Le Turquetto.
Un Beau tableau du Turquetto.
Dans cette toile facile à déchiffrer, et avec une narration exquise, Metin Arditi nous renvoie à l’époque de la Venise de la Renaissance, et vers les pays de l’Orient, une époque plaisante, avec des couleurs relativement chaudes.
Dans son Å“uvre, l’auteur nous présente Elie, un jeune juif qui perd son père assez tôt, ce qui le force à quitter sa ville natale, Constantinople, pour aller s’exiler à Venise, ou il pourra commencer à exercer son art, mais sous une fausse identité, faute de religion. Grâce à son maître, il se fera une grande renommée et deviendra un grand artiste, jusqu’à la création d’une fameuse toile…
Au fil du roman, nous voyons les toiles se multiplier, et l’auteur ne se prive pas de décrire les lieux et les couleurs, avec force description tantôt des paysages, tantôt des Å“uvres :
« Cela commençait dès l’aube, lorsqu’il quittait Yédi-Koulé. Les rayons du soleil rasaient alors les fortifications et donnaient à leurs cimes de pierre roses des reflets rougeâtres intenses, mêlées de stries jaunes, qu’il aurait aimé rendre au petit pinceau, à la manière d’une miniature, dans une délicatesse extrême.
Avec quelques phrases issues de langues orientales telles que :  « Lo taasé leecka fèssèl veckhol temounab achèr bachamayim minaal vaachèr barrètz mitabout » ,le texte à un certain charme exotique, ce qui contribue a l’originalité du texte, avec une bonne dose de sentiments, de joie comme de tristesse.
«Elie éclata en sanglots. Ralfi était habitué à des scène d’émotions, mais celle-ci le surprit beaucoup. Un homme si fort qui pleurait avec un désespoir d’enfant… Après tout, ce n’était pas lui qui était en deuil. [...] Elie fut incapable d’articuler un seul mot. Il aurait pu s’ouvrir au gardien. Lui demander : Comment vais-je pouvoir lui demander pardon ? Mais qu’est ce que cela aurait changé ? Alors il lui tourna le dos et quitta le cimetière en courant. »
Dans les émotions, les contrastes des mots utilisés font penser au monde des couleurs, ce qui rend harmonieux les couleurs, les émotions et la présence de l’art. Dans son roman, Metin Arditi a réuni tous les ingrédients pour en faire une lecture passionnante et agréable.
Le monde de l’art est très présent, mais pas besoin de s’y connaître : Une fois la première page tournée, impossible de s’arrêter.
Le Turquetto/ Metin Arditi.- Actes Sud, 2011