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fév

11

A nous deux, Paris !

Par admin

Une déception inattendue.

« L’art nait de contraintes et meurt de liberté ». André Gide.

La vie, pendant une année entière, d’un jeune adulte venant  de l’arrière-pays de Normandie,  jeté dans les entrailles de Paris. Tenté pas des libertés extrêmes jamais connues auparavant, initié aux déboires les plus sombres de cette ville surnommée la ville-lumière, Jérôme Demortelle, petit provincial bourgeois, naïf et sans-histoire, devra faire des choix qui changeront sa vie.

Benoit Duteurtre, même s’il fut honoré du prix de la nouvelle de l’Académie Française avec  Drôle de temps en 1997, nous déçoit quelque peu avec ce nouveau roman qui se caractérise par une histoire fade et qui peut vite tomber dans le cliché du récit initiatique ennuyeux et sans saveur. Rédigé dans ‘une écriture simple, accessible, mais quelque peu dépassée,  A nous deux,Paris peut lasser certains lecteurs, fervents défenseurs d’une écriture plus complexe et plus contemporaine. Le visage des années 80 à travers cette histoire est bien retranscrit, mais le manque de folie du récit donne au livre un côté soporifique. Le récit devient au fur et à mesure du livre sans surprise et stagnant, en laissant le lecteur en dehors et à part de toute action. Les actions intéressantes étant trop survolées par l’auteur et les scènes sans importance trop décrites, le lecteur s’ennuie, ne  trouvant plus aucun intérêt au livre. A l’image de la trame du livre, le personnage de Jérôme, plus qu’agaçant de par son incapacité à prendre des décisions et son esprit peu vivace et intéressant, manque d’éclat et ne provoque pas chez le lecteur les émotions attendues. Le contraste qu’a voulu donner l’auteur entre la trop forte sagesse de son protagoniste et la folie des nuits parisiennes ne rend pas l’effet souhaité, renforçant plus qu’autre chose l’antipathie qu’a le lecteur vis-à-vis du personnage de Jérôme.

Le choix de Benoit Duteurtre de donner deux fins différentes à son livre pourrait être une décision étonnamment intelligente et surprenante, mais malgré le fait que les deux épilogues de la fin secouent un peu le lecteur et dynamisent un peu le reste du livre, ces deux fins frustrent le lecteur. Quelle fin? Comment savoir quelle issue donner à la vie de Jérôme ? Laisser libre cours à son imagination peut être parfois dangereux : les divergences des avis sur le sujet sont nombreuses. Benoit Duteurtre n’aurait il pas peur que la fin de A nous deux,Paris ! que le lecteur apporte lui-même puisse être en total désaccord avec le message qu’il a voulu faire passer à travers son livre ? D’après  cet auteur donc, la vie d’un jeune dieppois montant sur la capitale, l’inoubliable Paris, doit se terminer soit par la mort de ce même individu, ou bien par son éloge et sa célébrité. C’est donc face à ces deux pensées extrémistes que le lecteur doit faire face, et plutôt que de choisir, il préfère se glisser dans ses propres réflexions et choisir une fin toute autre.

Marine

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