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fév

1

Lame de fond

Par admin

LES AVIS SONT PARTAGES

POUR

Un homme mort raconte son histoire.

Linda Lê est un écrivain français d’origine vietnamienne, née en 1963 à Dalat au Vietnam . Elle est  restée un auteur peu connu du grand public malgré un succès critique indéniable.

Mais Linda Lê a quand même reçu de nombreux prix et Lame de fond, son dernier roman qui paraît en 2012 reçoit un très bon accueil.

L’auteur de Lame de fond utilise la prosopopée pour débuter son roman : « Je n’ai jamais été bavard de mon vivant. » déclare Van qui vient d’être tué par Lou, sa femme, la conductrice de l’Austin qui l’a percuté, un soir où il sortait de chez Ulma, sa maîtresse. Lou avait engagé un détective, et venait d’avoir les preuves d’un adultère grâce aux photos qu’il avait prises

C’est un roman polyphonique à quatre voix. Quatre narrateurs, un mort,Van, et trois vivants,  sa femme Lou, sa fille Laure, et l’intrigante Ulma. Ce roman est l’occasion pour eux de revenir sur leurs vies. Une journée pour que chacun exhume le passé et se remette en question. De l’aube au crépuscule, chaque chapitre donne la parole à une personne, chacun racontant son enfance, ses liens avec Van, ses sentiments pour lui. Les deux femmes ont eu des mères peu maternelles et ont donc été élevés par leurs grand-mères, plus solides. Van a quitté son pays natal en y laissant une mère âgée et isolée, qu’il ne reverra jamais. Laure, elle, est en quête de sa propre identité française et vietnamienne, tout en cherchant à faire son deuil.

Dans ce livre il n’y a pas de dialogue, juste de longues narrations sur les ressentis et les sentiments de chacun et leurs façon d’affronter les choses. Lame de fond est un roman original et prenant, par le style d’écriture, c’est à dire que les personnages se livrent comme ils se livreraient à leur journal intime. Et également par la façon de s’exprimer de chacun des personnages. L’auteur arrive à adopter un style d’expression précis à chaque personnage en fonction de leur personnalité, comme pour Laure qui est une rebelle en pleine crise d’adolescence derrière son « accoutrement gothique ». Elle est assez crue dans la façon de raconter des faits: « Il m’a envoyé dix SMS, des blagues trash qui me changent de ses blagues Carambar. Lui aussi a peu dormi. Il s’est fait éjecter d’une boîte hier, parce qu’il était en plein trip et qu’il s’est mis à se déshabiller au milieu de la piste de danse. Un travelo l’a imité. » Lorsqu’on lit leur histoire, on se sent liés à eux car ils nous livrent tout, c’est comme si ils se confiaient au lecteur, Lame de fond nous emporte donc complètement dans l’histoire.

Sarah

Regrets d’une vie passée

Ce roman polyphonique à 4 voix ne vous fait pas seulement découvrir une nouvelle façon de voir la vie, il vous fait réfléchir et vous interroger. Qu’est-ce qu’une simple lettre pourrait apporter dans la vie d’un père de famille marié?

Dans ce roman, quatre narrateurs attachants dont un mort s’expriment par écrit. Van, le disparu, qui était un père, mari et amant, est décédé dans un accident de voiture et enterré au cimetière de Bobigny ; Lou, la mère de Laure et femme de Van, a peut-être tué son mari en le percutant lors d’un accident ; Laure, fille de Van et Laure, gothique au cÅ“ur tendre, irritante au début puis attachante, et Ulma, demi-sÅ“ur de Van mais aussi sa maîtresse. La présentation des chapitres est d’abord surprenante et originale, mais s’adopte facilement. Linda Lê, écrivain française, déjà couronnée par le prix Renaudot Poches pour son précédent succès avec A l’Enfant que je n’aurais pas en 2011 se relance un défi en publiant Lame de Fond, livre symbolisant la mort et le fond de la tombe. Le personnage principal, Van, est plongé dans son passé. C’est une histoire qui sort de l’ordinaire, Linda Lê sait diriger ses personnages et arrive aussi bien à s’identifier à une adolescente, à un homme qu’à une femme. Elle sait manier avec finesse et élégance sa plume tout en adoptant un style très maîtrisé, original et riche en vocabulaire varié et rare. Parmi les quatre personnages, chacun dira sa vérité de la mort de Van et son ressenti. Ils s’aimaient, se décevaient, se heurtaient, se trahissaient … Mais ce n’est qu’une fois que la personne disparaît que l’on prend conscience de l’importance de cet individu. C’est ce qui arrive à ces personnages hors du commun, pourtant aux caractères très différents, mais qui s’aimaient. Des liens se sont crées entre la demi-sÅ“ur de Van, Ulma, et Van lui-même. Elle en est même devenue sa maîtresse. Tous deux sont devenus Français et étaient d’origine vietnamienne. Un jour que Van sortit de chez Ulma, une voiture le percute, c’est Lou … Est-ce absurde ? Linda Lê sait vous retourner l’esprit de telle sorte que cela paraît presque normal. Cette liaison a commencé par l’arrivée d’une simple lettre d’Ulma. Était-ce le destin qui voulait changer la vie de cette famille à jamais? Le lecteur se laisse bercer par les douces paroles de ces personnages si attractifs, à travers de l’émotion, de la solitude, de la trahison, du silence, de l’amertume, de l’abandon, des regrets, des désillusions, des confessions de la vérité et enfin la mort. Linda Lê née en 1963, écrivain française, est d’origine vietnamienne. Elle s’interroge, tout comme Van et Ulma, sur son appartenance à un pays. C’est donc pour cette raison que le sujet de l’émigration du Vietnam dans les année 1968 ressurgit régulièrement. Il y a d’ailleurs beaucoup de références historiques.   A travers ce roman, elle désire faire prendre conscience à ses lecteurs que la mort a un effet dévastateur sur notre existence. Les thèmes qu’elle laisse apparaître ici sont les thèmes de la vie, l’identité, l’amour, la recherche d’une appartenance à un pays et les regrets et contemplations de la vie d’un homme, mort dans un accident de voiture.  Le personnage le plus touchant est probablement Laure, jeune gothique au sang chaud qui, après la mort de son père se radoucit et prend conscience de l’importance qu’il avait dans sa vie. Elle devient alors une jeune gothique au cÅ“ur tendre. Il est facile de s’identifier à elle, au début si égocentrique et amère, puis attachante et attendrissante. Linda Lê accroche le lecteur dès le début de son roman, avec un incipit à la structure finement élaborée et hors du commun. La première phrase plonge dès lors son lecteur dans l’histoire. Il est comme paralysé, et captivé à travers ces deux premières phrases: «Je n’ai jamais été bavard de mon vivant. Maintenant que je suis dans un cercueil, j’ai toute latitude de soliloquer …»   Le lecteur réfléchit beaucoup, car il s’identifie très facilement à Van qui regrette la façon dont il s’est comporté et qui aimerait revenir en arrière, juste pour revivre des moments passés avec sa femme ou sa fille et il souhaiterait également disposer de plus de temps avec Ulma, sa maîtresse… Le lecteur ressent totalement les sentiments éprouvés par Van, car Linda Lê est tellement habile que l’on pourrait croire que c’est Van lui-même qui a écrit ses sentiments et émotions dans ce roman. Il se pose entre autres beaucoup de questions qui peuvent paraître évidentes mais qui ne le sont peut-être pas. Pourquoi cette lettre a-t-elle été envoyée? ou Pourquoi Van n’a-t-il pas renoncé à rencontrer Ulma?… Laure devient très touchante par sa tristesse débordante, en-voici un passage très marquant: « Van n’est plus là pour mettre de l’animation le soir, Lou et moi on s’enferme chacune dans sa chambre dès 9 heures. Elle ne desserre presque plus les dents, elle est dans son monde, quand elle en sort, elle a des gestes de somnambule, elle porte tout le temps le gilet que Van lui a offert l’année dernière, elle n’a pas le cÅ“ur à passer des heures à sa toilette. Elle marche de long en large tout la nuit. Au matin, elle a les yeux cernés, les lèvres blêmes, elle doit boire des litres de café pour se requinquer […]»  On ressent tout de suite la douleur éprouvée par Laure et Lou, la mort de Van a changé leur quotidien. Leur vie ne sera plus jamais la même.  A lire et à relire car il y a différentes manières de lire et d’interpréter ce roman polyphonique passionnant. De plus, c’est un roman très actuel qui reflète nos existences peu réfléchies. Cependant, il faut un certain temps pour s’attacher aux personnages, le lecteur ressent de l’irritation au début, comme à travers le comportement de Laure, cette jeune adolescente capricieuse mais qui évolue au cours de ses lettres, de façon positive.  L’auteur, à travers les soliloques de ses personnages si réels nous transporte à travers regrets intimes et douleur comme le dit Van : « Je n’ai pas un penchant au regret, mais il me faut faire mon examen de conscience, si inutile qu’il soit désormais.»

Juliette

CONTRE

Au creux de la vague
Linda Lê nous inflige un interminable examen de conscience

Linda Lê, pour la rentrée littéraire 2012, nous fait découvrir un roman insolite : Lame de fond. Cet écrivain s’est fait connaître en 1986 avec Un si tendre vampire. En effet, elle a
reçu quelques prix comme celui de la vocation en 1990 ou encore le prix Renaudot Poche pour A l’enfant que je n’aurai pas en 2011. Mais revenons à son dernier ouvrage ; l’histoire gravite autour d’une famille : Van, le héros, Lou, sa femme, Laure, sa fille et Ulma, sa maîtresse. Van est renversé par sa femme, qui en l’apercevant, a commis un excès de vitesse. A partir de cet incident, Van relate son existence brusquement achevée. Les
personnages sont constamment introspectifs : les trois femmes expriment des sentiments de culpabilité à n’en plus finir. Aussi, l’absence de trame nuit considérablement à l’oeuvre.
« Comme une lame de fond en plein océan, la mort de Van va avoir un effet dévastateur et brutal sur les personnes de son entourage. »
L’idée assez originale de Linda Lê est d’avoir construit son roman en faisant s’exprimer les quatre personnages principaux. Cependant, le récit est effroyablement lent.
Seul un déplorable coup de théâtre que l’on avait décelé dix pages auparavant survient au milieu du roman. En outre, le style d’écriture est bien appliqué mais dénué d’originalité. De surcroît, certaines phrases sont guindées comme : « je n’ai retenu de mes études des Sermons de Bossuet que des leçons de style » ou encore « La France, pays de Gavroche ». D’autre part, les personnages sont décevants. Certes, ils n’ont pas une vie ordinaire par rapport à des individus de la vie courante mais ils sont désespérément banals et peu originaux pour des protagonistes de roman. Pour finir, l’aboutissement insiste lourdement sur le fait que Van a été constamment déchiré entre l’Orient et l’Occident, ce qui est ressassé tout au long du roman. En un mot, une forte déception amplifiée par un ennui profond.

Léa

Pensées d’outre-tombe

Lame de fond, le nouveau roman de Linda Lê : une déception.

Linda Lê nous propose son nouveau roman Lame de fond, sorti pour la rentrée littéraire 2012 par les éditions Bourgois. Elle est connue notamment pour son roman A l’enfant que je n’aurai pas pour lequel elle a obtenu le Prix Renaudot de Poche 2011, et pour Cronos, publié en 2010.

Un homme est mort, écrasé par sa femme. Que ce soit un accident ou un meurtre, Van, depuis sa tombe, parle de sa vie et de ses pensées, à l’instar des trois femmes qui ont eu un rôle important dans sa vie : sa femme, sa fille et Ulma, sa maîtresse. Les personnages relatent tout au long du roman leur vie, leur histoire et leurs sentiments. Ils analysent leur enfance, leurs liens familiaux, leurs difficultés à s’identifier par leurs origines, en particulier Van qui se sent « perdu entre l’Orient et l’Occident ». « Depuis que le couvercle s’est refermé sur moi, je n’ai qu’une envie : me justifier, définir mon rôle dans les événements survenus… »

L’expression « Lame de fond » peut évoquer la mort de Van et dans ce cas la « lame » pourrait désigner la pierre tombale ; ou bien le titre fait référence métaphoriquement au traumatisme que provoquera la découverte de ses origines.

Le roman commence avec une idée originale qui paraît prometteuse, avec des « confessions d’outre-tombe ». Il est regrettable que Linda Lê l’ait exploitée de façon décevante et qu’il y ait si peu de progression dans le récit en dépit d’un coup de théâtre dans les premiers chapitres. L’originalité de ce roman réside surtout dans le fait qu’il soit polyphonique, quatre personnages s’exprimant et se confessant tour à tour. Malheureusement, les discours des personnages sont trop introspectifs ce qui accentue le manque de progression et la monotonie de l’histoire. Par ailleurs, le mode d’expression est adapté à chaque personnage avec des mots rares et recherchés ce qui conduit à un style artificiel et hétéroclite. On voit par exemple le contraste entre les deux citations suivantes : « Maintenant que je suis dans un cercueil, j’ai toute latitude de soliloquer. » et « Qu’est-ce qui a fait tilt dans sa tête ? (…) elle en avait gros sur la patate». L’addition de ces défauts finit par produire une impression négative.

On peut donc dire que ce roman est pour Linda Lê une occasion manquée.

Emma

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