Zoom sur la littérature grecque contemporaine
LA LITTERATURE GRECQUE CONTEMPORAINE
Alexakis, Vassilis. La langue maternelle. Fayard, 1995. 392 p..
Pavlov rentre à Athènes sans raison précise et sans même réserver son billet de retour pour Paris où il vit et travaille depuis plus de 20 ans. Il redécouvre une ville, une culture, ses origines, un pays très jeune et très vieux à la fois. Il choisit d’élucider un mystère qui semble contenir toutes ses incertitudes : quel est donc le sens de la fameuse lettre E jadis suspendue à l’entrée du Temple d’Apollon à Delphes ?
Chomenidis, Christos. Le jeune sage. Seuil, 1997. 342 p..
A travers l’histoire épique de Nikos, c’est l’histoire de l’avénement de la démocratie en Grèce qui est racontée.
Chryssopoulos, Christos. Le manucure. Actes Sud, 2005. 119 p..
Il n’est ni médecin ni chimiste, cet homme qui arpente la ville en blouse blanche, une mallette en cuir à la main ; il est manucure. Ses clients sont très satisfaits de ses services, il est indéniablement le meilleur. Car de sa passion il a fait un métier, de son obsession un art de vivre. Philippos Dostal évolue dans un univers d’effleurements et d’émotions tactiles. Il a appris le braille pour lire du bout des doigts, il collectionne et répertorie minutieusement matières et frôlements, il fréquente une femme dont il admire les mains de marbre. Retranché dans une solitude morbide, il évite tout contact avec le monde extérieur. Jusqu’à ce que l’amour se présente sous la forme d’une fascinante paire de mains virevoltantes appartenant à un jeune homme sourd-muet…
Douka, Maro. Le Miroir aux Images. Hatier, 1990. 296 p.. Confluences.
Dans l’Athènes des années 1980, un avocat décide d’écrire un livre. Sans aucun élan créateur. Loin de là . Profondément embarrassé, amèrement seul, il se laisse aller à un long monologue où il parle de lui-même, de son entourage mais aussi de son livre et de ses héros. A son monologue s’ajoute celui de son héros, un chauffeur de taxi nommé Lytras. Dans le même temps, dans les mêmes lieux. Jusqu’à ce que l’auteur éprouve un frisson d’horreur en voyant s’estomper peu à peu les frontières entre la fiction et la réalité…
Doùkas, Stratis. Histoire d’un prisonnier. Griot, 1994. 78 p..
1922, les Grecs sont chassés d’Asie mineure. L’un d’eux, soldat fait prisonnier, s’évade au péril de sa vie, se cache dans les bois puis devient berger dans une ferme en se faisant passer pour un Turc,avant de réussir à s’embarquer pour la Grèce quelques mois plus tard…
Dracodaïdis, Philippe. Le Message. Actes Sud, 1992. 161 p..
Un cavalier mexicain est chargé par Emiliano Zapata deporter un message de félicitations à Lénine à l’occasion de la prise du palais d’Hiver. Le messager regarde, interroge et progresse, non sur la route qui devrait le conduire à Moscou mais dans la poussière mexicaine, dans la cour d’une imprimerie parisienne, dans la salle d’auberge sud-américaine ou dans l’une des cellules de la Bastille… On s’embarque dans un texte révolutionnaire plutôt que dans un texte sur la révolution pourtant omniprésente.
Fakinos, Aris. L’aïeul. Seuil, 1985. 198 p.. Points Roman
On te découvrit sur la montagne, à plat ventre, les bras grands ouverts. De tes lèvres dépassait encore la petite tige verte d’une marguerite sauvage. Tu l’avais arrachée avec les dents peu avant de rendre l’âme mais tu n’avais eu le temps que d’avaler la fleur. Des années plus tard, lorsqu’on ouvrit ta tombe, tu étais toujours intact ! La chose fut attribuée à ton incroyable destin, à la prodigieuse aventure que fut ta vie de rebelle, de conquérant de terres, de meneur de paysans affamés que tu guidas, tel un nouveau Moïse vers la plaine des oliviers d’Attique. Quand je suis né, moi ton arrière-petit-fils, ta vie étais déjà devenue une légende. Aujourd’hui, il n’y a plus de légendes. Dans ton pays, dans notre pays, aïeul Photinos, la dernière et la plus belle légende fut ta vie.
Fakinos, Aris. Récit des temps perdus. Seuil, 1982. 220 p.. Points Roman
Gà kas, Sèrgio. La piste de Salonique. Liana Levi, 2006. 237 p.
Lorsqu’une femme trop riche et trop belle entraîne un avocat raté, quadragénaire et alcoolique, dans une enquête douteuse, tout peut arriver : sombres chantages, inquiétantes menaces, scandales financiers… L’occasion d’affronter quelques crapules, sur fond d’un passé grec plein de blessures ouvertes par la guerre civile ? Pas seulement. Dans ce nÅ“ud de vipères, notre avocat se débat avec ses propres démons, entre faux cynisme et vrai désespoir. Jusqu’au final, servi on the rocks « .
Hadziaryiris, Costas. Le peintre et le pirate. Griot, 1992. 174 p..
D’abord, on dirait un récit d’aventures, une bonne vieille histoire de pirates bien saignante. Mais peu à peu, on ressent comme un décalage : les péripéties s’accumulent, ahurissantes ; les personnages s’avèrent excessifs et changeants. L’auteur joue avec son intrigue et se joue de nous. Une histoire folle. Un monde régi par deux lois : celle du plus fort, celle du plus malin. Un monde forcené où les seules idées sont les idées fixes, où les sentiments détruisent ceux qu’ils agitent. Dans ce monde quasi abstrait, chacun peut se retrouver…
Hadzis, Dimitris. Le testament du professeur : La fin de notre petite ville (II). Editions de l’Aube, 1990. 117 p..
Hakkas, Marios. Les cénobites précédé de Le bidet et autres histoires. Maurice Nadeau, 1997.165 p
Ces deux grands recueils sont d’abord une chronique : l’histoire d’une vie à peine teintée de fiction et celle d’une génération. Une autobiographie collective : ils étaient jeunes, idéalistes, et la plupart ont héroïquement résisté à la répression. Vingt ans plus tard, on les retrouve embourgeoisés, avachis, vaincus par le confort moderne. Triste Grèce des années 1960, encore secouée par son passé, déjà bousculée par le futur.
Houliaras, Nikos. Bakakok ou le chemin d’Ali Baba. Hatier, 1991. 152 p. : ill.. Confluences.
Karyotakis, Constantin. Proses. Griot, 1994. 62 p.. Lettres d’ailleurs
Textes courts, au sens profond, inspirés par la souffrance et la solitude, ils sont emplis de mystère et, refusant de s’alourdir du poids d’une intrigue et du développement d’une histoire, ne font que l’effleurer, laissant aux mots le soin de nous guider et de nous enchanter.
Kavvadias, Nikos. Le Quart. Climats, 1989. 276 p.. .
» Le Quart « , roman du poète grec Nikos Kavvadias, est une odyssée moderne d’une noirceur totale. On y suit les errements d’une embarcation sans âge, en route vers la Chine. Cercueil flottant, le cargo et son équipage voguent sans cesse vers d’autres ports, d’autres maraudages, d’autres bordels et d’autres putains. Entre deux escales, les marins grecs qui se trouvent à bord nous livrent sans pudeur leurs misérables existences ; ils ressassent leurs aventures, leurs amours, leurs échecs, avec une amertume et une mélancolie abyssales. A travers la voix de ces hommes de quart qui ne nous épargnent rien de la cruauté et de l’obscénité de leur univers, Kavvadias parle de l’absurdité humaine mais aussi et surtout de la mer, ce lieu mythique que, de Conrad à Cendrars, nul n’a si bien décrit que lui.
Kazantzakis, Nikos. Alexis Zorba. Presses Pocket, 1977. 348 p..
Alexis Zorba est un homme pétillant de vie, doté d’une faconde qui n’a d’égal que son appétit de vivre et de découvrir le monde, aimant par-dessus tout les femmes et la bonne chair. Il se lie d’amitié avec un ingénieur…Une philosophie de vie plaidant pour la Liberté et l’amour contre toutes les utopies, les idées ascétiques et moralisantes.
Kazantzakis, Nikos. La Dernière Tentation (du Christ). Presses Pocket, 1988. 509 p..
Chaque instant de la vie du Christ est une lutte et une victoire. Il a triomphé de l’irrésistible enchantement des simples joies humaines, il a triomphé de la tentation ; il transformait sans cesse la chair en esprit et poursuivait son ascension ; il est arrivé au sommet du Golgotha, il est monté sur la Croix. Mais on combat ne s’est pas achevé là ; sur la croix l’attendait la Tentation, la Dernière Tentation…
Kazantzakis, Nikos. La liberté ou la mort. Presses Pocket, 1984. 525 p..
Plus qu’un roman, cette oeuvre apparaît comme une épopée composée autour de la silhouette du farouche Capétan Michel, qui incarne à la fois l’esprit de refus et la puissance des forces primitives. Une même soif de délivrance anime le Capétan et ces villageois dont les portraits sans fard, remarquables de vérité, sont tracés d’une plume cruelle, tendre et ironique. Bien que l’action se situe en Grèce et retrace un épisode de la lutte séculaire entre Grecs et Turcs, ce thème illustre l’élan irrésistible de l’homme vers la justice et la liberté, c’est-à -dire, d’abord contre l’oppression.
Kazantzakis, Nikos. Le Christ recrucifié. Presses Pocket, 1987. 467 p..
A Lycovrissi, village d’Anatolie où une population de Grecs orthodoxes vit sous l’autorité d’un agha turc, une coutume ancienne exige que tous les sept ans soient choisis une demi-douzaine de villageois qui feront revivre la Passion du Christ durant la Semaine Sainte. Le Conseil des Anciens, présidé par le pope Grigoris, choisit ceux qui sont dignes d’incarner les trois apôtres. L’arrivée d’un groupe de Grecs chassés de leur village par les Turcs, va diviser Lycovrissi…
Kazantzakis, Nikos. Lettre au Gréco : bilan d’une vie. Presses Pocket, 1983. 540 p..
Plus et mieux qu’une autobiographie, voici l’histoire d’un itinéraire intérieur placé sous le signe du Gréco, parce que ce peintre d’origine crétoise, nous a laissé des êtres qui sont traversés par la flamme, qui ne sont que flamme. C’est aussi le testament de l’auteur, ultime message où il explique la genèse de ses grandes oeuvres et en précise la signification philosophique, morale et religieuse.
Ketselidis, Ulysse. Yannà kis le fils de l’orpheline. Sépia, 1997. non pag. : ed. bilingue. L’arbre aux accents.
Ce conte populaire chante l’odyssée d’un enfant intrépide de l’île de Skyros, qui va sans cesse au devant de l’adversité et s’affronte même avec la mort.
Koumandarèas, Mènis. La Femme du métro. Quidam Editeur, 2010. 69 p.. Made in Europe,
Fin d’hiver dans l’Athènes des années 70. Une femme mariée de quarante ans et un étudiant de vingt ans se retrouvent tous les soirs dans le même métro. Brève rencontre, amour impossible. Une histoire toute simple en apparence, racontée par l’un des grands romanciers grecs, Mènis Koumandarèas, qui déploie là ses thèmes de toujours : beauté de la jeunesse, hantise du vieillissement, vies gâchées, mélancolie, amertume.
Koumandarèas, Mènis. La verrerie. Hatier, 1991. 158 p.. Confluences.
Portrait de Bèba, une femme qui se retrouve en charge d’une verrerie artisanale, affligée d’un mari dépressif et de deux vendeurs improductifs – sortes de Bouvard et Pécuchet de la banlieue athénienne. La force et la résistance qu’elle opposera aux contrariétés de la vie, à ses chutes, sont autant de lignes qui aboutissent un petit chef-d’Å“uvre à lire absolument.
Koumandarèas, Mènis. Le beau capitaine. Griot, 1993. 173 p.. Lettres d’ailleurs.
Koumandarèas, Mènis. Le maillot n° 9. Griot, 1991. 326 p.. Lettres d’ailleurs.
Vassilis Seretis, » Bill » est le maillot n°9, jeune footballeur de talent. Devenu célèbre, il mène une vie de » star » le jour sur les stades et la nuit dans les bars. Vassilis appartient au public mais c’est un homme seul : il n’a pas d’ami, juste quelques connaissances. Egoïste, peu fidèle, insatiable, il fuit, d’équipe en équipe, perdant chaque fois un peu plus de sa propre image. De cette image qui le hante comme le hante l’avenir, son avenir ; quand le soir, assis au bar de sa solitude, il accumule les réussites avec ce vieux jeu de cartes représentant des femmes nues…
Markaris, Petros. Le Che s’est suicidé. Seuil, 2006. 472 p.. Points Policier.
Un célèbre homme d’affaires se donne la mort à l’antenne, en direct, d’une balle dans la bouche. C’est un choc terrible pour les Athéniens, mais une aubaine pour le commissaire Charistos, qui en profite pour échapper à une ennuyeuse convalescence. Peu après, un député et un journaliste se suicident à leur tour sous les yeux des téléspectateurs… A quelques semaines des jeux Olympiques, les autorités paniquent… et Charistos reprend du service.
Markaris, Petros. Publicité meurtrière. Seuil, 2009. 462 p.. Points Policier.
Rien ne va plus pour le commissaire Charitos. Sa fille est prise en otage sur un bateau par de mystérieux terroristes. Un fou furieux lancé dans une croisade contre le monde de la publicité exécute ses vedettes une à une. La Grèce tremble, l’enquête piétine, le gouvernement s’agite. Charitos ne peut plus se fier qu’à son intuition : prise d’otages et meurtres en série seraient-ils liés ?
Matessis, Pavlos. L’enfant de chienne. Gallimard, 1993. 242 p.. NRF.
Une comédienne de second plan parvenue à l’âge où l’on quitte la scène raconte son enfance grecque pendant la guerre. Sa mère, veuve, couche avec un occupant italien pour ne pas laisser ses enfants mourir de faim. A la Libération, elle sera tondue et ne prononcera plus un mot jusqu’à sa mort.
Nollas, Dimitris. Une peau douce. Hatier, 1993. 119 p.. Confluences.
Papadiamantis, Alexandre. L’amour dans la neige. Hatier, 1993. 217 p.. Confluences.
Recueil de douze nouvelles.
Roïdis, Emmanuel. La papesse Jeanne. Actes Sud / Institut français d’Athènes, 1992.
Emmanuel Roïdis raconte ici les tribulations qui, au IXe siècle de notre ère, vont mener jusqu’à Rome, où l’attend le trône de saint Pierre, une fille de moine irlandais. Ses dons intellectuels, sa mémoire exceptionnelle, les leçons forcenées de son père font de la petite Jeanne une femme capable de tenir tête aux détracteurs les plus obstinés, de fréquenter les couvents libertins, d’affronter les routes d’Europe infestées de violeurs et de pillards, et de passer, en Grèce, pour une sorte de nouveau Socrate… avant d’investir le Vatican.
Sourounis, Antonis. Les Premiers meurent toujours les Derniers. Hatier, 1992. Confluences.
Sourounis, Antonis. Pâques au village. Actes Sud / Institut français d’Athènes, 1999. .
» Si on allait fêter Pâques au village ? » Aussitôt l’ idée lancée, Photis embarque sa petite amie Litsa et son vieux copain de régiment dans une équipée en 2 CV, direction Kalamata et le village des parents de Photis. Pour les trois citadins désabusés, qui se sont joué le voyage façon » road movie « , avec pour passager clandestin leur bouteille de » Jack Daniels « , le dépaysement est réel et la rencontre entre les deux univers cocasse.
Taktsis, Costas. Le troisième anneau. Gallimard, 1967. 373 p.. Folio, 1267.
Deux femmes racontent leur vie et reconstituent les fragments d’existences banales situées dans l’histoire de la Grèce du début du siècle jusqu’à décembre 1944.
Valtinos, Thanassis. Bleu nuit, presque noir. Hatier, 1992. 80 p.. Confluences.
Une femme appartenant à la grande bourgeoisie cosmopolite de la Grèce du XXe siècle s’adresse à un interlocuteur indéterminé, en un long monologue, au cours duquel, avec une totale liberté, elle parle des choses les plus intimes.
Valtinos, Thanassis. Plumes de bécasse. Actes Sud / Institut français d’Athènes, 1994. 95 p.. .
Une scène de ménage interminable, un cauchemar dont on ne voit pas la fin, voilà ce qu’est devenue leur vie conjugale. Dans cette joute verbale, le mari et l’épouse, l’homme et la femme, se déchirent, à tout propos et sur tous les tons. Et pourtant l’issue paraît impossible : antagonistes, ils sont condamnés, dans le huis clos de leur vie quotidienne, à répéter ensemble ce dialogue qui les lie et en définitive les rend complices. Minimaliste, féroce, intelligent, ce récit est bien dans la manière du Valtinos qui dans l’art de l’ellipse et de l’implicite est passé maître : car en quelques pages, l’écrivain parvient à saisir un moment emblématique du destin de ses personnages, en même temps que s’engage en filigrane une réflexion sur le couple et ses avatars.
Vassilikos, Vassilis. La plante. Gallimard, 1968. 105 p.. L’imaginaire, 226.
Un jeune étudiant a enfin sa chambre. Elle est étroite, souvent asphyxiante, mais comme vierge, immaculée; le souvenir de personne n’encombre ses recoins. Il va y élever une plante dérobée à une jeune fille dont il n’a pas vu le visage parce que la plante le dissimulait. Et la plante va tout envahir : la chambre, l’appartement, tout l’immeuble, éveiller la jalousie de la mère, se nourrir de la chair de l’étudiant…
Vassilikos, Vassilis. Les Lotophages. Hatier, 1991. 261 p.. Confluences. I
Vassilikos, Vassilis. Les photographies. Gallimard, 1969. 210 p.. Folio, 1668.
« Photographier » signifie, au sens propre, « écrire avec la lumière ». C’est là ce que fait Vassilis Vassilikos, soumettant à l’éclairage dru de la connaissance de la Ville, « l’anguleuse, la déserte, la perfide dans ses carrefours, la traîtresse dans ses parcs… » Sur cette toile de fond, les rêves, les souvenirs, les images du présent et du passé se supperposent et se complètent. La Ville, c’est Salonique, où se situaient déjà Z et « La Trilogie ». Ces photographies sont un long poème d’amour pour une femme perdue, pour une ville, pour un pays, la Grèce, où le mot liberté a longtemps eu un sens tragique.
Vassilikos, Vassilis. Mais fais donc quelque chose pour que je rate mon train. Griot, 1990. 235 p.
Athènes, Thessalonique, et une petite ville provinciale, avec tout ce qui les a défigurées : pollution, destructions, invasion du béton et des boutiques touristiques, aussi laides que faussement grecques. Hantés par leur charme d’antan, les personnages de ces nouvelles recherchent en vain les maisons et les rues, les amis et les amours de leur adolescence.
Vassilikos, Vassilis. Z. Gallimard, 1967. 376 p.. Folio, 111. I
Dans les années 1960, dans un pays du bassin méditerranéen, un député progressiste est assassiné. Le juge d’instruction chargé de l’enquête met en évidence le rôle du gouvernement, notamment de l’armée et de la police dans cet assassinat.
Xanthoulis, Yannis. Un Turc dans le jardin. Actes Sud, 2005. 376 p.. .
Athènes, été 1958. Le jeune Ilias, qui vient de perdre sa mère, s’installe chez son père et sa belle-mère, domestiques à demeure d’une octogénaire d’origine turque. Quand celle-ci rencontre le fils de son jardinier, la vieille dame est étonnée par la prescience qu’il semble avoir de certains détails la concernant, et elle se persuade bientôt qu’il pourra lui permettre d’entrer en contact avec son frère adoré, mort trop tôt. Dans une maison bruissante de mémoire et embaumée de parfums insolites, Ilias devient malgré lui le passeur d’une histoire de sang dont l’épilogue se jouera, quarante ans plus tard, dans une Istanbul transfigurée par la neige.Si les fantômes s’abritent dans l’ombre de ce roman, c’est pour contraindre les vivants à affronter les renoncements et les impostures sur lesquels se sont construites leurs vies. Car cette métaphore onirique des relations gréco-turques est nourrie d’une réflexion sur la peur de l’autre – l’Etat voisin, l’inconnu, l’adulte qu’on devient en grandissant – et sur le destin, sur les héritages inéluctables qu’il faut assumer sous peine de se perdre.
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