails les événements historiques de l’époque, de la Seconde Guerre mondiale : la déportation des juifs, la vie des familles sous l’Occupation.

Pour se consoler de sa solitude, le petit garçon raconte qu’il s’est inventé un frère. Cette personne imaginaire a pris une telle place dans sa vie qu’il n’en dormait plus la nuit. Il hantait ses pensées. Il éprouve le besoin de se confier à une personne, en l’occurrence Louise, sa confidente. Il s’imagine le passé de sa famille lisse et tranquille, jusqu’à ce que cette femme lui révèle le lourd et bouleversant secret. Dans ce livre autobiographique, l’écriture de Philippe Grimbert est fluide, compréhensible, ce qui nous permet de le lire très facilement et très rapidement. L’auteur sait nous garder en suspens jusqu’à la fin, afin de nous révéler ce fameux secret qui pèse sur toute la famille, et plus particulièrement sur le narrateur. Ayant l’impression de ne pas exister pleinement pour ses parents qui devraient le combler de bonheur, le narrateur s’est toujours inventé un frère imaginaire afin de pouvoir se donner un peu d’existence, voire même de pouvoir vivre à travers lui. Ce livre bouleversant, raconte une histoire douloureuse avec une grande sobriété et pudeur. Philippe Grimbert nous fait part de son histoire avec simplicité, ce qui génère une grande émotion chez le lecteur. Ainsi, nous sommes entraînés dans ce drame familial marqué par la souffrance. Alors, le lecteur se trouve plongé au cœur d’une grande histoire. Le roman de Philippe Grimbert évoque les conséquences dramatiques du secret. Il démontre que les secrets de famille pèsent lourdement sur les enfants, tant qu’ils n’ont pas été dévoilés. Le secret empêche alors l’enfant de s’épanouir pleinement, de se construire. Par contre, lorsque que le secret est dévoilé l’enfant ressent une délivrance. Ce livre nous permet de découvrir de multiples choses sur la vie, sur la guerre, et sur l’humanité avec une grande émotion, c’est pour cela que ce livre m’a totalement plu et convaincu.

Agathe

Un secret est un roman autobiographique de Philippe Grimbert, paru le 5 mai 2004. C’est un magnifique roman sur le secret, qui a remporté plusieurs prix, comme le prix Goncourt des lycéens. Le récit est adapté au cinéma en 2007.

Philippe Grimbert est un écrivain et psychologue français, né à Paris en 1948. Après ses études en psychologie, il ouvre son propre cabinet dans Paris.Il essaie également d’autres domaines comme la musique, la danse et l’informatique. Il publie en en 1996 son premier livre, Psychanalyse de la chanson.Après s’être essayé dans différents domaines, il devient écrivain tout en restant psychologue. Il écrit six livres, dont Un secret, le plus connu.

L’histoire d’Un secret se déroule majoritairement à Paris rue du Bourg-l’Abbé. Le titre nous montre que le récit est basé sur le thème du secret. Il nous indique alors une partie du contenu futur du roman. Lors du début de l’histoire, le narrateur dont le prénom est François, un enfant complexé par son physique, nous raconte l’histoire d’amour évidente entre ses parents telle qu’il se l’imaginait et se rend compte qu’il y a des trous. Au fil du livre, après l’aveu de Louise, infirmière et confidente de François, on découvre la véritable histoire de la famille juive et sportive de l’enfant. Effectivement, durant l’adolescence de François, Louise dévoila au narrateur qu’il possède vraiment un frère plus beau, plus fort, dénommé Simon.

Pour François, ce fut un choc émotionnel car il avait enfin appris la vérité. Le frère qu’il imaginait chaque jour existait bel et bien. Suite à cette découverte, une grande jalousie envers ce frère apparut. Il va alors reconstruire l’histoire de la famille et de ce frère.

Ce récit représente un témoignage poignant de la France pendant la guerre et la France de l’après-guerre. On apprend des informations sur le traitement et le comportement des juifs pendant l’occupation. Il résume la marquante et intéressante enfance de Philippe Grimbert. Il est une sorte d’apprentissage sur la France au XXe siècle.

Pour ma part, je me suis rapidement attaché à ce livre car on rentre facilement dans l’histoire comme si nous étions spectateur en temps réel. Le récit vient parler au cœur du lecteur. Je vous conseille alors de lire Un secret.

Théo

Philippe Grimbert, narrateur du livre, raconte son enfance, l’histoire de sa propre famille. Une histoire tragique construite sur un lourd et terrible secret. Le passé de l’auteur nous plonge dans l’horreur de son autobiographie. Il nous décrit son enfance dans la France de l’après-guerre. Même si lui n’a pas vécu la Seconde Guerre mondiale, il nous montre comment sa vie est inexorablement marquée par cette douloureuse période. Enfant maigrichon à la santé fragile, il pense fortement décevoir son père Maxime, athlète émérite. Etant fils unique, François a toujours été persuadé qu’il avait un grand frère. C’était pour lui une évidence. Il grandit, pendant toutes ces années, dans l’ignorance de la vérité, hanté par ce fantôme. Mais, l’histoire de ses parents est trop forte et le fantôme de ce frère alors trop présent … C’est à l’âge de quinze ans qu’il va pouvoir enfin lever le voile sur ses nombreux soupçons. Il se retrouve au lycée dans une bagarre car il n’a pas supporté qu’on puisse plaisanter durant un film sur la Shoah. En rentrant chez lui, le soir, Louise, la voisine et l’amie fidèle de la famille, va profiter de l’occasion pour rompre enfin ce long et douloureux silence. Au fil de leur discussion, elle va progressivement révéler le lourd secret que ses parents ont toujours tenté de lui cacher. C’est après cette révélation que son corps va s’éveiller, s’épanouir comme si la divulgation du secret lui donnait enfin la permission d’exister.

Un texte introspectif dans lequel l’analyse est au premier plan. Un témoignage pudique face à son histoire où se mêlent à la fois confusion, souffrance et sacrifice. Ce livre bouleversant raconte une histoire douloureuse avec une grande sobriété et beaucoup de pudeur. Philippe Grimbert nous raconte ainsi l’histoire de sa vie avec une grande simplicité, ce qui est générateur d’une grande émotion. Le lecteur se trouve ainsi plongé au coeur de sa grande histoire familiale.

Chloé

L’auteur du livre Un Secret est Philippe Grimbert. Cette histoire a été déclinée en film mais aujourd’hui je vais vous en faire la critique. Ce livre raconte l’histoire du jeune narrateur, de son plus jeune âge à ses dix-huit ans. Le narrateur est né dans la France de l’après-guerre. Fils unique de Maxime et Tania, il s’invente un frère plus grand, plus fort et qui l’aide au quotidien. Mais, ce frère, avec le temps, finit par devenir tyrannique. Un jour, dans le grenier de ses parents, il trouve une peluche de chien en mauvais état, qu’il finit par appeler Sim. Etant jeune, le narrateur imagine le récit de la rencontre de ses parents. Lorsqu’il a quinze ans, un professeur projette un film sur les camps de concentration. Un de ses camarades, capitaine de l’équipe de football, commence à se moquer des juifs. Le narrateur sourit mais une grande colère grandit en lui. Et il finit par se battre avec son camarade. En rentrant, il dévoile toute la vérité à Louise, sa voisine et sa confidente et il ment à ses parents. Poussée par la confiance qui existe entre eux, Louise finit par lui dire la vérité sur sa famille. Avant d’être marié à sa mère, Maxime, son père, était marié à une autre femme. Tous deux avaient un enfant. Malheureusement, Simon et Hannah ont été déportés. Brisé mais amoureux de Tania, Maxime succombe à son charme. De cette relation naîtra le narrateur. Au fil des années, il verra ses parents vieillir et perdre leur beauté. Lui aussi subira des transformations.

Pour ma critique, je pense que c’est l’un des meilleurs livres que j’ai lus. Il aurait pu faire sept cents pages que je l’aurais dévoré sans fin. Il est écrit dans un français facile à comprendre de tous. L’histoire est bien pensée et bien écrite et la chute n’en est que plus impressionnante. J’ai tellement été passionné par ce livre que je l’ai lu d’une traite. Un livre à lire absolument pour son bagage culturel ou pour son plaisir.

Paul

Un Secret est un roman de Philippe Grimbert, il a été écrit en 2004. Il y a une reprise cinématographique du même nom. Ce livre raconte l’histoire d’une famille à travers les yeux de François, un enfant unique. François est un enfant qui n’est pas sportif, ce qui est totalement contradictoire car ses parents sont des athlètes. A cause de cela, il est complexé. De ce complexe, il s’imagine un grand frère. Ce frère imaginaire est l’opposé de François. Il est sportif, courageux, fort … Maxime et Tania, les parents de François, se rendent compte qu’il imagine un frère. Ce qui les énerve car ce n’est pas la première famille de Maxime. Et François découvrira ce secret grâce à sa voisine, Louise. Ce n’est pas seulement sa voisine, c’est aussi sa confidente, son infirmière (car François a une santé fragile) et sa seconde mère. Ce qui est réciproque car elle le considère comme son fils. Donc, nous apprenons que c’est une famille juive qui habite en France, durant la montée du nazisme. Maxime part en France libre pour trouve un logement pour sa famille et ses proches. Lorsque sa femme et son fils le rejoignent, ils sont arrêtés et déportés.

C’est une très belle histoire, qui est perçue par les yeux innocents d’un enfant. C’est une façon de nous immerger dans le livre très rapidement. Il peut être lu de façon simple ou nous pouvons avoir aussi une lecture plus réfléchie. C’est aussi l’un de ses points forts car il peut être lu par presque tout le monde. Cela vient peut-être du fait que Philippe Grimbert est psychanalyste. J’ai beaucoup apprécié le fait que le livre se lise facilement et qu’il soit court. Grâce à cela, les événements s’enchaînent rapidement. Si vous doutez encore de la qualité de ce récit, sachez qu’il a remporté le prix Goncourt des lycéens et il le mérite. Il ne vous reste plus qu’à vous faire votre propre avis.

Orhan

déc

14

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert

Par Zoe B. 2F

« Un bon livre, Marcus, est un livre qu’on regrette d’avoir terminé ». Cette citation est extraite du roman La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert, écrit par Joël Dicker. Ce jeune écrivain, né à Genève le 16 juin 1985, avait pour ambition d’écrire un récit « américain, long et haletant« . Et cela est réussi ! Après deux ans de travail acharné, le manuscrit est enfin achevé en mai 2012. Il reçoit alors le Prix du roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens, en 2012.

Ce livre raconte l’histoire de Marcus Goldman, un jeune écrivain ayant connu un succès incontestable grâce à la publication de son premier roman en 2006. Cependant, quelques mois après sa gloire, le jeune homme est atteint du syndrome de la page blanche : il est incapable d’écrire un nouveau livre. Il décide alors de se rendre chez son vieil ami mais aussi son ancien enseignant de l’université, Harry Quebert, pour retrouver son inspiration. Mais du jour au lendemain, ce dernier est pris dans un terrible scandale : il est accusé de l’assassinat de Nola Kellergan, une adolescente de quinze ans, disparue trente-trois ans auparavant, le 30 août 1975. Marcus Goldman, persuadé de l’innocence de son ami Harry, va tenter de retrouver la vérité sur cette affaire. Puis, poussé par son éditeur, il commence la rédaction de son deuxième livre qui expose au public ce scandale. C’est ainsi que débute l’ambitieuse et surprenante enquête de Marcus Goldman.

Ce roman est une histoire sur un amour impossible aux yeux de tous, une histoire sur une enquête policière, une histoire sur l’écriture d’un roman et ses conséquences, une histoire sur une grande amitié ou encore une histoire sur l’Amérique.

Zoé

La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est un roman policier écrit par Joël Dicker, paru en septembre 2012 aux Éditions de Fallois-L’Age d’Homme et qui a reçu le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt du lycéens. L’auteur est né à Genève en 1985 et est un écrivain suisse romand. En 2005, il écrit Le Tigre, puis Les Derniers Jours de nos pères en 2010.

L’intrigue se déroule principalement à Aurora, une ville fictive qui se situe aux Etats-Unis. Le héros, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, tente de terminer son deuxième roman. Ce dernier a un contrat avec la firme éditoriale Schmit & Hanson et doit terminer son livre quelques mois après. Il décide de revoir son vieil ami, Harry Quebert, pour qu’il lui donne du réconfort et de l’inspiration.
Le temps passe et Marcus n’arrive toujours pas à terminer son livre. Cependant, une découverte fondamentale dans la maison d’Harry va bousculer l’histoire : le héros découvre des photos montrant Harry avec une jeune fille. On découvre par la suite que Harry a vécu une courte liaison (été 1975) et que cette fille aurait été enlevée par une personne inconnue. Quelques jours après la découverte de Marcus, cette affaire, enfouie depuis longtemps, ressurgit. Les médias annoncent que le corps de la jeune femme été retrouvé dans le jardin de Harry. Celui -ci est immédiatement soupçonné et mis en prison. Au cours d’une conversation au téléphone, Harry affirmera que ce n’est pas lui qui a causé le meurtre de cette fille. Le héros mènera l’enquête tout au long du livre pour découvrir le véritable meurtrier avec l’aide des personnes qu’il côtoiera comme le policier Jahlowood.

L’auteur nous offre une version très critique de l’Amérique dans ce roman. En effet, l’auteur la connait bien pour y avoir séjourné longuement.
L’enquête relatée dans le roman est extrêmement bien menée, avec des rebondissements jusqu’à la fin du livre, ce qui renforce le plaisir de la lecture. L’originalité du livre résulte également dans le fait que l’auteur nous fait part de trente-un conseils répartis en début de chaque chapitre sur comment devenir un écrivain.
Le style policier est bien maitrisé, mais certaines longueurs et répétitions viennent perturber le fil du récit.
De plus, l’extrait des Origines du mal, le roman dit « écrit » par Harry Quebert est quelque peu fade en profondeur. Cependant, les amateurs du genre policier apprécieront ce roman « sans chercher la petite bête ».

Dans l’épilogue du roman, Harry dit au héros : « Un bon livre, Marcus, est un livre que l’on regrette d’avoir terminé« . C’est exactement ce que je pense de ce livre.

Simon

« Le premier chapitre, Marcus est essentiel. Si les lecteurs ne l’aiment pas, ils ne liront pas le reste de votre livre. Par quoi comptez-vous commencer le vôtre ?
- Je ne sais pas, Harry. Vous pensez qu’un jour j’y arriverai ?
-A quoi ?
-À écrire un livre.
-J’en suis certain »
.
C’est ainsi que commence le premier chapitre de La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, écrit par Joël Dicker, en 2012. Cette contre-enquête fictive a été plusieurs fois récompensée. Elle a obtenu, entre autres, le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens. Ce livre a été vendu à plus de trois millions d’exemplaires.

Tout commence en 2008, à New York. Marcus Goldman, un jeune écrivain qui a rencontré un succès fulgurant suite à son premier livre, tente en vain de respecter les délais que lui donne sa maison d’édition pour écrire son second roman. Le jeune homme atteint du syndrome de la page blanche décide d’aller trouver l’inspiration chez son plus vieil ami, le grand écrivain Harry Quebert. Quelque temps plus tard, un coup de téléphone lui apprend que son mentor a été arrêté pour meurtre, après qu’on a retrouvé le corps de Nola Kellergan, quinze ans, disparue en 1975 à Aurora dans le New Hampshire. Convaincu de la véracité de l’innocence de son ami, Marcus décide de lui venir en aide pour comprendre ce qu’il s’est passé trente-trois ans plus tôt dans cette petite ville remplie de secrets et d’histoires.

Tout au long de cet ouvrage, l’auteur Joël Dicker, né en 1985 en Suisse, leurre le lecteur avec habileté pour l’envoyer sur de fausses pistes. Le style d’écriture permet au lecteur de partager et retranscrire les émotions des différents personnages. A chaque chapitre, nous avons de nouvelles interrogations : qui est Nola Kellergan ? Harry Quebert a-t-il tué la jeune fille ? Quels secrets garde cette petite ville depuis trente-trois ans ? Marcus parviendra-t-il à livrer son livre à temps à sa maison d’édition ? Entre allers et retours dans le temps, hypothèses et déductions, ce livre nous entraîne dans la subtilité de l’intrigue. Le personnage découvre en même temps que le lecteur les secrets de la petite ville d’Aurora, ce lieu chargé d’histoires et de personnes diverses et inattendues. Toutes viennent de milieux sociaux différents : serveuse, écrivain, pasteur, ingénieur… Des personnages tous différents ayant pour point commun Nola Kellergan, cette jeune fille disparue trente ans plus tôt. Le roman est construit chronologiquement partant du chapitre trente-et-un pour arriver au premier. Cette construction particulière nous fait partir de la fin de l’histoire pour enfin arriver à la vérité sur les événements du 30 août 1987. L’intrigue se déroule en 2008, quelques mois seulement avant les élections présidentielles américaines. Le narrateur qui connaît parfaitement son pays lie étroitement cet événement important dans l’histoire des Etats-Unis à l’histoire de son best-seller. “Votre vie sera ponctuée de grands événements. Mentionnez-les dans vos livres, Marcus. Car s’ils devaient s’avérer très mauvais, ils auront au moins le mérite de consigner quelques pages d’Histoire. ”

En commençant ce roman, vous serez immédiatement transporté dans l’histoire et dans l’univers du jeune écrivain, fils d’une mère libraire qui a toujours baigné dans cet univers. Le lecteur s’attache facilement aux différents personnages et se passionne pour cette enquête. Ce roman imposant m’a séduite. L’objectif d’Harry Quebert qui disait : “Un bon livre, Marcus, est un livre qu’on regrette d’avoir terminé” a pour ma part été totalement respecté. Cette enquête palpitante mêlée à cette histoire d’amour passionnelle et interdite est particulièrement réussie. Ce livre fut également accueilli par la presse de façon positive comme peut le montrer cette critique de Marc Fumaroli dans le Figaro : “C’est rare, mais quand cela arrive, rien ne peut couper court à l’excitation. Jeune ou moins jeune, lecteur difficile ou facile, femme ou homme, on lira sans discontinuer jusqu’au bout le roman français de Joël Dicker, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. On n’en sortira qu’épuisé et ravi par le jet continu d’adrénaline littéraire que le narrateur n’a cessé d’injecter dans vos veines.” Tout comme Marc Fumaroli, j’ai été transportée par ce livre qui se lit sans difficultés et qui nous fait voyager à travers le temps.

Camille

30 août 1975 : Nola Kellergan est mystérieusement portée disparue à Aurora, dans le New Hampshire. Une vieille dame, qui a vu un homme poursuivre la jeune fille dans la forêt entourant la ville, est retrouvée morte quelques minutes après avoir prévenu la police. L’enquête est close quelques mois plus tard pour manque d’indices et de pistes.
Goose Cove, 2008 : Le squelette de Nola Kellergan est retrouvé enterré dans le jardin de Harry Quebert avec dans son sac le manuscrit original des Origines du mal, le best-seller de Harry Quebert. Celui-ci est tout de suite inculpé. Marcus Goldman, son ami et écrivain moderne célèbre en manque d’inspiration, persuadé que Harry est innocent, décide de se rendre à Aurora afin de découvrir la vérité sur le meurtre de Nola Kellergan.

Ce récit, mêlant l’histoire de Marcus Goldman et de son livre avec l’enquête policière, est un roman qui laisse le lecteur subjugué, sans cesse lancé sur de fausses pistes. En effet, nous suivons l’enquête depuis la vue du lecteur et nous ne voyons que son point de vue et donc son idée sur l’enquête. Ainsi, dès que Goldman pense que quelqu’un est coupable, le lecteur est tout de suite soumis à la même piste, à la même idée. J’ai beaucoup aimé ce livre car il était très prenant et plein de rebondissements, d’actions, avec des touches d’humour. J’ai aussi apprécié le fait que l’on soit partagé entre l’enquête et, à chaque début de chapitre, des conseils d’écrivains de Harry Quebert. Le livre comporte aussi plusieurs retours en arrière qui, malgré ces décalages dans le passé, nous laissent toujours plongés dans la tête du personnage principal.

Joël Dicker est un auteur suisse né en 1985 à Genève. Fils d’une libraire genevoise et d’un professeur de français, il suit sa scolarité à Genève. À l’âge de dix ans, il devient le plus jeune rédacteur en chef de Suisse en fondant “La Gazette des animaux”, qu’il dirigera pendant sept ans et grâce à laquelle il recevra le prix Cuneo pour la protection de la nature. Il devient ensuite écrivain et rédige une nouvelle, Le tigre, en 2005 et plusieurs romans, dont Le dernier jour de nos pères et Le livre des Baltimore. Cependant, son plus grand succès reste La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui lui vaudra, en 2012 lors de sa sortie, le Grand prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens, en 2013, le prix Tulipe et en 2016, le prix Segalen.

Charlély

La vérité sur l’affaire Harry Quebert est un roman policier de Joël Dicker, un écrivain suisse, né à Genève le 16 juin 1985. Lorsqu’il est jeune, Joël Dicker s’avère déjà être un écrivain prometteur, il sera désigné comme « le plus jeune rédacteur en chef de Suisse » par la Tribune de Genève grâce à la revue qu’il dirige « La gazette des animaux » à seulement 10 ans! Et pour laquelle il obtiendra le Prix Cuneo pour la protection de la nature.
Les récompenses et distinctions lui sont plutôt communes car pour son premier roman, Le dernier jour de nos pères, il reçoit le Prix des écrivains genevois. Il est remarqué aussi pour sa première nouvelle Le Tigre, dans le cadre du Prix international des Jeunes auteurs.
Mais c’est surtout pour ce second roman, paru en septembre 2012, La vérité sur l’affaire Harry Quebert, qu’il se fera remarquer par le grand public car il recevra pour ce roman deux récompenses, et non les moindres, puisqu’il obtient le Grand prix de l’Académie Française 2012 ainsi que le Prix Goncourt des Lycéens 2012.

Le roman met en scène plusieurs histoires combinées les unes aux autres. C’est d’abord l’histoire de Marcus Goldman, le narrateur, jeune écrivain new-yorkais qui connaît un immense succès grâce à son premier livre mais qui ensuite est en panne d’inspiration ce qui, pour un écrivain, est une angoisse horrible. Suite aux appels pressants de son éditeur et de son agent, il appelle en dernier recours, son grand ami et professeur renommé d’université, Harry Quebert.
Harry Quebert a écrit un roman qui a connu un immense succès en 1975, l’histoire d’un amour impossible, Les origines du Mal. Marcus renoue donc avec son professeur qui lui a tout appris. Harry vit à Aurora, un petit village du New Hampshire, et c’est là qu’éclate un horrible scandale. On découvre, dans le jardin d’Harry, le corps d’une jeune fille, quinze ans à l’époque, celui de Nola Kellergan, disparue il y a 33 ans. Voici alors le nouveau sujet du livre de Marcus Goldman, l’enquête et la vérité sur cette horrible histoire de disparition.
L’écrivain s’installe donc à Aurora dans la maison d’Harry (car celui-ci est envoyé en prison, toutes les preuves l’accusent, surtout sa liaison avec cette jeune fille) et se replonge malgré lui dans cette histoire de disparition et de meurtre. Il mènera donc son enquête en interrogeant les habitants sur cette histoire vieille de trente-trois ans.

Le livre est très bien écrit car on tient jusqu’à la fin pour connaître enfin la vérité ! De plus, Marcus va souvent voir Harry en prison pour récolter des informations, ce qui parfois est déconcertant. Mais ne vous inquiétez pas, vous aurez la réponse à la fin du roman. Joël Dicker a su tenir son lecteur en attente jusqu’à la fin de façon impressionnante en créant des liens entre le présent et le passé.
Ce livre est aussi remarquable grâce à la leçon qu’il apporte sur l’écriture et les écrivains, la gloire que ceux-ci peuvent ressentir mais aussi très vite, la déchéance.
Pour finir, j’ai beaucoup aimé ce livre, je l’ai lu très vite. A partir d’environ la centième page, on ne peut plus s’arrêter ! Je vous le conseille !

Charlotte B.Enregistrer

déc

14

Charlotte de David Foekinos

Par Elise G. 2F

Ce livre est une autobiographie de Charlotte Salomon, une peintre au destin tragique. Sa famille est marquée par une succession de drames : « L’histoire se répéterait donc. Se répéterait sans cesse, comme le refrain des morts. »

Le roman débute par une phrase poignante qui illustre à la perfection la suite du livre : « Charlotte a appris à lire son prénom sur une tombe. » Charlotte, une jeune fille juive, vit avec son père et sa mère en Allemagne. Après le suicide de sa mère, son père vit avec une nouvelle femme, Paula. Cette famille, comme toutes les familles juives, est peu à peu exclue de la société allemande. Après un voyage en Italie, la passion de Charlotte pour la peinture se confirme. Alfred, le nouveau professeur de chant de Paula, s’intéresse aux dessins de Charlotte. Ils tombent amoureux. Charlotte est comblée de bonheur. Mais quelque temps plus tard, elle sera forcée de quitter L’Allemagne. Quel sera son destin en dehors de sa ville natale ?

Tout au long du livre, nous avons les interventions du narrateur. David Foenkinos a un besoin obsessionnel de retracer la vie de Charlotte Salomon. Pour écrire ce livre, Foenkinos s’est aidé du livre de cette artiste « Vie ? Ou théâtre ? » et il a aussi mené des recherches précises qui apportent du caractère au livre. Charlotte est l’un de ses livres les plus primés. Il a reçu le prix Goncourt des lycéens (2014) et le prix Renaudot (2014). David Foenkinos est l’auteur de plusieurs livres comme : Le potentiel érotique de ma femme, Nos séparations, Les souvenirs, Je vais mieux et La délicatesse.

Ce livre est un livre très touchant. L’auteur a réussi à retracer la vie de Charlotte Salomon et à la raconter d’une façon émouvante. Chacune des phrases est écrite simplement. On peut penser qu’il écrit au fil de sa plume. Le texte est un peu comme un poème qu’il écrirait pour Charlotte. Le contexte historique est aussi très saisissant. On se rend compte de l’atrocité que vivaient les juifs allemands. Certaines scènes sont décrites très rapidement, alors que certains passages restent très forts. L’histoire est vraiment très bien recontextualisée ce qui ajoute du caractère au livre. J’ai apprécié ce roman qui est très agréable à lire. Je me suis attachée rapidement au personnage de Charlotte et j’ai bien aimé en apprendre plus sur cette artiste.

Elise

Charlotte

Charlotte est un roman de David Foenkinos, un auteur français. Ce livre retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste juive déportée au camp d’Auschwitz en 1943, alors qu’elle était enceinte de quatre mois. Elle a laissé derrière elle nombre de ses peintures.

La famille de Charlotte semble marquée par le malheur ; sa tante qui s’appelait également Charlotte s’est jetée dans un fleuve et sa mère aussi a fini par se donner la mort en se jetant par une fenêtre laissant derrière elle une jeune fille seule et désespérée.

Le livre est en quelque sorte une succession de malheurs qui s’enchaînent jusqu’à la fin qui est particulièrement dérangeante. En effet, à la fin du livre les événements parfaitement dépeints permettent au lecteur de se plonger au cœur de l’histoire. On suit ces personnages sur un chemin qui finalement les mènera à la tombe. On espère un retournement de situation soudain capable d’infléchir le destin, n’importe quoi pour permettre de sauver ce personnage que l’on a suivi depuis le début du livre. On a appris à apprécier ce personnage et ce d’autant plus que Charlotte a déjà souffert depuis qu’elle est enfant et qu’on espère pour elle un destin plus lumineux. Mais non ! Il suffit de se rappeler que c’est un livre inspiré de faits réels pour que cela soit une évidence.

Pas d’échappatoire.

La mort est inéluctable, et ce dans un contexte terrifiant : la Shoah. Période pendant laquelle la folie des hommes va ensevelir des millions d’êtres humains et écraser impitoyablement Charlotte ainsi que l’enfant qu’elle portait.

Ce livre n’est pas seulement le récit d’une histoire tragique mais il tire sa force aussi de la façon dont il est écrit. Il a une réelle dimension poétique. De plus, le narrateur parvient à nous transmettre son obsession pour cette artiste peintre tout au long du livre allant jusqu’à nous parler directement lors de petits apartés. De temps en temps, l’auteur va nous laisser l’espoir que tout finirait bien avant d’anéantir en quelques mots toute possibilité de fin heureuse. Il distille ainsi des phrases telles que « Il faut être optimiste, se dire que la haine est périssable. Pourtant les pessimistes ont fini à Hollywood et les optimistes à Auschwitz. »

Cette phrase m’a marquée car elle renvoie au fait que certains ont senti les catastrophes à venir et ont choisi de fuir loin de cette folie alors que d’autres ont choisi de rester en espérant que les choses se calment, en se berçant finalement d’illusions.

A certains moments du livre, on a l’impression de lire une biographie ou un recueil historique tant les détails nous immergent dans l’histoire et le contexte de l’époque.

J’ai beaucoup apprécié le livre dans son ensemble. On s’attache rapidement au personnage de Charlotte d’autant plus que c’est une personne réelle bien que je ne la connaissais pas avant. Ce livre fait aussi perdurer le souvenir des atrocités commises envers les juifs et d’autres peuples, par les membres du parti national socialiste allemand pendant la Seconde Guerre mondiale et même avant puisque les persécutions contre les juifs et les opposants vont se développer dans les années trente.

En résumé, Charlotte est un livre que je recommande et ce d’autant plus qu’aucune autre fin n’était possible.

Grégoire

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fév

11

La rentrée littéraire

Par admin

Les élèves de Seconde de l’enseignement d’exploration « Littérature et société » ont lu et critiqué un certain nombre d’ouvrages parus ces derniers mois. Vous trouverez ci-dessous quelques-unes de leurs critiques.

fév

11

L’enfant grec

Par admin

Une plongée en enfance

« J’aimerais garder un souvenir de ces jours un peu longs et un peu tristes. » C’est ainsi que commence le vrai-faux roman autobiographique de Vassilis Alexakis ,  L’enfant grec . Auteur né en 1943 à Athènes, il s’installe à Paris en 1968 mais ne cesse de partager sa vie entre la France et son pays d’origine, la Grèce. Romancier, cinéaste et journaliste, il est l’auteur de plus d’une quinzaine d’ouvrages, dont notamment  Le Sandwich, La Tête du chat , Paris-Athènes… Attaché à sa terre natale, l’auteur crée un pont entre deux cultures avec cet ouvrage, sélectionné pour le Goncourt. « Le Jardin du Luxembourg est devenu mon nouveau pays » écrit-il dans les premières pages du roman.

Tout commence à la suite d’une opération, le héros quitte son studio du 15ème arrondissement, sans ascenseur, pour s’installer dans un hôtel près du Jardin du Luxembourg. C’est ici qu’il va vagabonder avec ses béquilles, mais aussi bien dans sa mémoire qu’à travers son parcours d’écrivain. Il nous fait voyager du minuscule jardin de son enfance à Athènes jusqu’aux égouts et carrières souterraines du Luxembourg.

Tout au long de cet ouvrage, mêlant réel et fiction, l’écrivain nous fait part de ses pensées et de ses sentiments, le lecteur connait donc parfaitement sa vie, de ses enfants à son parcours en tant qu’Athénien : «Depuis que je vais mieux, mes relations avec mon fils ainé qui est installé à Athènes sont redevenues compliquées.», nous dévoile l’auteur. Le personnage découvre, en même temps que le lecteur, ce lieu chargé d’histoire et de personnes diverses et inattendues. Toutes proviennent pourtant de milieux sociaux différents comme un sans-domicile fixe, la dame pipi du jardin avec qui il sympathise ou encore une marionnettiste possédant un théâtre de Guignol dans lequel les marionnettes semblent prendre vie : «Trois poupées m’attendent sur le canapé […] Elles possèdent de jolies petites mains attachées aux manches de leur vêtements. Leur visage est parfaitement formé et peint. » Il rencontre également des personnages de fiction connus des romans classiques, français et étrangers de son enfance comme Jean Valjean, Cosette, Tarzan, Robin des bois, Zorro ou encore Oliver Twist:« Je ne ressemble guère aux héros de mon enfance qui n’avaient peur de rien et dont le courage était stimulé par leurs déconvenues mêmes. » confie-t-il au lecteur. Alexakis part, dès qu’il le peut, vers son imaginaire où l’on se plaît à le suivre. En refermant ce récit contemporain dans lequel la littérature est constamment présente, le lecteur a envie à son tour de replonger dans les classiques qui ont bercé sa jeunesse.
« Alors il lève l’arme et tire sur la fenêtre qu’il fait voler en éclats pour mieux entendre leurs cris. » Avec quelques pointes d’auto-dérision, et le souci de l’avenir, le personnage d’Alexakis fait de son roman, léger et poétique, une arme pacifique pour parler de la situation de son pays d’origine, qu’il aborde à maintes reprises.

Pauline

fév

11

A nous deux, Paris !

Par admin

Une déception inattendue.

« L’art nait de contraintes et meurt de liberté ». André Gide.

La vie, pendant une année entière, d’un jeune adulte venant  de l’arrière-pays de Normandie,  jeté dans les entrailles de Paris. Tenté pas des libertés extrêmes jamais connues auparavant, initié aux déboires les plus sombres de cette ville surnommée la ville-lumière, Jérôme Demortelle, petit provincial bourgeois, naïf et sans-histoire, devra faire des choix qui changeront sa vie.

Benoit Duteurtre, même s’il fut honoré du prix de la nouvelle de l’Académie Française avec  Drôle de temps en 1997, nous déçoit quelque peu avec ce nouveau roman qui se caractérise par une histoire fade et qui peut vite tomber dans le cliché du récit initiatique ennuyeux et sans saveur. Rédigé dans ‘une écriture simple, accessible, mais quelque peu dépassée,  A nous deux,Paris peut lasser certains lecteurs, fervents défenseurs d’une écriture plus complexe et plus contemporaine. Le visage des années 80 à travers cette histoire est bien retranscrit, mais le manque de folie du récit donne au livre un côté soporifique. Le récit devient au fur et à mesure du livre sans surprise et stagnant, en laissant le lecteur en dehors et à part de toute action. Les actions intéressantes étant trop survolées par l’auteur et les scènes sans importance trop décrites, le lecteur s’ennuie, ne  trouvant plus aucun intérêt au livre. A l’image de la trame du livre, le personnage de Jérôme, plus qu’agaçant de par son incapacité à prendre des décisions et son esprit peu vivace et intéressant, manque d’éclat et ne provoque pas chez le lecteur les émotions attendues. Le contraste qu’a voulu donner l’auteur entre la trop forte sagesse de son protagoniste et la folie des nuits parisiennes ne rend pas l’effet souhaité, renforçant plus qu’autre chose l’antipathie qu’a le lecteur vis-à-vis du personnage de Jérôme.

Le choix de Benoit Duteurtre de donner deux fins différentes à son livre pourrait être une décision étonnamment intelligente et surprenante, mais malgré le fait que les deux épilogues de la fin secouent un peu le lecteur et dynamisent un peu le reste du livre, ces deux fins frustrent le lecteur. Quelle fin? Comment savoir quelle issue donner à la vie de Jérôme ? Laisser libre cours à son imagination peut être parfois dangereux : les divergences des avis sur le sujet sont nombreuses. Benoit Duteurtre n’aurait il pas peur que la fin de A nous deux,Paris ! que le lecteur apporte lui-même puisse être en total désaccord avec le message qu’il a voulu faire passer à travers son livre ? D’après  cet auteur donc, la vie d’un jeune dieppois montant sur la capitale, l’inoubliable Paris, doit se terminer soit par la mort de ce même individu, ou bien par son éloge et sa célébrité. C’est donc face à ces deux pensées extrémistes que le lecteur doit faire face, et plutôt que de choisir, il préfère se glisser dans ses propres réflexions et choisir une fin toute autre.

Marine

fév

1

Certaines n’avaient jamais vu la mer

Par admin

Etats-Unis, Japon : La fin des illusions

« Nous voilà en Amérique, nous dirions-nous, il n’y a pas à s’inquiéter.Et nous aurions tort. »
Julie Otsuka, née en 1962 en Californie, est une écrivaine américano-japonaise. Elle a passé son enfance dans une communauté japonaise des Etats-Unis. Ses deux romans, inspirés de ses origines, ont obtenu un grand succès. Le premier, Quand l’empereur était un dieu, publié en 2002, fut considéré aux Etats-Unis comme un chef-d’oeuvre. Son deuxième roman, Certaines n’avaient jamais vu la mer, a même obtenu le prix PEN/Faulkner Award for fiction. Il présente la vie de centaines de femmes japonaises qui ont quitté leur pays pour retrouver un mari qu’elles n’avaient encore jamais vu après l’attaque de la base américaine de Pearl Harbor : « Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n’étions pas très grandes. Certaines d’entre nous n’avaient mangé toute leur vie durant que du gruau de riz et leurs jambes étaient arquées, certaines n’avaient que quatorze ans et c’étaient encore des petites filles. » Tout au long du livre le lecteur pourra suivre leurs parcours, de leur voyage vers l’Amérique, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Leurs espoirs de vie meilleure iront de désillusions en désillusions : certaines seront violées, d’autres seront les esclaves de leurs maris… Soupçonnées de trahison, elles seront exilées dans des camps en 1943, lors de l’entrée en guerre du Japon.
Le roman est construit chronologiquement et thématiquement : il y a huit chapitres qui abordent chacun un moment différent de leur existence, comme la traversée en bateau, l’arrivée, les relations avec les Américains, les naissances, les enfants, la déportation…Le récit à réalité historique offre un point de vue unique et peu commun, celui de ces femmes Japonaises exilées et mariées de force à des membres de leur propre communauté. Tous leurs sentiments sont décrits et détaillés par l’auteur : « Nous contemplions les lettres avec désespoir. »
Le style d’écriture de Julie Otsuka, remarquablement retranscrit par la traductrice Carine Chichereau, permet au lecteur de partager et ressentir les émotions de ces émigrées nippones. Elles tentent même de renier leur culture pour se faire accepter, en travaillant notamment comme femme de ménage, travail que leurs parents trouvent honteux : « Car au Japon, le métier le plus vil qu’une femme puisse exercer, est celui de bonne. »
L’auteur a choisi, par ailleurs, d’innover en écrivant à la première personne du pluriel, procédé qui invite le lecteur à s’englober dans ce « nous », et qui l’oblige à mieux prendre conscience des terribles conditions de vie dans lesquelles se sont retrouvées ces jeunes femmes et d’éprouver à leur égard une véritable empathie. Cette technique permet à Julie Otsuka d’exprimer la solidarité et le destin commun de ces femmes. Cela confère aussi à l’oeuvre une portée universelle. Malgré les différentes situations dans lesquelles se trouvent les Japonaises, elles reviennent toujours à leur point de départ : des émigrées rejetées par la société américaine. Elles auraient pu tout aussi bien être mexicaines, cubaines, portoricaines… Elles semblent former un seul être, qui, quoi qu’il fasse, sera toujours exclu à cause de ses origines. « On n’est rien qu’un tas de têtes de bouddhas. » L’auteur tient également à démontrer qu’elles étaient perçues comme des êtres inférieurs. Il en résulte des effets saisissants, et c’est ce procédé anticonformiste, qui offre la possibilité à l’auteur de nous transmettre les émotions et les souffrances de ces femmes, toutes dues à la cruauté humaine.
A travers son roman, Julie Otsuka aborde la question du racisme américain contre ces émigrées. On découvre en effet les difficultés et les efforts, si peu récompensés, que les Japonaises ont dû fournir pour essayer de s’intégrer dans la société, qui n’a pu accepter ce choc des civilisations, ni la possibilité d’un multiculturalisme, en particulier lors de l’annonce de l’entrée en guerre des Japonais : « Du jour au lendemain, nos voisins se sont mis à nous regarder différemment. Peut-être était-ce la petite fille un peu plus loin sur la route qui ne nous faisait plus signe depuis la fenêtre de la ferme. Ou ce vieux client qui soudain disparaissait de notre restaurant, de notre boutique. »
Si la plupart de ces femmes ne se sont jamais vraiment intégrées, ce n’est pas le cas de leurs enfants : « Un par un, les mots anciens que nous leur avions enseignés disparaissaient de leurs têtes. […] Ils oubliaient le nom des couleurs. […] celui [du dieu] de la pauvreté, auquel nous ne pouvions échapper. » Tous avaient des ambitions différentes pour leur avenir : « L’une voulait être couturière diplômée. L’un voulait être professeur. […] L’une voulait être une star. Et nous avions beau voir s’accumuler les nuages à l’horizon, nous n’en disions mot pour les laisser rêver. »
Il est absolument impossible pour le lecteur de ne pas ressentir au plus profond de lui-même les sentiments des émigrées que Julie Otsuka sait si bien faire partager. Le moment qui reste cependant le plus émouvant, est celui de l’évacuation des Japonais vers les camps. On ressent à cet instant, que leurs espoirs, si forts au début du roman, sont anéantis. Ce dernier chapitre clôt fabuleusement cette oeuvre immense en humanité et en sentiments.

Joséphine

Partir pour rêver ; obligé de revenir

Dans ce roman qui n’est pas seulement historique, elle témoigne de la parole de milliers de femmes japonaises exilées qui seront déportées vers les États-Unis. L’auteur Julie Otsuka, née en 1962 en Californie sur la Côte ouest où vivait une grande communauté japonaise, une écrivain américaine d’origine japonaise. Elle est diplômée en art mais abandonne sa carrière de peintre pour se consacrer à l’écriture. En 2002 elle publie son premier roman Quand l’empereur était un dieu, inspiré de l’histoire de ses grands-parents. Pour son deuxième roman elle reçoit le prix Femina Étranger pour  Certaines n’avaient jamais vu la mer . Par son roman court et envoûtant elle a aussi séduit la critique américaine et remporté le prestigieux PEN/Faulkner Award for fiction. Elle traite dans son deuxième roman de l’émigration des Japonaises vers les États-Unis, envoyées par leur familles pour épouser « leur maris », des maris qui semblent en photo, jeunes, sympathiques, et beaux mais qui sont tout le contraire. Elles croient partir en terre promise, pour une vie meilleure, leur rêve s’avère faussé par la réalité.

Ce témoignage se révèle pénétrant et attachant, ces Japonaises qui croyaient partir pour une terre promise, une vie meilleure se retrouvent mariées et contraintes à de nombreux travaux : faire la cuisine, labourer les champs, les tâches ménagères quotidiennes. « Nous les aimions. Nous les haïssions. Nous voulions être elles » racontaient-elles en parlant de leur patronnes.

Julie Otsuka opte pour un style d’écriture assez simple, sans complexité, mais qui apparaît quelque fois comme « cru », dans ce chapitre de « la première nuit » elle raconte chacun de leur viols ; « Ils nous ont prises avant que nous soyons prêtes et nous avons saigné pendant trois jours. ». La chronologie est cependant compliquée dans quelques passages. Elle nous apporte tout de même, tout au long du roman, un nombre incalculable de descriptions, qui rend le roman plus vivant et attirant pour le lecteur. Dans son œuvre, les Japonaises sont réunies dans le pronom « Nous » qui peut être parfois fort déstabilisant mais qui rend le roman plus vivant. Elle raconte à la fois la vie quotidienne des femmes japonaises, « Nous passions nos journées à planter et ramasser des tomates du lever au coucher du soleil, et nous ne parlions à personne hormis à nos maris pendant des semaines d’affilée. », mais aussi celle de leur maris les Américains, les enfants, les patrons et parfois même des commerçants de quartiers ou elles habitent.

Du point de vue du lecteur une certaine réflexion se fait suite à cela, au niveau de la déportation de ces femmes, « Audience prévue sur l’immigration et la défense nationale. Le gouverneur incite le président à faire évacuer tous les étrangers ennemis de la côte. Qu’on les renvoie chez eux! » cette citation nous prouve la dureté de la vie des Japonaises. L’explosion raciste est elle aussi présente, et des différentes cultures sont abordées, les Américains et les Japonais. Mais aussi l’injustice pour les Japonais de devoir quitter le pays.

D’ordre moral cet acte qui nous est présenté dans le roman de Julie Otsuka est de nos jours incompris, tandis que dans le temps tout cela semblait normal… Une certaine nostalgie s’installe donc au fur et à mesure de la lecture du roman. Mais elle est sans doute bénéfique car elle nous témoigne un sujet qualifié de « tabou ».

Naomi

fév

1

Lame de fond

Par admin

LES AVIS SONT PARTAGES

POUR

Un homme mort raconte son histoire.

Linda Lê est un écrivain français d’origine vietnamienne, née en 1963 à Dalat au Vietnam . Elle est  restée un auteur peu connu du grand public malgré un succès critique indéniable.

Mais Linda Lê a quand même reçu de nombreux prix et Lame de fond, son dernier roman qui paraît en 2012 reçoit un très bon accueil.

L’auteur de Lame de fond utilise la prosopopée pour débuter son roman : « Je n’ai jamais été bavard de mon vivant. » déclare Van qui vient d’être tué par Lou, sa femme, la conductrice de l’Austin qui l’a percuté, un soir où il sortait de chez Ulma, sa maîtresse. Lou avait engagé un détective, et venait d’avoir les preuves d’un adultère grâce aux photos qu’il avait prises

C’est un roman polyphonique à quatre voix. Quatre narrateurs, un mort,Van, et trois vivants,  sa femme Lou, sa fille Laure, et l’intrigante Ulma. Ce roman est l’occasion pour eux de revenir sur leurs vies. Une journée pour que chacun exhume le passé et se remette en question. De l’aube au crépuscule, chaque chapitre donne la parole à une personne, chacun racontant son enfance, ses liens avec Van, ses sentiments pour lui. Les deux femmes ont eu des mères peu maternelles et ont donc été élevés par leurs grand-mères, plus solides. Van a quitté son pays natal en y laissant une mère âgée et isolée, qu’il ne reverra jamais. Laure, elle, est en quête de sa propre identité française et vietnamienne, tout en cherchant à faire son deuil.

Dans ce livre il n’y a pas de dialogue, juste de longues narrations sur les ressentis et les sentiments de chacun et leurs façon d’affronter les choses. Lame de fond est un roman original et prenant, par le style d’écriture, c’est à dire que les personnages se livrent comme ils se livreraient à leur journal intime. Et également par la façon de s’exprimer de chacun des personnages. L’auteur arrive à adopter un style d’expression précis à chaque personnage en fonction de leur personnalité, comme pour Laure qui est une rebelle en pleine crise d’adolescence derrière son « accoutrement gothique ». Elle est assez crue dans la façon de raconter des faits: « Il m’a envoyé dix SMS, des blagues trash qui me changent de ses blagues Carambar. Lui aussi a peu dormi. Il s’est fait éjecter d’une boîte hier, parce qu’il était en plein trip et qu’il s’est mis à se déshabiller au milieu de la piste de danse. Un travelo l’a imité. » Lorsqu’on lit leur histoire, on se sent liés à eux car ils nous livrent tout, c’est comme si ils se confiaient au lecteur, Lame de fond nous emporte donc complètement dans l’histoire.

Sarah

Regrets d’une vie passée

Ce roman polyphonique à 4 voix ne vous fait pas seulement découvrir une nouvelle façon de voir la vie, il vous fait réfléchir et vous interroger. Qu’est-ce qu’une simple lettre pourrait apporter dans la vie d’un père de famille marié?

Dans ce roman, quatre narrateurs attachants dont un mort s’expriment par écrit. Van, le disparu, qui était un père, mari et amant, est décédé dans un accident de voiture et enterré au cimetière de Bobigny ; Lou, la mère de Laure et femme de Van, a peut-être tué son mari en le percutant lors d’un accident ; Laure, fille de Van et Laure, gothique au cœur tendre, irritante au début puis attachante, et Ulma, demi-sœur de Van mais aussi sa maîtresse. La présentation des chapitres est d’abord surprenante et originale, mais s’adopte facilement. Linda Lê, écrivain française, déjà couronnée par le prix Renaudot Poches pour son précédent succès avec A l’Enfant que je n’aurais pas en 2011 se relance un défi en publiant Lame de Fond, livre symbolisant la mort et le fond de la tombe. Le personnage principal, Van, est plongé dans son passé. C’est une histoire qui sort de l’ordinaire, Linda Lê sait diriger ses personnages et arrive aussi bien à s’identifier à une adolescente, à un homme qu’à une femme. Elle sait manier avec finesse et élégance sa plume tout en adoptant un style très maîtrisé, original et riche en vocabulaire varié et rare. Parmi les quatre personnages, chacun dira sa vérité de la mort de Van et son ressenti. Ils s’aimaient, se décevaient, se heurtaient, se trahissaient … Mais ce n’est qu’une fois que la personne disparaît que l’on prend conscience de l’importance de cet individu. C’est ce qui arrive à ces personnages hors du commun, pourtant aux caractères très différents, mais qui s’aimaient. Des liens se sont crées entre la demi-sœur de Van, Ulma, et Van lui-même. Elle en est même devenue sa maîtresse. Tous deux sont devenus Français et étaient d’origine vietnamienne. Un jour que Van sortit de chez Ulma, une voiture le percute, c’est Lou … Est-ce absurde ? Linda Lê sait vous retourner l’esprit de telle sorte que cela paraît presque normal. Cette liaison a commencé par l’arrivée d’une simple lettre d’Ulma. Était-ce le destin qui voulait changer la vie de cette famille à jamais? Le lecteur se laisse bercer par les douces paroles de ces personnages si attractifs, à travers de l’émotion, de la solitude, de la trahison, du silence, de l’amertume, de l’abandon, des regrets, des désillusions, des confessions de la vérité et enfin la mort. Linda Lê née en 1963, écrivain française, est d’origine vietnamienne. Elle s’interroge, tout comme Van et Ulma, sur son appartenance à un pays. C’est donc pour cette raison que le sujet de l’émigration du Vietnam dans les année 1968 ressurgit régulièrement. Il y a d’ailleurs beaucoup de références historiques.   A travers ce roman, elle désire faire prendre conscience à ses lecteurs que la mort a un effet dévastateur sur notre existence. Les thèmes qu’elle laisse apparaître ici sont les thèmes de la vie, l’identité, l’amour, la recherche d’une appartenance à un pays et les regrets et contemplations de la vie d’un homme, mort dans un accident de voiture.  Le personnage le plus touchant est probablement Laure, jeune gothique au sang chaud qui, après la mort de son père se radoucit et prend conscience de l’importance qu’il avait dans sa vie. Elle devient alors une jeune gothique au cœur tendre. Il est facile de s’identifier à elle, au début si égocentrique et amère, puis attachante et attendrissante. Linda Lê accroche le lecteur dès le début de son roman, avec un incipit à la structure finement élaborée et hors du commun. La première phrase plonge dès lors son lecteur dans l’histoire. Il est comme paralysé, et captivé à travers ces deux premières phrases: «Je n’ai jamais été bavard de mon vivant. Maintenant que je suis dans un cercueil, j’ai toute latitude de soliloquer …»   Le lecteur réfléchit beaucoup, car il s’identifie très facilement à Van qui regrette la façon dont il s’est comporté et qui aimerait revenir en arrière, juste pour revivre des moments passés avec sa femme ou sa fille et il souhaiterait également disposer de plus de temps avec Ulma, sa maîtresse… Le lecteur ressent totalement les sentiments éprouvés par Van, car Linda Lê est tellement habile que l’on pourrait croire que c’est Van lui-même qui a écrit ses sentiments et émotions dans ce roman. Il se pose entre autres beaucoup de questions qui peuvent paraître évidentes mais qui ne le sont peut-être pas. Pourquoi cette lettre a-t-elle été envoyée? ou Pourquoi Van n’a-t-il pas renoncé à rencontrer Ulma?… Laure devient très touchante par sa tristesse débordante, en-voici un passage très marquant: « Van n’est plus là pour mettre de l’animation le soir, Lou et moi on s’enferme chacune dans sa chambre dès 9 heures. Elle ne desserre presque plus les dents, elle est dans son monde, quand elle en sort, elle a des gestes de somnambule, elle porte tout le temps le gilet que Van lui a offert l’année dernière, elle n’a pas le cœur à passer des heures à sa toilette. Elle marche de long en large tout la nuit. Au matin, elle a les yeux cernés, les lèvres blêmes, elle doit boire des litres de café pour se requinquer […]»  On ressent tout de suite la douleur éprouvée par Laure et Lou, la mort de Van a changé leur quotidien. Leur vie ne sera plus jamais la même.  A lire et à relire car il y a différentes manières de lire et d’interpréter ce roman polyphonique passionnant. De plus, c’est un roman très actuel qui reflète nos existences peu réfléchies. Cependant, il faut un certain temps pour s’attacher aux personnages, le lecteur ressent de l’irritation au début, comme à travers le comportement de Laure, cette jeune adolescente capricieuse mais qui évolue au cours de ses lettres, de façon positive.  L’auteur, à travers les soliloques de ses personnages si réels nous transporte à travers regrets intimes et douleur comme le dit Van : « Je n’ai pas un penchant au regret, mais il me faut faire mon examen de conscience, si inutile qu’il soit désormais.»

Juliette

CONTRE

Au creux de la vague
Linda Lê nous inflige un interminable examen de conscience

Linda Lê, pour la rentrée littéraire 2012, nous fait découvrir un roman insolite : Lame de fond. Cet écrivain s’est fait connaître en 1986 avec Un si tendre vampire. En effet, elle a
reçu quelques prix comme celui de la vocation en 1990 ou encore le prix Renaudot Poche pour A l’enfant que je n’aurai pas en 2011. Mais revenons à son dernier ouvrage ; l’histoire gravite autour d’une famille : Van, le héros, Lou, sa femme, Laure, sa fille et Ulma, sa maîtresse. Van est renversé par sa femme, qui en l’apercevant, a commis un excès de vitesse. A partir de cet incident, Van relate son existence brusquement achevée. Les
personnages sont constamment introspectifs : les trois femmes expriment des sentiments de culpabilité à n’en plus finir. Aussi, l’absence de trame nuit considérablement à l’oeuvre.
« Comme une lame de fond en plein océan, la mort de Van va avoir un effet dévastateur et brutal sur les personnes de son entourage. »
L’idée assez originale de Linda Lê est d’avoir construit son roman en faisant s’exprimer les quatre personnages principaux. Cependant, le récit est effroyablement lent.
Seul un déplorable coup de théâtre que l’on avait décelé dix pages auparavant survient au milieu du roman. En outre, le style d’écriture est bien appliqué mais dénué d’originalité. De surcroît, certaines phrases sont guindées comme : « je n’ai retenu de mes études des Sermons de Bossuet que des leçons de style » ou encore « La France, pays de Gavroche ». D’autre part, les personnages sont décevants. Certes, ils n’ont pas une vie ordinaire par rapport à des individus de la vie courante mais ils sont désespérément banals et peu originaux pour des protagonistes de roman. Pour finir, l’aboutissement insiste lourdement sur le fait que Van a été constamment déchiré entre l’Orient et l’Occident, ce qui est ressassé tout au long du roman. En un mot, une forte déception amplifiée par un ennui profond.

Léa

Pensées d’outre-tombe

Lame de fond, le nouveau roman de Linda Lê : une déception.

Linda Lê nous propose son nouveau roman Lame de fond, sorti pour la rentrée littéraire 2012 par les éditions Bourgois. Elle est connue notamment pour son roman A l’enfant que je n’aurai pas pour lequel elle a obtenu le Prix Renaudot de Poche 2011, et pour Cronos, publié en 2010.

Un homme est mort, écrasé par sa femme. Que ce soit un accident ou un meurtre, Van, depuis sa tombe, parle de sa vie et de ses pensées, à l’instar des trois femmes qui ont eu un rôle important dans sa vie : sa femme, sa fille et Ulma, sa maîtresse. Les personnages relatent tout au long du roman leur vie, leur histoire et leurs sentiments. Ils analysent leur enfance, leurs liens familiaux, leurs difficultés à s’identifier par leurs origines, en particulier Van qui se sent « perdu entre l’Orient et l’Occident ». « Depuis que le couvercle s’est refermé sur moi, je n’ai qu’une envie : me justifier, définir mon rôle dans les événements survenus… »

L’expression « Lame de fond » peut évoquer la mort de Van et dans ce cas la « lame » pourrait désigner la pierre tombale ; ou bien le titre fait référence métaphoriquement au traumatisme que provoquera la découverte de ses origines.

Le roman commence avec une idée originale qui paraît prometteuse, avec des « confessions d’outre-tombe ». Il est regrettable que Linda Lê l’ait exploitée de façon décevante et qu’il y ait si peu de progression dans le récit en dépit d’un coup de théâtre dans les premiers chapitres. L’originalité de ce roman réside surtout dans le fait qu’il soit polyphonique, quatre personnages s’exprimant et se confessant tour à tour. Malheureusement, les discours des personnages sont trop introspectifs ce qui accentue le manque de progression et la monotonie de l’histoire. Par ailleurs, le mode d’expression est adapté à chaque personnage avec des mots rares et recherchés ce qui conduit à un style artificiel et hétéroclite. On voit par exemple le contraste entre les deux citations suivantes : « Maintenant que je suis dans un cercueil, j’ai toute latitude de soliloquer. » et « Qu’est-ce qui a fait tilt dans sa tête ? (…) elle en avait gros sur la patate». L’addition de ces défauts finit par produire une impression négative.

On peut donc dire que ce roman est pour Linda Lê une occasion manquée.

Emma

juin

13

Welcome Ossi !

Par admin

Ce livre est écrit par Wolfgang Brenner, ancien journaliste allemand né le 12 novembre 1954. Il devint écrivain en 1990. En plus d’être l’auteur de Welcome Ossi! , écrit en 1993 et qui fut son premier roman, il écrivit également Die Exekution ou Der Adjutant.

Le livre recèle un mystère : qui est le meurtrier Herr Schauff ? En réalité, cela devait être notre héros Bruno Rabau, un « Ossi », terme désignant un Allemand de l’est au temps du mur de Berlin. Effectivement, il a été dans la Stasi, la police politique. Krawczyk, un « ami » qui l’a beaucoup aidé, a fait chanter Bruno : soit ce dernier tuait Schauff, qui faisait passer l’argent de la Stasi en France, soit il révélait son sinistre passé. Mais lorsque Bruno arrive et rencontre Schauff à Bubach, celui-ci le recrute comme agent de sécurité sans se douter de rien. Bruno décide que c’est le moment de tirer un trait sur le passé et de recommencer une nouvelle vie. Malheureusement, Schauff meurt assassiné et Krawczyk s’arrange pour faire accuser Bruno qui se retrouve contraint de découvrir l’assassin de son patron pour prouver son innocence. Peu de temps après, Krawczyk est retrouvé pendu. Serait-il possible que l’assassin de Schauff et de Krawczyk soit une seule et même personne ?

Notre héros, Bruno Rabau, est plutôt petit et brun, on ne sait pas grand chose de lui hormis qu’il est un paria dans sa ville car il a indirectement contribué à la disparition de plusieurs personnes et brisé des vies ( et des nez…). Son métier, policier de la Stasi, jugé trop dangereux par sa femme est la cause de son divorce. Sa femme part avec son fils et entretient des relations tendues avec Bruno. Celui-ci, obligé d’accomplir des « missions » pour le compte de Krawczyk, cherche à se créer une nouvelle identité dans une nouvelle ville. C’est ce que lui apportera sa dernière mission. Ce qu’il a appris à la Stasi est resté gravé en lui et il a ainsi tendance à manipuler tout le monde ainsi que de jauger chaque situation même la plus bénigne. Il n’hésite pas lui non plus à faire chanter de tierces personnes et pour cela il s’attire l’ire de plusieurs d’entre elles. Bien qu’il sache cacher la vérité, il est généralement franc au point de blesser ses interlocuteurs.

Ce roman est le reflet d’une Allemagne qui peine à recoller les morceaux, la réunification ne se fait pas sans heurts et de forts ressentiments sont ancrés d’un côté comme de l’autre. C’est cette antipathie entre la RFA et la RDA qui est ainsi décrite dès les premières pages, ainsi que le conflit communiste/capitaliste. Étant donné que le personnage principal est un Ossi, terme désignant péjorativement les Allemands de l’est, il rencontre l’hostilité des habitants de Bubach en Allemagne de l’ouest. Le livre met en avant cette antipathie à travers des remarques et l’attitude de certains personnages. Il remet en cause le fossé qui s’est créé dans cette nation. L’intrigue sert de fil conducteur pour parcourir l’Histoire de l’Allemagne.

Romain

Welcome Ossi ! / Wolfgang Brenner.- Seuil, Rivages Noir, 1998

juin

13

Requiem pour une cité de verre

Par admin

Par un beau jour de Printemps à Venise , le commissaire Brunetti et son adjoint Vianello ont libéré Ribetti , un ami de Vianello qui s’est fait bêtement emprisonner, à la suite d’une manifestation écologiste contre la pollution des eaux de la Lagune. A sa sortie de prison , Ribetti est violemment pris à parti par son beau-père , propriétaire d’une des verreries de l’île de Murano. Hors de lui , le vieil homme profère des menaces à l’encontre de son gendre. Pourtant le cadavre qu’on retrouve quelques temps plus tard est celui du gardien de l’usine , l’homme avait près de lui une copie de l’Enfer de Dante. Il collectionnait les petits carnets sur lesquels il inscrivait des notes codées et il était obsédé par la pollution des eaux de la Lagune qui selon lui avait causé le handicap mental de sa fille Emma.

J’ai particulièrement aimé ce livre. J’ai trouvé touchant le combat du père d’Emma pour défendre le handicap de sa fille causé d’après lui par la pollution des eaux de la Lagune. De plus , le caractère du commissaire Brunetti m’a beaucoup plu , c’est un homme sûr de lui , affectueux et qui possède plusieurs particularités peu banales comme par exemple , il déteste les géraniums et aime beaucoup le printemps. Il est également très amoureux de sa femme bien que son métier empiète sur sa vie de famille.

Les descriptions de Venise sont très précises et surtout très belles , on est plongé au coeur de cette ville dès le tout début du roman.  Le genre policier prédomine tout de même tout au long de l’histoire. La colère du gardien de l’usine et ses conséquences inscrivent ce livre dans le registre des romans policiers en créant une intrigue pleine de rebondissements.

Lys

Requiem pour une cité de verre/ Donna Leon.- Points, 2010